Définition : Qu’est-ce qu’un contrat de capitalisation ?
Le contrat de capitalisation est un produit d’épargne et de placement permettant de faire fructifier son capital sur des supports diversifiés tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Il est transmissible et se distingue de l’assurance-vie par ses règles successorales et fiscales.
Comment fonctionne un contrat de capitalisation ?
Le contrat de capitalisation (ou bon de capitalisation) est un outil d'épargne flexible, à durée limitée, avec un fonctionnement proche de celui de l’assurance-vie. Il permet de faire fructifier son capital à travers différents supports d'investissement, tout en bénéficiant d'une fiscalité avantageuse.
Le principe de la durée limitée
Un contrat de capitalisation est conçu pour être un produit d’épargne à moyen ou long terme, mais il n’est pas illimité dans le temps. La durée maximale d’un contrat de capitalisation peut aller jusqu’à 30 ans maximum et doit être fixée au moment de la souscription.
Cette limitation temporelle répond à plusieurs objectifs :
- Alignement avec des projets financiers spécifiques : Épargne pour la retraite, financement d’un projet patrimonial ou transmission programmée.
- Gestion des risques financiers : Cela permet à l’assureur de réévaluer périodiquement les conditions du contrat, notamment les options de rendement et les garanties.
- Souplesse en fin de contrat : À l’échéance, le souscripteur peut choisir entre plusieurs options, comme le renouvellement du contrat pour une nouvelle période, la transformation en d'autres supports d'épargne, ou la récupération totale des fonds (capital + gains).
Si le contrat atteint sa durée limite sans renouvellement explicite, il est automatiquement clôturé, et les fonds sont restitués au souscripteur, après application de la fiscalité en vigueur.
Les supports d’investissement du contrat de capitalisation et rendements associés
Un contrat de capitalisation offre une large gamme de supports d’investissement, qui se répartissent principalement entre :
Les fonds en euros :
- Ils garantissent le capital investi.
- Les rendements sont faibles mais sécurisés, généralement entre 1-3 % (2,5% en 2023)
- Idéal pour les épargnants prudents recherchant une sécurité maximale.
Les unités de compte (UC) :
- Ces supports sont investis sur les marchés financiers (actions, obligations, SCPI, etc.).
- Les rendements potentiels sont plus élevés, mais il y a un risque de perte en capital. Par exemple pour des obligations on sera en moyenne à 3-4% (4,23 % en 2023 sur les bons du trésor américains sur 1 à 3 ans) et on peut aller sur des rendements à plus de 10% pour les classes d’actifs plus dynamiques (13,3% par an en moyenne pour le Private Equity français sur les 10 dernières années).
- Conviennent aux épargnants prêts à accepter une certaine volatilité pour obtenir de meilleurs rendements.
La répartition entre fonds euros et unités de compte est modulable et peut être ajustée en fonction de votre profil de risque.
Comment fonctionnent les versements ?
Le contrat de capitalisation permet deux types de versements :
- Versement initial : au moment de l’ouverture, un montant minimum est généralement requis (par exemple, 1 000 € ou plus selon l’assureur).
- Versements libres ou programmés : une fois le contrat ouvert, vous pouvez l’alimenter selon vos disponibilités financières ou établir un plan de versements automatiques.
Quelles sont les options de gestion ?
Les épargnants peuvent choisir entre différentes approches pour gérer leur contrat :
- Gestion libre : Vous sélectionnez vous-même vos supports et rééquilibrez votre portefeuille en fonction de vos objectifs.
- Gestion pilotée : Un expert ou un gestionnaire s’occupe d’arbitrer les fonds en fonction d’une stratégie définie (prudent, équilibré, dynamique).
- Gestion à horizon : Idéale pour les projets à long terme, cette approche ajuste progressivement la répartition entre les différents supports à mesure que l’échéance se rapproche.
Quels sont les types de rachats possibles ?
Un contrat de capitalisation permet de récupérer des fonds à tout moment via deux types de rachats :
- Rachat partiel : vous retirez une partie de votre épargne tout en maintenant le contrat actif.
- Rachat total : vous clôturez le contrat et récupérez l’intégralité de votre capital et des gains accumulés.
À noter que des frais ou une fiscalité peuvent s’appliquer, mais la souplesse des rachats reste un des avantages majeurs de ce produit.
Quels sont les différents frais appliqués au contrat de capitalisation ?
Comme pour l'assurance-vie, le contrat de capitalisation comprend plusieurs types de frais, qui peuvent varier selon l’assureur et le mode de gestion choisi.
On retrouve 5 types de frais principaux :
- Frais de gestion du contrat : Prélevés annuellement sur le capital, ils peuvent aller jusqu’à environ 1 %.
- Frais sur versement : Souvent 0 % en ligne, mais peuvent atteindre 1 % à 5 % du montant versé dans les établissements traditionnels.
- Frais des supports d’investissement : Varient selon les supports choisis, avec environ 0,30 % par an pour des trackers et jusqu’à 2 % pour des fonds classiques.
- Frais d’arbitrage : Parfois gratuits sur les contrats en ligne, mais peuvent être facturés 1 % environ par les établissements traditionnels.
- Frais de gestion pilotée : Supplément appliqué si vous déléguez la gestion à un professionnel.
Pourquoi ouvrir un contrat de capitalisation ?
Le contrat de capitalisation est une solution financière polyvalente et puissante, adaptée aussi bien aux particuliers qu’aux personnes morales.
Ses avantages fiscaux, patrimoniaux et de gestion le placent comme un incontournable dans une stratégie d’épargne ou de transmission optimisée. Cependant, il comporte aussi certaines limites qu’il convient d’évaluer avant de s’engager.
Les principaux avantages
Le contrat de capitalisation est un produit d’épargne aux multiples atouts, adapté aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels.
Une gestion sur-mesure
Le contrat de capitalisation offre une grande flexibilité :
- Diversité des supports d’investissement : le contrat de capitalisation permet d’investir sur des fonds euros pour la sécurité ou des unités de compte pour chercher des rendements plus élevés.
- Différents types de gestion : gestion libre pour les investisseurs avertis, ou pilotée pour ceux qui préfèrent déléguer.
- Rachats possibles : il est possible de retirer une partie ou la totalité de votre épargne avant l’échéance (soumis à une fiscalité adaptée).
Pas d’imposition tant qu’il n’y a pas de rachat
Les intérêts, dividendes ou plus-values générés par les placements au sein du contrat ne sont pas imposés annuellement. Ils restent « capitalisés » dans le contrat, c’est-à-dire qu’ils continuent à générer eux-mêmes des gains (effet boule de neige).
Transmission avantageuse de son vivant
Le contrat de capitalisation peut être transmis de son vivant par le biais d’une donation. Cette transmission permet non seulement au bénéficiaire de devenir titulaire du contrat, mais également de conserver son antériorité fiscale.
Cela signifie que l’ancienneté du contrat est maintenue, ce qui permet au donataire de profiter immédiatement des avantages fiscaux liés à cette ancienneté, comme une fiscalité réduite sur les rachats après 8 ans.
Ce mécanisme en fait un outil patrimonial particulièrement efficace, notamment dans le cadre de donations simples ou en démembrement de propriété (usufruit/nue-propriété).
Le souscripteur peut ainsi transmettre une partie de son patrimoine tout en optimisant la fiscalité et en gardant un contrôle éventuel sur les revenus générés par le contrat.
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Une fiscalité avantageuse sur les rachats après 8 ans
Après 8 ans de détention, les rachats sur un contrat de capitalisation bénéficient d’un abattement fiscal annuel sur les gains :
- 4 600 € pour une personne seule
- 9 200 € pour un couple marié ou pacsé.
Cet avantage permet de réduire significativement l’imposition des intérêts, tout en continuant à capitaliser les gains non retirés.
De plus, les gains peuvent être imposés au choix selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu ou le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) ce qui offre une flexibilité supplémentaire aux investisseurs pour optimiser leur fiscalité en fonction de leur tranche marginale d’imposition.
Nous détaillerons tous ces points dans la section dédiée à la fiscalité.
Une solution pour les personnes morales
Le contrat de capitalisation est une option intéressante pour les entreprises souhaitant optimiser la gestion de leur trésorerie excédentaire.
Il offre une combinaison de sécurité et de rendement, adaptée à des placements à faible risque. En facilitant la comptabilisation des produits générés (intérêts, dividendes, plus-values) directement au bilan, ce contrat simplifie la gestion tout en permettant aux entreprises de valoriser leurs excédents financiers efficacement.
Les inconvénients du contrat de capitalisation
Bien que ses avantages sont nombreux, le contrat de capitalisation présente des contraintes qu’il est essentiel de connaître pour éviter les mauvaises surprises ;
- Pas d’exonération successorale : Contrairement à l’assurance-vie, les capitaux transmis via un contrat de capitalisation sont soumis aux droits de succession classiques, sauf en cas de démembrement (seule la valeur de la nue-propriété est prise en compte dans le calcul des droits).
- Des frais non-négligeables : Les frais de gestion, de versement ou d’arbitrage peuvent peser sur la rentabilité, surtout pour les contrats de faible montant.
- Pas de clause bénéficiaire : Le contrat sera transmis aux héritiers légaux.
- Complexité de la gestion patrimoniale : Maximiser les avantages du contrat de capitalisation nécessite une bonne maîtrise des mécanismes fiscaux et de transmission. Un accompagnement par un conseiller peut être nécessaire pour éviter des erreurs coûteuses.
Pour qui le contrat de capitalisation est-il idéal ?
Le contrat de capitalisation est donc un produit polyvalent, particulièrement adapté aux profils suivants :
- Les investisseurs cherchant à optimiser la transmission patrimoniale : Le contrat permet de transmettre la nue-propriété tout en conservant l’usufruit, réduisant les droits de donation grâce à une base taxable allégée. C'est idéal pour anticiper la succession et minimiser la fiscalité.
- Les contribuables fortement fiscalisés ou soumis à l’IFI : Seuls les revenus ou l’usufruit sont pris en compte dans l’assiette taxable à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), ce qui en fait une solution attractive pour réduire la pression fiscale tout en conservant un investissement rentable.
- Les épargnants souhaitant diversifier leur patrimoine avec un outil flexible : Avec la possibilité d’investir dans des fonds euros sécurisés ou des unités de compte plus dynamiques, le contrat de capitalisation est une solution idéale pour intégrer un produit performant et diversifié dans son portefeuille.
- Les entreprises ou professionnels gérant un excédent de trésorerie : Les structures juridiques peuvent placer leur excédent à moyen terme tout en bénéficiant d’un cadre fiscal adapté, optimisant ainsi leur gestion de liquidités.
- Les seniors qui organisent leur succession tout en gardant le contrôle : Ils peuvent transmettre une partie de leur patrimoine en nue-propriété tout en continuant à percevoir les revenus et à gérer le contrat. Cela assure un transfert sécurisé et progressif.
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Contrat de capitalisation ou assurance-vie : quelles différences ?
Bien que similaires dans leur fonctionnement, le contrat de capitalisation et l’assurance-vie diffèrent principalement sur la transmission du patrimoine.
Les principales différences entre contrat de capitalisation et assurance-vie
Bien que le contrat de capitalisation et l’assurance-vie partagent des similitudes, notamment dans leur fonctionnement (supports d’investissement, versements, options de gestion), ils se distinguent sur des points clés tels que la fiscalité, la transmission et les objectifs d’épargne.
Voici un tableau comparatif des principales différences :
Quand privilégier l’un ou l’autre ?
Le choix entre un contrat de capitalisation et une assurance-vie dépend de vos objectifs financiers et patrimoniaux.
Le contrat de capitalisation est à privilégier dans les cas suivants :
- Pour une optimisation patrimoniale en société : Les sociétés peuvent détenir des contrats de capitalisation et en intégrer les gains dans leur bilan ce qui en fait une solution avantageuse pour valoriser leur trésorerie excédentaire.
- Pour un objectif de transmission via démembrement : Le démembrement permet de transmettre dans un premier tempsprogressivement la nue-propriété tout en conservant l’usufruit (revenus et gestion) ce qui en fait un outil idéal pour anticiper une succession complexe.
- Lorsque les abattement spécifiques hors succession de l’assurance-vie sont atteints (notamment après 70 ans) : Contrairement à l’assurance-vie, il n’y a pas de restrictions fiscales spécifiques liées à l’âge.
Le contrat d’assurance-vie est à privilégier dans les cas suivants :
- Pour une transmission avantageuse après le décès : Exonération des droits jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire (versements avant 70 ans) ce qui en fait un outil idéal pour transmettre des capitaux à ses proches avec une fiscalité avantageuse.
- Simplicité pour transmettre aux proches : Les bénéficiaires d’une assurance-vie sont désignés dans une clause bénéficiaire et peuvent recevoir le capital directement, hors succession, ce qui simplifie la transmission.
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Succession et contrat de capitalisation : les règles clés
Le contrat de capitalisation est un outil pour la gestion patrimoniale, notamment pour organiser la transmission de son patrimoine. Il offre des possibilités uniques grâce à des mécanismes comme le démembrement et les donations.
La transmission par succession classique
Lors d’une succession, la valeur d’un contrat de capitalisation est intégrée à l’actif successoral et répartie entre les héritiers selon les règles classiques, sans bénéficier d’abattements spécifiques.
Fonctionnement de la transmission classique
Contrairement à l’assurance-vie, le contrat de capitalisation n’intègre pas de clause bénéficiaire, ce qui signifie que le souscripteur ne peut pas désigner directement, dans le contrat, les personnes qui en hériteront.
Si le souscripteur décède avant l’échéance du contrat, sa valeur est ajoutée à l’actif successoral du défunt. Elle est alors partagée entre les héritiers légaux ou testamentaires, selon les règles de la succession.
En l’absence de testament, les héritiers sont désignés par le Code civil en fonction du degré de parenté. Généralement, ce sont :
- Le conjoint survivant, qui bénéficie également de droits spécifiques en cas de mariage.
- Les descendants directs (enfants, petits-enfants, etc.).
- En l’absence de descendants, les ascendants (parents, grands-parents) ou les collatéraux privilégiés (frères, sœurs).
Si le défunt a rédigé un testament, il peut attribuer une partie de ses biens, y compris la valeur du contrat de capitalisation, à des bénéficiaires spécifiques, dans le respect des règles de la réserve héréditaire.
Quels abattements et quelle fiscalité s’appliquent à l’actif successoral ?
Contrairement à l’assurance-vie, le contrat de capitalisation ne bénéficie pas d’abattements spécifiques pour les droits de succession.
Toutefois, les héritiers peuvent profiter des abattements généraux appliqués à l’ensemble de l’actif successoral. Les abattements et la fiscalité appliqués varient selon le lien de parenté entre le défunt et l’héritier.
Voici un tableau récapitulatif des abattements et calculs des droits de donation :
Source : Service-public.fr “Droits de donation - Calcul et paiement”
Exemple concret pour illustrer
Si la valeur du contrat s’élève à 80 000 €, que le reste de l’actif successoral est de 30 000€ et que le tout (110 000€) est transmis à un enfant en ligne directe, l’abattement légal de 100 000 € s’applique.
Les droits seront ensuite calculé sur les 10 000 € restants de la manière suivante :
- 5% sur la tranche jusqu’à 8 072 € soit 403,60 €
- 10% sur la tranche de 8 072 à 10 000 € soit 192,80 €
- Total des droits de succession : 596,40 €
La transmission anticipée : le cas de la donation
Que se passe-t-il en cas de donation simple ?
Le contrat de capitalisation peut être transmis de son vivant à un bénéficiaire désigné par le biais d’une donation simple.
Lors de cette opération, le contrat conserve son antériorité fiscale, ce qui signifie que le bénéficiaire profite des avantages liés à la durée de détention du contrat, notamment des abattements fiscaux sur les rachats après 8 ans.
La fiscalité applicable dépend de la valeur de la donation et des abattements prévus par la loi :
- Abattement entre parent et enfant : 100 000 € tous les 15 ans.
- Abattement entre grands-parents et petits-enfants : 31 865 € tous les 15 ans.
- Barème progressif des droits de donation : Identique à celui des droits de succession.
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La donation démembrée : nue-propriété et usufruit
La donation en démembrement est une solution efficace pour optimiser la fiscalité et structurer une transmission progressive. Elle consiste à diviser la propriété du contrat en deux parties :
- L’usufruit : Conserve le droit d’utiliser le bien ou d’en percevoir les revenus (intérêts ou dividendes).
- La nue-propriété : Confère au bénéficiaire le droit de devenir pleinement propriétaire à terme, généralement au décès de l’usufruitier.
Calcul des droits de donation dans une donation démembrée
Lors d’une donation démembrée, seule la valeur de la nue-propriété est soumise aux droits de donation. Cette valeur dépend de l’âge de l’usufruitier, selon le barème fiscal suivant :
Lors d’une donation en nue-propriété, de la même manière que pour une donation classique :
- Un abattement fiscal s’applique, comme les 100 000 € par parent et par enfant (renouvelable tous les 15 ans).
- Les droits à payer, s’il y en a, sont calculés sur la base restante après abattement, selon le barème progressif des droits de donation en France.
À la fin de l’usufruit (généralement au décès), le nu-propriétaire devient pleinement propriétaire sans payer de droits de succession supplémentaires.
Exemple concret pour illustrer
Un parent de 65 ans souhaite transmettre un contrat de capitalisation d’une valeur de 150 000 € à son enfant tout en conservant l’usufruit.
- Valeur de l’usufruit : 60 000 € (40 %).
- Valeur de la nue-propriété : 90 000 € (60 %).
Le montant taxable pour les droits de donation est de 90 000 €, mais grâce à l’abattement de 100 000 €, cette donation est totalement exonérée. Le parent conserve les revenus générés par le contrat (par exemple 3 %, soit 3 000 € annuels) jusqu’à la fin de l’usufruit.
À son décès, l’enfant devient pleinement propriétaire sans payer de droits de succession supplémentaires.
Le rôle du notaire : obligatoire ou facultatif ?
L’intervention ou non d’un notaire dans la gestion successorale d’un contrat de capitalisation dépend des cas.
Il est obligatoire dans certaines situations :
- Pour formaliser une donation démembrée.
- Lorsqu’un contrat est intégré à une succession complexe nécessitant un inventaire précis des biens.
- Pour rédiger un acte authentique garantissant la validité des dispositions prises.
Il est facultatif dans d’autres cas comme lorsque la transmission du contrat se fait dans un cadre simple (donation non démembrée ou sans particularités patrimoniales). Cependant, il reste recommandé de consulter un professionnel pour sécuriser la démarche.
Le contrat de capitalisation après 70 ans
Contrairement à l’assurance-vie, le contrat de capitalisation avant et après 70 ans ne présente pas de différences.
Pas de plafonds ou de restrictions liés à l’âge
Contrairement à l’assurance-vie, où les versements effectués après 70 ans sont soumis à un régime fiscal spécifique (abattement global de 30 500 € sur l’ensemble des capitaux transmis), le contrat de capitalisation applique ses règles fiscales habituelles, indépendamment de l’âge du souscripteur.
- Les gains restent imposés lors des rachats selon le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) ou le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
- Aucune limite ou plafond n’est imposé sur les versements effectués après 70 ans.
Cela offre une flexibilité appréciable pour structurer son patrimoine, en particulier lorsque les plafonds fiscaux de l’assurance-vie ont déjà été atteints.
Un complément à l’assurance-vie pour les patrimoines importants
Bien que l’assurance-vie offre des abattements successoraux spécifiques, ses plafonds peuvent devenir limitants pour les patrimoines importants.
Dans ce contexte, le contrat de capitalisation peut être utilisé pour compléter une stratégie patrimoniale, en tirant parti de l’absence de plafonds sur les versements et de sa capacité à s’intégrer dans des schémas complexes (démembrement, donation simple).
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Cas particuliers : personnes morales et transmission
Le contrat de capitalisation souscrit par une entreprise présente des spécificités en matière de transmission, notamment en cas de succession ou de liquidation.
La transmission en cas de succession
Lors du décès du dirigeant ou d’un associé, le contrat de capitalisation reste dans l’actif de l’entreprise et n’est pas transmis directement aux héritiers.
Ce sont les parts ou actions de l’entreprise, incluant la valeur du contrat, qui constituent l’actif successoral soumis aux droits de succession.
Le contrat n’est pas dénoué, ce qui permet de préserver sa continuité et les héritiers reçoivent la valeur globale des parts de l’entreprise, incluant le contrat, mais cette transmission peut engendrer une taxation au titre des droits de succession.
La transmission en cas de liquidation ou cession de l’entreprise
Si l’entreprise est liquidée ou cédée, le contrat de capitalisation fait partie de l’actif à distribuer ou à vendre.
Les produits et valeurs du contrat sont alors intégrés dans l’évaluation de l’entreprise, avec une comptabilisation adaptée, pour être redistribués entre les associés ou actionnaires selon les règles de partage.
A noter que, tout comme pour les personnes physiques, la transmission peut être optimisée dans le cadre d’une donation avec réserve d’usufruit, permettant à un dirigeant de garder le contrôle tout en réduisant la base imposable de la donation.
La fiscalité du contrat de capitalisation en cas de rachat
Le contrat de capitalisation est un outil d'épargne qui offre, comme l’assurance-vie, une fiscalité avantageuse après 8 ans de détention.
Régime fiscal pour les particuliers en cas de rachat
La fiscalité des contrats de capitalisation pour les particuliers fonctionne comme celle de l’assurance-vie et dépend de la date des versements effectués et de la durée de détention du contrat.
Les règles fiscales applicables sont détaillées dans l'article 125-0 A du Code général des impôts (CGI).
Calcul des gains imposables
Les gains imposables sont calculés proportionnellement à la part rachetée. Ils correspondent à la différence entre le montant remboursé et la part des primes investies associée à cette part rachetée.
Par exemple, pour un contrat d’une valeur totale de 100 000 €, composé de 80 000 € de primes et 20 000 € de gains, un rachat de 50 000 € inclura 10 000 € de gains imposables avant abattements.
Les abattements fiscaux : conditions d’application
Les abattements fiscaux constituent un avantage important pour les contrats de plus de 8 ans. Ils permettent de réduire la base imposable des gains soumis à l’impôt sur le revenu. Les prélèvements sociaux restent dûs dans tous les cas.
Les montants des abattements annuels sont de :
- 4 600 € pour une personne seule.
- 9 200 € pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune.
Versements effectués avant le 27 septembre 2017
Pour les primes versées avant le 27 septembre 2017, les gains réalisés lors d'un rachat sont soumis à l'impôt sur le revenu selon les modalités suivantes :
- Avant 4 ans : imposition au taux forfaitaire de 52,2% (35 % d’IR + 17,2% de prélèvements sociaux)
- Entre 4 et 8 ans : imposition au taux forfaitaire de 32,2% (15 % d’IR + 17,2% de prélèvements sociaux)
- Après 8 ans : imposition au taux forfaitaire de 24,7% (7,5 % + 17,2% de prélèvements sociaux)
Ces taux forfaitaires incluent les prélèvements sociaux au taux de 17,2 %. Il est également possible d'opter pour l'imposition au barème progressif de l'impôt sur le revenu, auquel cas les prélèvements sociaux s'ajoutent.
Versements effectués après le 27 septembre 2017
Pour les primes versées après le 27 septembre 2017, les gains sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) ou "flat tax" et comprend :
- 12,8% d'impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux pour les contrats de moins de 8 ans et les contrats de plus de 8 ans sur les primes supérieures à 150 000 €.
- 7,5 % d'impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux pour les contrats de plus de 8 ans sur les primes inférieures à 150 000 €.
Lorsque c’est plus avantageux, il est également possible d'opter pour l'imposition au barème progressif de l'impôt sur le revenu, auquel cas les prélèvements sociaux s'ajoutent.
Tableau récapitulatif de la fiscalité des rachats
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Régime fiscal pour les contrat de capitalisation des personnes morales
On distingue 2 types de personnes morales : les entreprises soumises à l’impôt sur le revenu et les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés.
Chacune ont des règles spécifiques.
Fiscalité pour les entreprises soumises à l'impôt sur le revenu (IR)
Les entreprises relevant de l'IR, telles que les sociétés de personnes (SCI, SNC) ou les entreprises individuelles, sont considérées comme fiscalement transparentes.
Cela signifie que les bénéfices et les revenus sont imposés directement entre les mains des associés ou de l'entrepreneur, proportionnellement à leurs parts dans la société et les règles qui s’appliquent sont les mêmes que pour les personnes physiques :
- Régime fiscal des rachats : Choix entre le PFU ou le barème progressif.
- Abattements après 8 ans : Identiques à ceux des contrats personnels (4 600 € ou 9 200 €).
Fiscalité pour les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés (IS)
Les entreprises soumises à l'IS, telles que les sociétés anonymes (SA), les sociétés par actions simplifiées (SAS) ou les sociétés à responsabilité limitée (SARL), sont imposées directement sur leurs bénéfices.
Traitement fiscal des contrats de capitalisation
Contrairement aux personnes physiques, les produits générés par le contrat de capitalisation (intérêts, plus-values) sont imposés chaque année, même en l'absence de rachat.
Cette imposition est calculée de manière forfaitaire, en appliquant un taux d'intérêt actuariel égal à 105 % du taux moyen des emprunts d'État (TME) en vigueur au moment de la souscription du contrat.
Au niveau de la comptabilisation, ce montant est intégré aux résultats de l'entreprise et soumis à l'impôt sur les sociétés (IS).
Lors d'un rachat, une régularisation est effectuée pour comparer l'imposition forfaitaire déjà acquittée avec l'imposition réelle basée sur les gains effectivement réalisés.
Si les gains réels sont supérieurs aux montants déjà imposés forfaitairement, la différence est ajoutée au résultat imposable de l'entreprise. Dans le cas contraire, aucune restitution n'est prévue.
Taux d'imposition
- Taux normal de l'IS : Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2022, le taux normal de l'IS est fixé à 25 %.
- Taux réduit pour les PME : Les petites et moyennes entreprises (PME) peuvent bénéficier d'un taux réduit de 15 % sur la fraction de leur bénéfice imposable jusqu'à 42 500 €, sous réserve de respecter certaines conditions, notamment un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions d'euros et un capital entièrement libéré détenu à au moins 75 % par des personnes physiques.
A noter que pour les contrats monosupports (exclusivement investis en fonds euros) les intérêts sont acquis chaque année et imposés pour leur montant réel, sans recours à un calcul forfaitaire.
Le taux appliqué dépend du régime fiscal de l’entreprise et est généralement compris entre 15 et 28%.
Comment choisir son contrat de capitalisation ?
Le choix d’un contrat de capitalisation doit répondre à vos objectifs financiers et patrimoniaux. Il est important de considérer plusieurs critères pour maximiser les rendements et minimiser les frais.
Définir ses objectifs financiers
Commencez par clarifier vos attentes. Cherchez-vous avant tout à sécuriser votre épargne ou à obtenir un rendement élevé ?
Par exemple :
- Si vous privilégiez la sécurité, orientez-vous vers des fonds en euros.
- Pour des gains potentiellement plus élevés, les unités de compte (UC) offrent des opportunités, mais elles comportent des risques.
Analyser les frais associés
Les frais peuvent peser sur la performance de votre contrat. Vérifiez attentivement :
- Les frais de versement, souvent entre 0 % et 5 %, influent dès l’ouverture du contrat.
- Les frais de gestion annuels, qui varient selon les supports (0,5 % à 1 % pour les fonds euros et jusqu’à 2 % pour les UC).
- Les frais d’arbitrage, si vous comptez ajuster régulièrement vos placements.
Évaluer les performances passées
Examinez les rendements historiques des supports d’investissement proposés. Les fonds euros, par exemple, offrent des performances généralement stables, tandis que les UC présentent une volatilité mais des rendements potentiels supérieurs.
Vérifier la solidité de l’assureur
La solvabilité de l’assureur est un facteur clé. Un assureur bien noté (par des agences comme Standard & Poor’s) garantit la sécurité de vos fonds et la gestion rigoureuse des supports.
Privilégier la flexibilité du contrat
Certains contrats permettent une plus grande liberté, comme la modulation des versements ou le choix entre gestion libre et gestion pilotée. Assurez-vous que ces options correspondent à vos besoins.
Comment souscrire à un contrat de capitalisation ?
Une fois le contrat choisi, il est essentiel de comprendre le processus de souscription et les pratiques pour une gestion efficace.
Etape 1 : Constituer le dossier de souscription
Pour ouvrir un contrat de capitalisation, vous devrez fournir les documents suivants :
- Une pièce d’identité valide.
- Un justificatif de domicile récent.
- Un relevé d’identité bancaire (RIB).
- Un questionnaire de profil investisseur, qui évalue votre tolérance au risque et vos objectifs.
Etape 2 : Signer le contrat et réaliser le premier versement
Après avoir lu et validé les conditions générales, signez le contrat, que ce soit en agence, en ligne ou par courrier. Effectuez ensuite le versement initial, dont le montant minimum varie en fonction des assureurs (souvent 1 000 € ou plus).
Etape 3 : Gérer efficacement son contrat
Une fois le contrat ouvert, suivez régulièrement vos placements :
- Consultez votre portefeuille sur l’espace client en ligne.
- Réalisez des arbitrages pour rééquilibrer votre allocation si nécessaire.
- Adaptez votre stratégie à vos objectifs ou à l’évolution des marchés.
Etape 4 : Anticiper les rachats et la transmission
Le contrat de capitalisation permet de récupérer des fonds via des rachats partiels ou totaux. Planifiez également vos projets de transmission patrimoniale, comme une donation ou un démembrement de propriété, pour optimiser les avantages fiscaux.
Le contrat de capitalisation luxembourgeois
Le contrat de capitalisation luxembourgeois offre une protection inégalée des actifs, une grande flexibilité d’investissement et des avantages fiscaux adaptés aux résidents et expatriés.
Il se distingue par plusieurs caractéristiques uniques qui en font un outil patrimonial attractif pour les investisseurs avertis.
Protection renforcée des actifs
Au Luxembourg, les contrats bénéficient du "triangle de sécurité", un mécanisme assurant la séparation stricte des actifs des clients de ceux de l'assureur.
Cette structure garantit que, même en cas de défaillance de l'assureur, les actifs des souscripteurs restent protégés. De plus, ce privilège accorde aux souscripteurs un rang prioritaire sur les créanciers en cas de liquidation de l'assureur, offrant ainsi une sécurité supplémentaire.
Flexibilité et diversité des investissements
Les contrats de capitalisation luxembourgeois, tout comme les contrats d’assurance-vie luxembourgeois, offrent une grande souplesse en matière de choix d'investissements.
Les souscripteurs ont accès à une large gamme de supports, y compris des fonds en euros, des unités de compte, des titres vifs et même des actifs non cotés.
Cette diversité permet une personnalisation fine du portefeuille en fonction des objectifs et du profil de risque de l'investisseur.
Neutralité fiscale et portabilité internationale
Le Luxembourg applique le principe de neutralité fiscale, ce qui signifie que la fiscalité applicable est celle du pays de résidence du souscripteur. Ainsi, un résident français sera soumis à la fiscalité française sur son contrat de capitalisation luxembourgeois.
De plus, ces contrats sont portables à l'international, permettant aux souscripteurs expatriés de conserver leur contrat tout en s'adaptant à la fiscalité de leur nouveau pays de résidence.
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Conclusion
Le contrat de capitalisation est un outil d’épargne et de gestion patrimoniale à durée déterminée qui combine flexibilité d’investissement et optimisation fiscale.
Il est transmissible de son vivant et peut conserver son antériorité fiscale, et faciliter des donations optimisées, notamment grâce au démembrement.
Il constitue donc une solution attractive pour les particuliers souhaitant diversifier leur patrimoine ou anticiper une transmission tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse après 8 ans.
En cas de décès du souscripteur avant le terme, la valeur du contrat est intégrée à l’actif successoral et répartie entre les héritiers selon les règles classiques, sans bénéficier d’abattements spécifiques.
Pour les personnes morales, ce contrat se révèle particulièrement adapté à la gestion de trésorerie excédentaire.
Et enfin, le contrat luxembourgeois, quant à lui, offre une protection renforcée des actifs via le mécanisme du "triangle de sécurité", ainsi qu’une grande flexibilité d’investissement, ce qui en fait une option particulièrement attractive.