Définition : Qu'est-ce que le Private Equity (ou capital investissement) ?
Le Private Equity (capital investissement) est un type d’investissement ciblant des entreprises non cotées en Bourse. Les investisseurs achètent des parts de l’entreprise auprès de ses actionnaires. Ils financent ainsi sa croissance, et espèrent obtenir une plus-value à la revente de leurs parts.
Le marché du Private Equity en chiffres
Selon une étude Xerfi, le Private Equity représente environ 25 milliards d’euros en France. On note toutefois un ralentissement de ce chiffre en 2023.
Les levées de fonds moyennes représentent 7,33 millions d’euros en 2023, en baisse par rapport à 2022 (8,46 millions d’euros).
Au niveau mondial, les chiffres sont encore plus impressionnants : 645 milliards de dollars en 2022.
On observe toutefois un resserrement du marché du Private Equity puisqu’en 2021, ce marché pesait environ 1 100 milliards de dollars.
Ce ralentissement s’explique notamment par un ralentissement des plus gros deals. Toutefois, le marché des petites et moyennes capitalisations résiste bien.
Les Français et le Private Equity
Selon une étude auprès des Français, 65% d’entre eux souhaitent qu’on leur propose davantage de produits leur permettant d’investir dans l’économie réelle.
L’investissement dans des entreprises non cotées est une des solutions qui répond à cette demande.
Les Français montrent un intérêt clair pour le Private Equity, puisque 43% des sondés affirment qu’ils pourraient souscrire à des produits de Capital Investissement dans les mois à venir.
Mais le sondage révèle que le ticket d’entrée est un frein pour 64% d’entre eux.
Or, certains partenaires proposent désormais des offres accessibles à partir de 1 000 euros.
Cet à priori sur le montant minimum de souscription n’est donc plus forcément justifié.
Comment fonctionne le Private Equity ?
Le Private Equity est le marché qui permet la rencontre entre d’un côté, des entrepreneurs qui ont besoin de capitaux pour faire grandir leur entreprise.
De l’autre, des investisseurs qui veulent placer leur épargne avec l’intention de financer l’économie réelle, et de réaliser une plus-value.
Pour ce faire, les entrepreneurs ouvrent le capital de leur société, c'est-à-dire qu’ils vendent des parts de leur entreprise aux investisseurs.
Il est important de noter que le marché du Private Equity est moins liquide que la Bourse, car il n’y a pas de place de marché avec un mécanisme d’ajustement des prix.
En effet, quand un investisseur souhaite revendre ses parts dans une entreprise, il doit trouver par ses propres moyens un autre investisseur prêt à vous racheter ses parts, dans des conditions qui conviennent aux 2 parties.
On observe 2 stratégies d’investissement en Private Equity :
- L’investissement en direct dans les sociétés cibles
- L’investissement via des fonds de Private Equity
L’investissement en direct dans les sociétés cibles
Cette approche est généralement réservée aux investisseurs expérimentés.
L’investisseur doit lui-même rechercher les entreprises cibles qui correspondent à ses critères d’investissement.
Ce type d’approche requiert du temps et des compétences, pour détecter les entreprises les plus prometteuses.
Il faut également disposer d’un réseau très actif pour détecter les opportunités au bon moment.
L’investisseur doit négocier les modalités de prise de participation avec l’équipe fondatrice
Le ticket d’entrée pour investir en direct est généralement très élevé.
Cela peut représenter plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros.
Cette approche est donc plutôt réservée aux investisseurs fortunés.
Les plateformes de crowdfunding
Il existe également des plateformes d’intermédiation qui permettent à des particuliers d’investir au capital d'entreprises (voir notre section dédiée).
Ces plateformes jouent le rôle d’intermédiaire et simplifient les démarches de levée de fonds pour les entrepreneurs et les investisseurs.
Ces plateformes éliminent certaines contraintes de l’investissement en direct. Le ticket d’entrée est généralement plus accessible.
D’ailleurs, les projets présentés sur ces plateformes correspondent plutôt à des levées de fonds d’entreprises en démarrage.
L'investissement via des fonds de Private Equity
L'investisseur va cette fois-ci déléguer toutes les tâches de gestion au fonds de Private Equity à qui il va confier son épargne.
Le fonds, selon sa politique d’investissement, va sélectionner les entreprises dans lesquelles il va investir l’épargne des investisseurs.
Il se chargera ensuite du suivi de l’investissement.
Selon la politique des fonds, ils peuvent aussi accompagner et conseiller les dirigeants des entreprises dans lesquelles ils ont investi.
Le fonds va ensuite chercher à céder ses participations avec une plus-value pour reverser les potentiels gains à ses investisseurs.
En contrepartie de tout ce travail, le fonds prélèvera des commissions de gestion sur l’encours confié aux investisseurs (voir notre section dédiée).
Les 4 grandes typologies de fonds de Private Equity
Les fonds de Private Equity se distinguent entre eux par la typologie des entreprises qu’ils ciblent, et le ticket minimum pour investir (voir notre section dédiée).
Voici les 4 types de fonds de Private Equity les plus courants :
- Les Fonds Commun de Placements à Risque (FCPR)
- Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI)
- Les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP)
- Les Fonds Professionnels de Capital-Investissement (FPCI)
Les différents types d’opérations en Capital Investissement (Private Equity)
Il existe plusieurs types d'opérations d’investissement selon le stade de maturité de l'entreprise.
Le Capital Risque
Le capital risque est aussi appelé capital innovation ou venture capital. Ce mode de financement s’adresse spécifiquement aux jeunes entreprises.
Le risque d’investir dans ces jeunes entreprises est donc plus important que dans des entreprises plus matures, car leur potentiel de réussite est encore à prouver.
Dans ce type d’opération, les investisseurs restent généralement des actionnaires minoritaires.
On distingue 2 types de Capital Risque : le capital amorçage et le capital création.
Le capital amorçage
Le capital amorçage permet de financer de jeunes entreprises afin qu'elles puissent lancer leur activité.
Ces fonds permettent à la société de développer son premier produit ou service, et de tester son marché.
Le capital création
Le capital création intervient durant les 3 premières années de création de l’entreprise.
C’est un tour de table qui intervient comme seconde vague de financement après le capital amorçage.
Lire aussi : Venture Capital : le guide
Le capital développement
Le capital développement est aussi appelé growth capital, ou capital croissance.
Il cible des entreprises en phase de croissance soutenue qui ont déjà validé leur modèle économique.
Ces entreprises lèvent des capitaux pour, par exemple, développer un nouveau produit, partir à la conquête d’un nouveau marché, ou industrialiser leur process.
Comme pour le Capital Risque, les investisseurs restent généralement minoritaires dans le capital de l’entreprise.
Le capital transmission
Le capital transmission est aussi appelé rachat avec levier ou Leveraged Buy Out (LBO).
Le capital transmission est utilisé comme mécanisme de cession d’une entreprise. Il permet aux acheteurs de financer l’acquisition de l’entreprise cible.
Les acheteurs peuvent être des cadres dirigeants de l’entreprise, ou des investisseurs externes.
Après l’opération, les acheteurs deviennent généralement actionnaires majoritaires de l’entreprise.
Lire aussi : LBO : Le Leveraged Buy-Out (définition, fonctionnement, exemples)
Le capital retournement
Ce type d’investissement vise spécifiquement les entreprises matures en difficulté qui ont besoin de redresser leur activité.
La prise de participation dans le capital doit servir à financer un changement significatif (management, production, marchés, etc.) afin de rendre l’entreprise de nouveau rentable.
Les opérations des fonds secondaires
Les fonds secondaires sont spécialisés dans le rachat des participations d’investisseurs qui souhaitent sortir du capital d’une entreprise.
Ces fonds facilitent la liquidité des parts d’entreprises non cotées, en créant un marché secondaire.
Qui peut investir en Private Equity ?
Désormais, tout le monde peut investir en Private Equity.
Depuis plusieurs années, le Capital Investissement se démocratise. Il est de plus en plus accessible aux particuliers.
D’une part, le ticket d’entrée moyen a baissé. Il se situe généralement autour de 1 000 euros (selon les fonds ou les plateformes).
De l’autre, les banques (notamment en ligne), proposent de plus en plus cette typologie de fonds d’investissement à leurs clients.
Auparavant, ces fonds n’étaient accessibles qu’aux clients fortunés des banques privées.
Vous l’aurez compris, tous les signaux sont au vert pour que le capital investissement prenne une place de plus en plus importante dans la gestion de patrimoine des particuliers.
Pourquoi investir en Private Equity ?
Le Private Equity est une source de diversification pour votre patrimoine.
Il vous permet d’investir dans l’économie réelle, votre épargne est ainsi décorrélée des marchés financiers.
Enfin, le Private Equity présente un couple rendement / risque généralement supérieur à la Bourse.
Le Private Equity permet d’investir dans l’économie réelle
En investissant en Private Equity vous participez directement au financement des entreprises non cotées.
Votre investissement est directement injecté dans les caisses de l’entreprise que vous ciblez. Votre épargne permet ainsi de financer sa croissance.
C’est la grande différence avec la Bourse qui ne permet pas ce financement direct de l’entreprise, à moins d’investir lors d’une introduction en Bourse ou de l'émission de nouvelles actions.
Les actions en Bourse du marché secondaire s’échangent entre investisseurs. Il n’y a pas de flux direct vers l’entreprise.
Le Private Equity permet de diversifier son patrimoine
Le Private Equity est une classe d’actif qui évolue indépendamment des marchés financiers.
Comme les titres des entreprises ne sont pas cotés en Bourse, ils n’évoluent pas au même rythme.
Le marché du Private Equity est donc décorrélé de celui des entreprises cotées.
En investissement en Private Equity vous diversifiez vos sources de rendement, ce qui rend votre portefeuille d’investissement plus résilient.
Le Private Equity permet de réduire son imposition
Afin de faciliter l’accès au financement des entreprises non cotées, l’Etat a créé des dispositifs de réduction d’impôts (voir notre section dédiée).
En investissant dans certains fonds de Capital Investissement spécifiques, vous pouvez réduire votre revenu imposable.
Cela vous permet d’améliorer la performance potentielle de votre investissement.
Cette réduction d’impôts vient en contrepartie d'une illiquidité des sommes investies durant la période d'investissement.
Pour bénéficier de ces réductions d’impôts, certains critères comme la durée minimum de détention sont à respecter.
Lire aussi : La défiscalisation : comment réduire ses impôts ?
Le Private Equity offre un rendement potentiel important
Le Capital Investissement enregistre des performances moyennes parmi les plus importantes, toutes classes d’actifs confondues.
Évidemment, les performances varient d’un fonds à l’autre, et cela s’accompagne d’un risque également plus important.
Nous développons ce point dans la section suivante.
Les performances des investissements en Private Equity
Le Capital Investissement présente généralement un couple rendement / risque supérieur à la Bourse.
L’association France Invest estime qu’à fin 2022, le rendement moyen délivré par les acteurs du Private Equity français était de 14,2% annuel sur 10 ans.
Ce Taux de Rendement Interne (TRI) grimpe même à 15,2% si l’on ne tient compte que des 3 dernières années (à fin 2022).
Malgré les récentes turbulences dans le secteur du Private Equity, ces performances moyennes sont nettement supérieures aux autres classes d'actifs.
À titre de comparaison, l’Autorité des Marchés Financiers indique qu’un placement diversifié en actions génère un rendement moyen annuel entre 5% et 7%.
Par ailleurs, France Invest estime que le Private Equity superforme en moyenne de 4 points le CAC 40.
Ces chiffres sont des moyennes. On observe des disparités de performance entre les fonds de Private Equity.
Ainsi, le rapport 2023 de France Invest indique que le premier quartile (le top 25%) des fonds d’investissement réalise un TRI annuel moyen de 25,7% !
Les risques de l’investissement en Private Equity
Le Private Equity présente différents risques :
- Le risque de liquidité
- Le risque de perte en capital
- Le risque lié aux cycles économiques
Le risque de liquidité et le risque de perte en capital sont plus marqués dans le Private Equity.
A contrario, le risque lié aux cycles économiques est inhérent à la plupart des types d’investissement.
Le risque de liquidité
La liquidité est le fait de pouvoir disposer de son argent quand on le souhaite.
Le Livret A est un placement très liquide, car vous pouvez retirer votre épargne à tout moment, sans délai.
Dans le Private Equity, ce risque de liquidité est assez marqué.
En effet, vous ne pouvez pas revendre vos titres rapidement sur un marché secondaire, comme c’est par exemple le cas avec des sociétés cotées en Bourse.
Pour convertir en liquidités vos participations dans des entreprises non cotées, vous devez les revendre à d’autres investisseurs.
Ce processus peut être long car il faut trouver un acquéreur et se mettre d’accord sur les conditions.
De plus, les cessions de titres interviennent généralement au moment d’une nouvelle levée de fonds.
Cela évite de multiplier les démarches administratives (assemblées générales, changements des statuts, etc.).
Le risque de perte en capital
Les investissements, à la différence des placements sécurisés, présentent tous un risque de perte en capital.
L’investissement dans des entreprises non cotées expose aussi les investisseurs au risque de perte en capital (total ou partiel).
Les investissements en Private Equity ciblent généralement des entreprises plutôt jeunes qui sont en phase de lancement ou de développement.
Le risque d’échec commercial ou de difficulté financière est donc plus grand que dans une entreprise mature.
Par exemple, votre investissement peut enregistrer une moins-value si la valorisation de la société dans laquelle vous avez investi est inférieure à votre prix d’acquisition.
En cas de faillite de la société, il est même possible de perdre la totalité de son investissement.
Voilà pourquoi il est important de diversifier ses prises de participation.
Le risque lié aux cycles économiques
Le risque lié aux cycles économiques est commun à toutes les typologies d’investissements.
Ce risque macroéconomique a un impact différent selon les classes d’actifs et les périodes.
Pour éviter de subir de plein fouet les conséquences d’un ralentissement économique, il est recommandé d’étaler ses investissements sur plusieurs périodes.
En diversifiant vos prises de participation, vous lissez le prix d’acquisition de vos participations dans le temps.
Pour se protéger des risques liés à un secteur d’activité spécifique ou une zone géographique, il est préconisé de panacher vos investissements afin de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier.
Comment investir en Private Equity ?
Investir dans des fonds de Private Equity réglementés
Il existe 4 principaux fonds de Private Equity.
Ces fonds sont réglementés par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), et ouvrent droit à des réductions fiscales (voir la section fiscalité).
En échange de cet avantage, les investisseurs doivent conserver leurs titres dans les sociétés au moins 5 ans.
Les Fonds Commun de Placements à Risque (FCPR)
Les FCPR sont des fonds qui investissent au moins 50% de leur actif dans des entreprises non cotées en Bourse.
Lire aussi : FCPR : Guide pour investir en Fonds Commun de Placement à Risque
Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI)
Les FCPI sont des fonds qui investissent uniquement dans des Petites et Moyennes Entreprises (PME) de moins de 2 000 salariés.
Pour satisfaire aux critères d’éligibilité des FCPI, les fonds doivent investir au moins 60% des sommes collectées dans des titres de sociétés innovantes Françaises ou Européennes.
Lire aussi : FCPI (Fonds Commun de Placement dans l'Innovation) : Guide et Fiscalité
Les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP)
Les FIP doivent investir au moins 60% de leurs fonds dans des PME d’un territoire local ou une région.
Pour être éligibles au dispositif de réduction d’impôt, les PME ciblées ne doivent pas dépasser 50 millions d’euros de chiffre d'affaires, et employer moins de 250 personnes.
Les Fonds Professionnel de Capital Investissement (FPCI)
Les FPCI ont un fonctionnement assez similaire aux FCPI et des FIP. Ils doivent investir au moins 50% des fonds collectés dans des PME non cotées.
Les FPCI se distinguent par leur ticket d’entrée élevé (généralement plusieurs dizaines de milliers d’euros).
Ces fonds sont donc plutôt réservés aux investisseurs professionnels.
Pour aller plus loin : Fonds Professionnel de Capital Investissement (FPCI) : Guide et Fiscalité
Investir dans des fonds de Private Equity non réglementés
La plupart des grandes banques privées gèrent et/ou commercialisent des fonds de Private Equity.
Ces fonds ont généralement de très bonnes performances, mais le ticket d’entrée est très élevé (plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros).
Ils sont donc généralement inaccessibles pour la plupart des épargnants.
Investir en Private Equity via une Assurance-vie
Certains contrats d’assurance-vie proposent des fonds spécialisés en Private Equity.
Grâce à son mécanisme d’Unités de Compte (UC), l’assurance-vie simplifie l’accès au Private Equity :
- Une unique souscription : lors de l’ouverture de votre contrat d’assurance-vie, vous avez accès à tout le catalogue d’UC que propose votre assureur. Vous n’avez pas de document supplémentaire à signer quand vous choisissez un fonds.
- Un ticket d’entrée généralement plus faible : avec l’assurance-vie vous pouvez souscrire à chaque UC en choisissant le montant exact que vous souhaitez investir. Le Private Equity devient alors accessible pour quelques centaines d’euros.
- Une liquidité à tout moment : dans le cadre de l’enveloppe d’assurance-vie, vous pouvez revendre vos UC quand vous le souhaitez. L’assureur, qui sert d’intermédiaire entre ses clients et les fonds d’investissement, assure la liquidité des UC qu’il propose.
- Une fiscalité avantageuse : l’assurance-vie offre un mécanisme d’enveloppe capitalisante. Cela signifie que vous ne serez imposé sur vos gains que si vous effectuez un retrait de votre contrat. C’est particulièrement appréciable pour les fonds de Private Equity internationaux qui sont normalement imposés à la flat tax de 30%.
L’inconvénient de l'assurance-vie est que vous n’avez pas accès à tout le catalogue de Private Equity du marché.
Vous ne pourrez souscrire qu’aux fonds partenaires sélectionnés par votre assureur. Ce qui restreint votre choix.
Autre inconvénient : les frais de gestion annuels.
Ces frais liés à l’enveloppe d'assurance-vie s’additionnent à ceux du gérant de fonds de Capital Risque.
Investir via une plateforme crowdfunding
Le crowdfunding (financement participatif) est une forme de financement des établissements non cotés récemment apparue.
Le principe de fonctionnement est simple, une plateforme met en relation des entreprises en recherche de financement et des investisseurs potentiels.
Ce mécanisme d’investissement est généralement accessible à partir de quelques centaines d’euros.
La plateforme assure une présélection des entreprises, puis présente leurs projets aux investisseurs.
La plateforme indique les éléments financiers et extra-financiers du projet afin que les investisseurs puissent sélectionner ceux qui les intéressent.
Si l’investisseur se joint à la levée de fonds, il devient alors actionnaire de l’entreprise.
Dans certaines plateformes, il est possible d’acheter et revendre des participations sur le marché secondaire.
C’est une manière d'apporter de la liquidité aux investisseurs qui souhaitent revendre leur participation avant la prochaine levée de fonds.
Investir directement dans le capital d’une entreprise
Les investisseurs qui prennent des participations en direct dans des entreprises non cotées sont aussi appelés “Business Angels”.
Ce mode d’investissement en direct est généralement réservé aux entrepreneurs d’expérience, qui ont un réseau pour repérer et investir dans des deals de Capital Investissement.
En France, on pense à des Business Angels emblématiques comme Xavier Niel ou Michaël Benabou par exemple.
Le ticket d’entrée pour accéder aux levées de fonds qui présentent le meilleur potentiel est généralement assez élevé.
Il y a une certaine forme de concurrence entre les Business Angels pour accéder aux meilleurs “deals”.
Pour prendre des participations dans des entreprises non cotées, les Business Angels constituent le plus souvent des sociétés d’investissement aussi appelées holdings, Société de Capital Risque (SCR) ou Club Deal.
Note : Vous pouvez accéder à des Club Deals exclusifs en devenant membre du club Ramify Black.
Investir au capital de sociétés de gestion cotées en Bourse
Il existe des sociétés d’investissement en Private Equity qui sont cotées en Bourse. La société Eurazeo est une des plus connues en France.
Comme vous investissez en actions, ce type d’investissement est liquide.
Vous pouvez les acheter ou les revendre à tout moment sur les marchés financiers.
En étant actionnaire de ces sociétés de Private Equity, vous investissez indirectement dans leur portefeuille de startups.
Comme il y a une société cotée entre vous et les cibles. Vous pouvez donc subir les fluctuations des marchés financiers.
Par ailleurs, si une de ces sociétés cotées rencontrait des difficultés de gestion, sa valeur en Bourse pourrait être impactée, malgré la qualité de son portefeuille d’investissement.
Pour acquérir ces titres de sociétés cotées, vous pouvez acheter leurs actions en direct, passer par des fonds d’investissement ou des ETF.
Ces derniers vont regrouper plusieurs de ces sociétés d’investissement dans un même produit financier.
Comment choisir le bon investissement en Private Equity ?
Comme nous l’avons vu, il existe de nombreuses manières d’investir en Private Equity.
Toutes ces méthodes offrent des avantages et des inconvénients différents à adapter selon votre situation.
Les mécanismes de fiscalité du Private Equity
La fiscalité des gains en Private Equity diffère selon la méthode d’investissement que vous choisissez.
Afin d’inciter les épargnants à soutenir les entreprises non cotées, l’État a créé plusieurs réductions fiscales.
Pour aller plus loin : Le guide complet de la fiscalité du Private Equity
La fiscalité des fonds réglementés
Les fonds réglementés type FCPR, offrent 2 mécanismes de réductions d’impôts :
- Une réduction d’impôt sur le revenu qui représente jusqu’à 25% des versements pour les FCPI, et même 30% pour certains FIP.
- Une exonération d’impôt sur les éventuelles plus-values. Il n’y a pas d’impôt sur le revenu, mais les plus-values sont tout de même soumises aux prélèvements sociaux (17,2%).
Pour bénéficier de ces niches fiscales, vous devez conserver vos parts dans ces fonds pendant au moins 5 ans.
Ces niches sont plafonnées à 3 000 € de réduction d’impôts par an pour une personne seule, le double pour les couples mariés ou pacsés avec imposition commune.
A noter que ce plafond ne s'applique qu’aux fonds donnant droit à une réduction d’impôts.
Vous pouvez souscrire sans limite aux fonds ne permettant pas de défiscaliser.
Les mécanismes d’enveloppe fiscale
Selon leur éligibilité, il est aussi possible de loger certains fonds de Private Equity dans des enveloppes fiscales (aussi appelées enveloppes capitalisantes).
Ces enveloppes fiscales vous permettent de ne pas être imposé sur vos gains, tant que vous ne retirez pas les fonds de ces dernières.
La fiscalité sur les gains dépendra de l’ancienneté de votre enveloppe. Chacune d’entre elles dispose de ses propres critères de réduction d'impôts.
Il est possible de loger des fonds de Private Equity (selon le catalogue de votre partenaire) dans :
- Une assurance-vie
- Un Plan Épargne Retraite (PER)
- Un Plan Epargne en Actions (PEA)
- Un PEA-PME
La fiscalité du Compte Titres Ordinaire (CTO)
Le CTO permet aussi de loger des fonds réglementés ou des titres de sociétés non cotées.
D’une manière générale, les critères d’éligibilité au CTO sont moins restrictifs que pour le PEA par exemple (pas de critère géographique).
En revanche, cette enveloppe ne propose pas d’avantage fiscal.
Chaque plus-value est ainsi automatiquement taxée à hauteur de 30%. Il n’y a pas de mécanisme d’enveloppe capitalisante.
Le dispositif IR-PME
Ce dispositif est aussi appelé “Loi Madelin”.
Il permet de déduire de votre revenu imposable jusqu’à 25% des sommes investies dans des PME éligibles.
En contrepartie, vous devez conserver vos parts dans ces entreprises pendant au moins 5 ans.
Ce dispositif est plafonné à 50 000 euros pour une personne seule et le double pour un couple marié ou pacsé.
Le report d’imposition de l’article 150-O B ter
Cet article du code des impôts s’adresse spécifiquement aux entrepreneurs qui ont réalisé une plus-value en cédant leur société.
Ils peuvent ainsi optimiser leur imposition sur la plus-value, en réinvestissant cette dernière, notamment dans des titres de sociétés non cotées.
Notre article dédié pour en savoir plus : L’apport cession — 150-0 B TER : qu’est-ce que c’est ?
Les Sociétés de Libre Partenariat (SLP)
La constitution d’une SLP permet à ses associés de n’être fiscalisés qu’en cas de versement de dividendes.
La société en elle-même ne paiera pas d’impôts sur les différentes participations.
Ce dispositif a notamment été créé pour faciliter les investissements des non-résidents français.
Les Sociétés de Capital Risque (SCR)
Les SCR qui détiennent au moins 50% de parts d’entreprises non cotées ne sont pas assujetties à l’impôt sur les sociétés.
Ses associés bénéficient également d’une exonération d’impôts sur le revenu sur les dividendes reçus.
Pour bénéficier de ce régime avantageux, plusieurs conditions sont requises. Notamment la détention des titres pendant au moins 5 ans.
Comment mesurer la performance d’un investissement en Private Equity ?
Il existe plusieurs indicateurs pour calculer la performance d’un investissement en Private Equity.
Il faut à la fois prendre en compte l’éventuelle prise de valeur des participations, et les potentiels dividendes versés.
Il existe différents outils de mesure pour comparer les performances des investissements :
Le taux de rendement interne (TRI)
Le TRI donne le pourcentage de performance annuelle d’un investissement en tenant compte à la fois de la revalorisation des parts des sociétés, et des distributions de dividendes.
Les meilleurs fonds de Private Equity délivrent un TRI entre 10% et 15%.
Le Total Value to Paid In (TVPI)
Ce ratio compare le total des distributions aux investisseurs, par rapport au capital initialement versé.
Lorsque ce ratio est supérieur à 1, cela signifie que les revenus distribués sont supérieurs au capital investi.
Le Multiple On Invested Capital (MOIC)
Ce multiple sur fonds propres est le ratio entre le montant total retourné aux investisseurs et le montant total investi.
Un individu ayant investi 10 000 euros, qui récupère ensuite 30 000 euros, obtiendra un MOIC de 3.
Quels frais pour un investissement en Private Equity ?
Le Capital Risque dispose de frais courants que l’on peut retrouver dans d’autres classes d’actifs.
Toutefois, certains frais calculés sur la performance du fonds sont spécifiques au Private Equity.
Voici les 4 types de frais les plus courants :
- Les frais d’entrée : ils sont prélevés une seule fois à chaque versement. Ils représentent entre 0% et 5% de sommes versées.
- Les frais de gestion : ils sont prélevés annuellement sur l’encours total investi. Ils représentent généralement entre 1% et 3%.
- Les frais de performance (carried interest) : ils se déclenchent seulement en cas d’atteinte de seuils de rendement (hurdle rate) afin de récompenser les gérants du fonds. Ils se situent autour de 20% des profits, mais ils sont versés après que les investisseurs aient récupéré leur capital initial.
- Les frais de sortie ou de liquidation : ils peuvent être prélevés lorsqu’un investisseur souhaite retirer son capital, ou lorsqu’un fonds est liquidé.
Choisir les meilleurs fonds de Private Equity
L’historique de performance
Pour trouver les meilleurs fonds de Private Equity, il faut s’intéresser à leur “track record”, c'est-à-dire à leur historique de performance.
Bien que cela ne garantisse pas les performances futures, un fonds de Capital Risque qui a généré des rendements annuels au-dessus de la moyenne est un gage de qualité.
Il est donc important de comparer les TRI des fonds qui vous intéressent.
Les frais
Les frais appliqués sont une donnée à prendre en compte pour évaluer leur impact sur votre rendement.
Ils sont toujours à mettre en corrélation avec les performances, c’est ce qu’on appelle la performance nette.
Un fonds pratiquant des frais importants n’est pas forcément à éliminer.
Si ce dernier génère des performances supérieures à la moyenne du marché, on peut alors considérer qu’ils sont justifiés. Notamment si les frais sont prélevés en cas de bonnes performances financières.
La réputation du fonds d’investissement
Les fonds ne sont pas tous sollicités durant les tours de table des startups.
En effet, certains gestionnaires de fonds ont un carnet d’adresses qui leur permet d’investir dans des deals prestigieux et prometteurs.
Ce réseau, qui peut être lié à la taille du fonds, ou à la notoriété des gérants, leur procure une “longueur d’avance”.
Ils peuvent se positionner plus facilement sur des levées de fonds très prisées.
L’équipe de gestion
Certaines équipes de gérants sont généralistes et investissent dans tous les secteurs d’activité.
D'autres équipes se dédient uniquement à une verticale métier, et en sont spécialistes.
Il est également possible de rencontrer des fonds spécialisés dans un certain stade de maturité des entreprises, comme les phases de lancement ou de retournement (lorsqu’une entreprise est en difficulté).
La spécialisation du fonds peut procurer un avantage, car les gérants ont une expérience pointue dans le domaine dans lequel ils investissent.
Ils peuvent ainsi mieux analyser l’activité des entreprises ciblées, et aller vers des niches de spécialistes.
En revanche, les grands fonds généralistes peuvent procurer une diversification sectorielle intéressante. Ce qui peut permettre de réduire le risque de l’investisseur.
Impact et responsabilité sociale
Certains fonds ont des politiques d’investissement qui respectent des critères environnementaux, sociétaux, etc.
Si vous avez des convictions fortes dans certains domaines, et que vous souhaitez que votre épargne les respecte, il existe de nombreux labels (ESG, ISR, etc.) pour identifier les fonds à impact.
Vous pourrez trouver des fonds spécialisés dans les domaines qui vous tiennent à cœur.
Lire aussi : Investissement vert : les pièges et les meilleurs placements en 2024
Focus sur la méthode Ramify pour évaluer les fonds de Private Equity
L’équipe de Ramify a développé son propre scoring des fonds de Capital Investissement pour ne proposer que les meilleurs à ses clients.
Voici les 5 critères :
1. Evaluation des performances historiques
Nous comparons les rendements passés des différents fonds afin de déterminer ceux qui surperforment leur catégorie.
Nous privilégions les fonds qui ont fait leurs preuves et qui ont un historique d’opérations d’investissement réussies (le fameux track record).
2. Evaluation des gérants du fonds
Nous regardons comment sont composées les équipes de gestion des fonds afin de comprendre quelles sont leurs expériences passées et leurs domaines d'expertise ?
Une équipe performante, en place depuis de nombreuses années, est un point rassurant pour les investisseurs.
3. Analyse de la stratégie du fonds
Nous évaluons si le fonds a accès aux meilleures opportunités d’investissement du marché, ainsi que sa manière d’accompagner les entreprises dans lesquelles il investit.
Ensuite, nous analysons comment le fonds prépare sa stratégie de sortie de ses prises de participation dans les entreprises.
4. Analyse de la structure du fonds
Nous cherchons à comprendre comment sont composés les frais ainsi que les coûts qu’ils permettent de financer.
Nous sommes également vigilants à la fréquence et à la transparence des reportings d’information.
5. La motivation de l’équipe de gestion
Enfin, nous regardons la proportion de frais qui sont adossés à la performance du fonds.
Il est aussi intéressant de savoir si l’équipe de gestion investit personnellement son épargne dans le fonds.
Cela permet d’évaluer son niveau d’implication et d’incitation à la performance.
En savoir plus : Sélection des fonds de Private Equity : on vous explique tout
Les meilleurs fonds de Private Equity
Voici une sélection de fonds que nous avons passés au crible et qui présentent des caractéristiques pertinentes pour nos clients :
FAPEP (Five Arrows Private Equity Programme) du groupe Rothschild.
Ce fonds fait partie du top 10% des fonds de Private Equity en termes de rendement annuel.
Les précédentes éditions de ce fonds ont toutes atteint leur objectif de performance cible.
Ce fonds a déjà investi 45% des sommes collectées, ce qui offre une bonne visibilité sur sa composition.
Généralement, les fonds collectent l’épargne des investisseurs puis commencent à rechercher des cibles.
Opale Secondaires du groupe Tikehau Capital
Ce fonds fait partie du top 25% des fonds de Private Equity.
Il investit dans 3 fonds de Private Equity de renommée mondiale (Carlyle, Goldman Sachs et HarbourVest).
Ces 3 fonds sous-jacents opèrent sur le marché secondaire. C'est-à-dire qu’ils saisissent des opportunités pour racheter les participations d’autres fonds de Private Equity.
Souscription à partir de 100 000 euros.
Miriad (FPCI)
Ce fonds investit dans 15 à 20 autres fonds opérant sur le marché primaire (les levées de fonds) et le marché secondaire, afin d’obtenir une large diversification.
Souscription à partir de 100 000 euros.
Eurazeo Private Value 3 (FCPR)
Ce fonds investit 40% en Private Equity et 60% en dette privée.
Les cibles en Private Equity sont des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) de la zone OCDE.
Pour le compartiment dette privée, les cibles sont des PME de l’OCDE qui ont des projets de croissance ou de transmission.
Souscription à partir de 20 000 euros.
Peqan Convictions 2023 (FCPR)
Ce fonds investit dans des fonds primaires et secondaires; ainsi que dans des opérations de co-investissement (directement au capital des entreprises cibles).
Les cibles finales sont principalement en Europe et aux Etats-Unis.
Souscription à partir de 10 000 euros.
Pour aller plus loin : Sélection des meilleurs fonds de Private Equity en France en 2024
Comment sortir d’un investissement en Private Equity ?
Lors d’un investissement en Private Equity, vos fonds sont généralement bloqués pendant toute la durée de vie du fonds.
Vous ne pourrez pas récupérer votre argent avant la date de liquidation prévue lors de la souscription.
Dans certains cas, il est possible de sortir d’un fonds de Private Equity en demandant le rachat de ses parts.
Pour que cette opération puisse avoir lieu, le fonds doit disposer de suffisamment de liquidités pour compenser le retrait.
Le marché secondaire
Dans certains types d’investissement en Private Equity, il est possible de revendre ses parts à d’autres investisseurs sur le marché secondaire.
C’est notamment le cas pour l’investissement en direct, ou via des plateformes de crowdfunding.
Les plateformes proposent généralement ce type de service pour rendre le Private Equity plus liquide et attirer les investisseurs.
Pour aller plus loin
Voici notre sélection d’articles dédiés aux différentes thématiques du Private Equity :
- Guide complet de la fiscalité du Private Equity
- FCPR : Guide pour investir en Fonds Commun de Placement à Risque
- FCPI (Fonds Commun de Placement dans l'Innovation) : Guide et Fiscalité
- Fonds Professionnel de Capital Investissement (FPCI) : Guide et Fiscalité
- Baromètre Ramify : le Private Equity et les Épargnants en 2023
- Leveraged Buy-Out : comment ça marche et pourquoi s’y intéresser ?
- Ramify invite Edmond de Rothschild - Construire son portefeuille de Private Equity