Le Private Equity (PE) constitue une classe d’actifs particulièrement attractive pour les investisseurs à la recherche de rendements potentiellement supérieurs aux actions cotées, tout en apportant une diversification bienvenue face à la volatilité des marchés financiers.
Cette approche s’avère d’autant plus pertinente dans un contexte où les marchés traditionnels sont soumis à des cycles économiques incertains, offrant ainsi une alternative stratégique pour les investisseurs souhaitant optimiser la performance de leur portefeuille.
Chez Ramify, nous avons intégré le private equity dans nos allocations afin de proposer à nos clients des portefeuilles diversifiés, alignés sur leur appétence au risque, tout en maximisant la création de valeur à long terme.
Dans cette optique, nous avons développé le Ramify Private Equity Index (RPEI), le premier indice conçu pour évaluer la performance du private equity destiné aux particuliers en France. Cet indice constitue un outil clé pour suivre l’évolution du marché et alimenter nos algorithmes quantitatifs dans la construction de portefeuilles pour nos clients.
Dans cet article, nous vous proposons :
- Une analyse des performances du Private Equity des particuliers au troisième trimestre 2024 à travers les données du RPEI. En résumé :
- Le Private Equity confirme son statut de classe d’actifs résiliente, offrant un profil rendement / risque attractif pour les investisseurs particuliers.
- Les fonds perpétuels (evergreen) poursuivent dans leur bonne dynamique, gagnant en part de marché et affichant une surperformance depuis huit trimestres.
- Une rétrospective du marché du Private Equity en 2024 et quelques perspectives pour cette classe d’actifs en 2025
RPEI : une performance stable au T3
Le RPEI affiche au troisième trimestre une performance annualisée stable de 6,1 % (vs 6,3 % au T2 2024) depuis son lancement, témoignant de sa résilience dans un environnement économique incertain.
Cette robustesse lui permet d’afficher une performance proche de celle des marchés actions, représentés par l’indice MSCI World (7,0 % de performance annualisée sur la même période), tout en offrant une volatilité moindre, renforçant ainsi son attrait en tant que choix stratégique d’investissement.
Dans un contexte de marché marqué par une volatilité accrue en ce début d’année 2025, le private equity pourrait continuer à séduire les investisseurs en quête de diversification au-delà des classes d’actifs traditionnelles.

Les fonds evergreen continuent sur leur lancée
Contrairement aux fonds traditionnels, les fonds perpétuels ou evergreen sont des fonds flexibles ouverts en permanence aux souscriptions. Ils offrent une flexibilité permettant un flux d'investissement continu et le réinvestissement automatique des distributions.
Cette approche permet aux investisseurs de maintenir une exposition stable aux marchés privés, tout en optimisant la gestion des liquidités et en simplifiant les flux de capitaux.
Cependant, leur performance dépend de l'expertise des équipes de gestion et l'identification d'opportunités attractives. Au 30 septembre 2024, ces fonds représentaient 57 % (vs 55 % au T2 2024) de la capitalisation du RPEI, témoignant de leur adoption progressive par le marché.
Sur une période glissante d'un an, ces fonds ont excellé, affichant une performance de 7,5 % (contre 4,8 % pour le RPEI Index global). De plus, cette catégorie d’actifs s’inscrit dans une tendance de surperformance constante, dépassant l'indice RPEI sur huit trimestres consécutifs.

Les stratégies secondaires et la dette privée en tête de peloton
La répartition des fonds accessibles aux investisseurs particuliers se divise entre 62 % pour le capital-investissement et 38 % pour la dette privée. Actuellement, deux segments continuent à se démarquer par un intérêt croissant des investisseurs : la dette privée et les fonds secondaires.
- Dette privée : ces fonds, appréciés pour leur simplicité et leur profil de risque modéré, affichent des performances régulières avec une performance annualisée de 7,6 % sur la période étudiée. La baisse des taux d’intérêt renforce leur attractivité en améliorant les conditions de refinancement et en réduisant le coût de la dette pour les emprunteurs.
- Secondaires : grâce à l’achat de parts de fonds existants à prix décoté, ces véhicules offrent une diversification accrue et permettent d’accéder à des rendements dès le début de l’investissement. Leur performance annualisée s’élève à 6,9 % depuis le lancement de l’indice, ce qui en fait une option privilégiée pour les nouveaux entrants sur le marché.
- Capital-Développement (Growth Equity) : après deux baisses consécutives au T1 et T2 2024, un rebond au T3 porte la performance annualisée à 5,4 %. Malgré une volatilité plus marquée, ce segment offre des perspectives de rendements renforcés à moyen terme, soutenues par une reprise attendue du marché des entreprises en forte croissance.
- Capital-Transmission (Buyout) : avec une performance annualisée de 3,8 %, ce segment reste résilient et pourrait bénéficier d’un regain d’activité au fil de l’année 2024, porté par un climat économique plus favorable aux opérations de transmission d’entreprises.
- Immobilier : toujours impactés par la crise du secteur en 2023, les fonds de private equity immobilier affichent une performance annualisée de 3,4 %, illustrant les défis persistants liés à la revalorisation des actifs et aux conditions de financement encore tendues.

Rétrospective 2024 : des opportunités dans un contexte d’illiquidité
Ces dernières années, les fonds de private equity (PE) ont affronté des vents contraires : une brusque hausse des taux d’intérêt mondiaux entre 2022 et 2023 (+500 points de base aux États-Unis), une inflation persistante et une instabilité géopolitique accrue. Ces perturbations ont freiné les transactions, fragilisé les portefeuilles et compliqué l’évaluation des cibles, souvent acquises à des prix élevés post-COVID.
En 2024, malgré une légère embellie, la levée de fonds a reculé (-24 % sur un an, source McKinsey), les rendements ont pâti de la vigueur des marchés publics, et la liquidité est demeurée un défi majeur. Pour y répondre, les gestionnaires ont innové : fonds de continuation pour offrir des sorties aux investisseurs (LPs), développement des secondaires pour ajuster les valorisations, et essor de la dette privée face à des financements bancaires limités par des réglementations plus strictes.
En 2024, ces dynamiques ont créé des opportunités attrayantes pour les investisseurs en France :
- Stratégies secondaires : ces stratégies ont permis aux institutionnels, pressés de vendre après la chute des marchés actions en 2022 et confrontés à des contraintes de ratios (effet dénominateur), de céder leurs parts à des prix décotés. Ces actifs deviennent ainsi accessibles aux particuliers, avec des horizons d’investissement raccourcis.
- Co-investissements : les transactions LP-led apportent de la liquidité aux institutionnels, tandis que les GP-led permettent aux gestionnaires de transférer leurs meilleures entreprises dans des fonds de continuation, qu’ils maîtrisent parfaitement. Pour les fonds destinés aux particuliers, cela ouvre la voie à des co-investissements aux côtés des GPs, sur 4 à 5 ans, avec une visibilité accrue sur les actifs. Par ailleurs, les co-investissements se développent : face à des capitaux plus rares et une dette plus coûteuse, les GPs y trouvent un levier pour conclure leurs deals, tandis que les fonds accèdent à des opportunités à frais réduits – hors du modèle classique 2 %/20 % – tout en diversifiant leur portefeuille.
- Dette privée : cette stratégie s’est avérée séduisante : en finançant des entreprises ou des LBO, elle offre des rendements attractifs grâce à la prime d’illiquidité. Ce marché, qui atteint 1 564 milliards USD mi-2024 (source Preqin), a triplé en dix ans.
Dans l’univers des fonds accessibles via le RPEI, ces trois stratégies – dette privée, secondaires et co-investissements – s’affirment comme des piliers pour les investisseurs. Avec une capitalisation de 65 % – un niveau cohérent vu la jeunesse de cette classe d’actifs –, elles répondent à une demande d’investissements à courbe en J atténuée, combinant rendement et maîtrise de l’horizon temporel.
Perspectives 2025 : des signaux favorables ?
Il convient de souligner que l’année 2024 s’est révélée globalement satisfaisante, jetant ainsi les bases de perspectives prometteuses pour 2025, bien que celles-ci demeurent nuancées.
Après deux années marquées par des conditions incertaines, le capital-investissement a amorcé en 2024 une sortie progressive des turbulences. Les distributions aux investisseurs, tant attendues, ont repris de manière significative, dépassant pour la première fois depuis 2015 les apports en capital (source : McKinsey). Parallèlement, l’activité transactionnelle a retrouvé un élan après deux années de repli, avec une progression notable en valeur et en volume des opérations d’envergure (supérieures à 500 millions de dollars en valeur d’entreprise), tandis que les sorties, en particulier entre sponsors (GPs), ont regagné en dynamisme.
Cette résurgence s’appuie sur un environnement de financement devenu nettement plus favorable : bien que les coûts de financement d’un rachat restent supérieurs à la moyenne décennale, ils se sont sensiblement réduits, et le volume des nouveaux prêts émis pour les emprunteurs soutenus par le capital-investissement a presque doublé. Stimulés par un assouplissement monétaire et une confiance renouvelée, les sponsors ont vu les multiples d’entrée s’accroître après leur contraction en 2023, leur permettant de céder davantage d’entreprises à des valorisations moyennes plus élevées.
Dans ce contexte porteur, nous considérons que le private equity reste une classe d’actifs attractive pour 2025, notamment pour les investisseurs particuliers. Toutefois, il est essentiel de mieux comprendre la diversité des stratégies et d’intégrer davantage d’éléments pour évaluer correctement leur profil de risque/rendement. Nous estimons également que le secondaire, le co-investissement et la dette privée restent des stratégies incontournables, mais qui nécessitent plus d’analyse et d’accompagnement :
- Le secondaire : une stratégie en plein essor, qui peut prendre différentes formes (GP-led, LP-led), sur des deals en venture capital, growth ou buyout, et sur des secteurs plus ou moins cycliques. Cette diversité rend son profil risque/rendement très variable. Il est donc important pour les investisseurs de disposer d’un accompagnement adapté pour bien comprendre les sous-jacents et les mécanismes propres à chaque opération.
- Le co-investissement : également une opportunité majeure, permettant de s’exposer directement à des deals spécifiques. Mais attention, tous les co-investissements ne se valent pas : leur structuration (syndication, coûts d’accès) doit être soigneusement analysée.
- La dette privée : une stratégie attrayante, notamment dans un environnement de taux en baisse. Mais la qualité des portefeuilles sous-jacents (séniorité, sponsor associé, secteur, taille d’entreprise), ainsi que la structuration des prêts (dette à taux fixe, variable) sont des éléments cruciaux pour en évaluer le risque réel.
Au-delà du private equity classique, la diversification vers l’infrastructure mérite une attention particulière en 2025. Dans un contexte de baisse attendue des taux, l’infrastructure s’affirme comme une classe d’actifs complémentaire, souvent moins volatile, avec un potentiel de rendement compétitif. Bien que cette classe soit encore peu répandue auprès du grand public, elle pourrait constituer une alternative pertinente, notamment face à la pression que pourraient subir les rendements des fonds de dette privée en cas de baisse prolongée des taux d’intérêt. L’infrastructure peut ainsi jouer un rôle stabilisateur dans les portefeuilles, tout en offrant une exposition à des actifs tangibles de long terme.
Enfin, le développement d’offres accessibles aux particuliers via les nouveaux fonds ELTIF 2.0 ou les véhicules alignés avec la loi Industrie Verte ouvre des perspectives encourageantes. Cette concurrence accrue entre gestionnaires bénéficie aux investisseurs particuliers, en facilitant l’accès à des stratégies jusqu’ici réservées aux institutionnels et en favorisant des structures de frais plus compétitives. Cependant, cette démocratisation ne pourra pleinement porter ses fruits qu’à condition de s’accompagner d’une véritable éducation financière, afin de guider les investisseurs dans une offre de plus en plus large et technique, et leur permettre d’intégrer le private equity et les actifs réels de manière cohérente dans leur portefeuille global.
Ramify, spécialiste du Private Equity
Convaincu de l’intérêt du capital investissement pour les particuliers, Ramify propose l’une des gammes les plus larges du marché, avec une cinquantaine de fonds sélectionnés auprès des meilleurs gérants.
Depuis deux ans, nous publions un Baromètre “Les investisseurs particuliers et le Private Equity” qui explore les dernières tendances du secteur.
En lançant le RPEI, Ramify poursuit cette démarche pour encourager le développement de cette classe d’actifs et toucher encore plus de particuliers.
« L'objectif de cet indice est de fournir aux particuliers un outil clair et transparent pour suivre l'évolution du marché du Private Equity et mieux comprendre les performances de leurs investissements, » explique Olivier Herbout, co-fondateur et CIO de Ramify. « *Alors que le Baromètre Ramify 2024 montre une hausse continue de l’intérêt des épargnants pour le Private Equity, il est essentiel de leur offrir des instruments pour analyser cette classe d'actifs en pleine expansion. Depuis le début de l’indice - Janvier 2022 - le Private Equity pour les particuliers a été la classe d’actifs la plus performante et la plus stable. Si ces atouts forts persistent dans le futur, elle devrait s’imposer à la très grande majorité des Français. ».*
Méthodologie
L'indice RPEI est un indice pondéré en fonction de la capitalisation de chaque fonds, avec une limite de 20% maximale par fonds.
La performance de chaque fonds est calculée en tenant compte des cash-flows par part et des valeurs liquidatives (VL) des parts des fonds de capital-investissement.
Cet indice est mis à jour trimestriellement pour refléter la performance des fonds au cours de chaque trimestre. Il couvre 50 fonds représentant une capitalisation totale de 7,3 Md€.
Les FCPI (Fonds Commun de Placement dans l'Innovation) et les FIP (Fonds d'Investissement de Proximité) à avantage fiscal sont exclus du périmètre. Ces rendements sont ensuite combinés pour former un indice avec une valeur de départ de 100 au 31 décembre 2021.
En savoir plus sur la méthodologie.
Glossaire des différentes catégories
- Dette privée (ou Private Debt) : Fonds spécialisés dans le financement par dettes privées.
- Fonds secondaires (ou Secondaries) : Fonds qui achètent des participations dans d'autres fonds de capital-investissement existants ou des portefeuilles de fonds secondaires.
- Capital - transmission (ou Buyout) : Fonds axés sur l'acquisition de sociétés établies, avec des stratégies de valorisation et de croissance à long terme.
- Capital-développement (ou Growth Equity): Fonds investissant dans des entreprises en expansion avec un potentiel de croissance élevé.
- Immobilier (ou Real Estate) : Fonds investissant dans des sociétés du secteur immobilier, permettant aux investisseurs de participer à la croissance et à la création de valeur de ces entreprises