PER ou Assurance-vie : Comment choisir en 2024

Avant de plonger dans notre comparatif PER ou Assurance-vie, voici 6 arguments qui font immédiatement pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

Privilégiez le Plan Épargne Retraite si :

• Vous avez une Tranche Marginale d’Imposition (TMI) supérieure ou égale à 30%, et vous voulez préparer votre retraite tout en réduisant votre imposition
• Vous approchez de la retraite et vous anticipez une baisse significative de vos revenus
• Vous êtes certain de ne pas avoir besoin de l’épargne sur votre PER avant la retraite

Privilégiez l’Assurance-vie si :

• Vous avez des projets ou des grosses dépenses à financer avant la retraite
• Si vous êtes dans une TMI inférieure à 30%
• Si vous anticipez une stabilité ou une hausse de vos revenus à la retraite

Les points communs du Plan Épargne Retraite et de l’Assurance-vie

Il existe 2 types de plan d’épargne retraite individuel : le PER Banque et le PER Assurance. 

Le PER Banque a un fonctionnement similaire au Compte Titres Ordinaire (CTO). Tandis que le PER Assurance a des caractéristiques proches de celles de l’Assurance-vie.

Comme le PER Assurance est le plus répandu des 2, nous ne prendrons en compte que ce dernier dans notre comparatif.

Avant de présenter ce qui distingue le PER de l’Assurance-vie, passons rapidement en revue leurs points communs :

1. Une souscription possible à n’importe quel âge

2. Des versements libres ou programmés, au choix de l’épargnant

3. Les mêmes types de supports d’investissement disponibles (selon le catalogue de chaque partenaire) :

3.1 Un fonds euros : pour sécuriser son épargne, mais la rémunération est plutôt faible

3.2 Des Unités de Compte (UC) : pour dynamiser ses rendements, avec une volatilité plus importante :

• Obligations (dettes d’Etat et d’entreprises)
• Fonds d’investissement en Bourse (ETF, OPCVM, etc.)
• Immobilier (SCPI)
• Private Equity (entreprises non cotées)

4. Une gestion pilotée possible (selon les contrats) :

• Un professionnel se charge de sélectionner les actifs au sein de votre contrat 
• Il adapte la stratégie d’investissement selon votre profil de risque

5. Des modes de retrait d’épargne variés :

• En capital (en une ou plusieurs fois)
• Sous forme de rente viagère
• Une combinaison des 2

6. Il est possible de désigner des bénéficiaires du contrat en cas de décès du souscripteur

Les avantages et inconvénients du PER

Les avantages du PER

Des versements sur le PER déductibles du revenu imposable

Le principal avantage du PER est qu’il permet de défiscaliser les versements de son revenu imposable.

C’est un avantage très intéressant lorsque l’on a une Tranche Marginale d’Imposition élevée (supérieure ou égale à 30%).

Les salariés peuvent ainsi déduire de leurs revenus imposables au choix :

• 10 % du revenu annuel net (plafonné à 35 194 €)‍
• 4 114 € 

À lire aussi : Le guide complet de la fiscalité du PER

Exemple de calcul : 

Une salariée gagne 40 000 euros nets par an, sa Tranche Marginale d'Imposition est de 30%. 

Elle paie donc 30% d’impôts sur ses revenus annuels supérieurs à 27 479 euros.

Elle aurait 2 options de déduction fiscale :

• Option 1 : 4 000 euros (10% x 40 000 euros) ‍
• Option 2 : 4 114 euros ← plus favorable

En déduisant 4 114 euros de son revenu imposable, elle obtiendra une économie d’impôt de 1 234 euros (30% x 4 114 euros).

Avec la TMI supérieure (41%), la défiscalisation des versements volontaires sur le PER devient encore plus intéressante !

À noter qu’il est possible de cumuler les plafonds de versements des 3 dernières années s’ils n’ont pas été entièrement utilisés.

À lire aussi : Le taux marginal d’imposition, définition, calcul et explications

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Les Travailleurs Non Salariés (TNS) bénéficient d’un plafond de versement plus élevé

Afin d’inciter les TNS à davantage préparer leur retraite, ces derniers peuvent verser davantage que les salariés sur leur PER :

• 10 % de leur bénéfice imposable (Maximum 351 936 euros + 15% du bénéfice imposable compris entre 43 992 euros et 351 936 euros)‍
• 4 114 euros + 15% du bénéfice imposable compris entre 43 992 euros et 351 936 euros

C’est un atout très intéressant pour compenser leur chute de revenus conséquente à l’âge de la retraite.

L’ancien dispositif dédié aux Travailleurs Non Salariés s’appelait “contrat Madelin”. 

Un effet boule de neige décuplé grâce à la défiscalisation

Le mécanisme des intérêts composés (aussi appelé effet boule de neige) correspond à l'accumulation croissante des intérêts sur un placement.

En laissant les intérêts versés s’accumuler sur votre épargne, ces derniers produisent à leur tour des intérêts. 

Au fil des années, les intérêts accumulés finissent par produire plus d’intérêt que le capital initialement placé.

Ainsi, grâce à l’économie d’impôt sur le revenu offerte par le PER, vous pouvez placer davantage.

Vous accumulez donc davantage d’épargne et renforcez l’accumulation des intérêts. 

Une imposition à la retraite potentiellement intéressante

Le déblocage des sommes accumulées sur le PER individuel est soumis à imposition.

En effet, les versements défiscalisés durant la vie active, sont fiscalisés au barème progressif de l’impôt sur le revenu au moment de leur sortie à la retraite.

Comme généralement le revenu imposable baisse fortement à la retraite, la TMI est plus basse.

Donc les versements seront fiscalisés avec une TMI plus faible que durant la vie active.

Cet écart entre la TMI de défiscalisation pendant la vie active, et la TMI appliquée à la retraite est un argument de plus en faveur du PER.

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Une transmission peu imposée en cas de décès avant 70 ans

En cas de décès du titulaire avant l’âge de 70 ans, la fiscalité échappe en partie au droit des successions :

• Abattement de 152 500 euros par bénéficiaire désigné dans le contrat 
• Puis taxation à 20% (jusqu’à 700 000 euros)
• Au-delà de 700 000 euros, taxation à 31,25%

En cas de décès du titulaire après 70 ans, il y a un premier abattement de 30 500 euros. Le surplus est soumis au droit des successions.

Les inconvénients du PER

Une épargne bloquée jusqu’à la retraite

Les sommes accumulées sur le PER sont bloquées jusqu’à l’âge de la retraite, sauf quelques motifs de déblocages anticipés :

• Décès du conjoint marié ou du partenaire de Pacs
• Invalidité de l’assuré, du conjoint marié (ou pacsé), d’un enfant
• Surendettement
• Fin des indemnités de chômage
• Liquidation judiciaire d’une activité non salariée 
• Acquisition de la résidence principale

Donc si vous avez besoin de vos fonds avant la retraite, pour financer d’autres projets comme par exemple un voyage, vous serez bloqué.

Une fiscalité à la sortie pas toujours avantageuse

Lorsque vous retirez des fonds de votre PER (à la retraite ou pour l’achat de votre résidence principale), ces derniers réintègrent votre revenu imposable. 

En retirant une somme importante, vous pourriez payer plus d’impôts que ce que vous avez défiscalisé lors des versements.

Vous devez donc veiller à ne pas “sauter” de Tranche Marginale d’Imposition. 

Pour éviter cela, vous pouvez par exemple retirer votre capital en plusieurs fois afin de rester dans votre TMI.

Dans le même principe, si vous anticipez une TMI plus importante à la retraite que durant votre vie active, le PER n’est pas avantageux. 

Dans ce cas de figure, vous pourriez payer plus d’impôts que ce que vous avez défiscalisé avec vos versements.

Arnaud, Client Portfolio Manager chez Ramify

L’argument de la défiscalisation du PER ne doit pas vous faire oublier ses inconvénients. Selon votre TMI ou l’échéance de vos projets, il n’est pas toujours judicieux d’avoir uniquement recours à cette enveloppe.

Les avantages et inconvénients de l’Assurance-vie

Les avantages de l’Assurance-vie

Une fiscalité des retraits avantageuse

Le contrat d’Assurance-vie vous permet de retirer des fonds de votre contrat à n’importe quel moment de votre vie, sans motif particulier.

La fiscalité des retraits sera différente selon l’âge du contrat. Cette dernière est optimale à partir du 8ème anniversaire du contrat.

Vous serez alors imposé uniquement sur vos plus-values.

Vous bénéficiez d’un abattement sur vos gains de 4 600 euros (ou 9 200 euros pour un couple.).

Ensuite, un prélèvement forfaitaire de 7,5% s’applique, auquel il faut ajouter les prélèvements sociaux de 17,2 %, soit un total de 24,7%.

Au-delà de 150 000 euros cumulés en Assurance-vie (tous contrats confondus), l’imposition évolue :

• Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%‍
• Vous pouvez aussi choisir le barème progressif de l’impôt sur le revenu plutôt que les prélèvements forfaitaires + Prélèvement Sociaux (17,2%) 

En cas de retrait avant les 8 ans du contrat, la fiscalité sur les gains est moins avantageuse :

• L'abattement sur les gains disparaît
• Imposition au PFU de 30% 
• Vous pouvez aussi choisir le barème progressif de l’impôt sur le revenu + Prélèvement Sociaux (17,2%)

Il est judicieux de choisir le barème progressif de l’impôt sur le revenu lorsque votre TMI est inférieure ou égale à 11%, soit un revenu annuel de moins de 27 479 euros.

Une fiscalité avantageuse en cas de transmission

L’Assurance-vie offre la possibilité de transmettre sans droit de succession jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire.

Pour cela, il faut indiquer ces derniers dans la clause bénéficiaire du contrat.

Cet abattement concerne uniquement les sommes versées par le titulaire du contrat avant l’âge de 70 ans. 

Les versements effectués au-delà de cet âge ne donnent droit qu’à 30 500 euros. Cet abattement est partagé entre tous les bénéficiaires, tous contrats confondus.

Les inconvénients de l’Assurance-vie

Pas de défiscalisation des versements sur l’Assurance-vie

Les versements sur votre Assurance-vie n’ouvrent aucun droit à défiscalisation. C’est la différence majeure avec le Plan Épargne Retraite.

Les différences entre PER et Assurance-vie

La fiscalité des versements

Le PER offre une déductibilité des versements de son revenu imposable (plafond à respecter).

L’Assurance n’offre aucun avantage fiscal sur les versements.

Les possibilités de retrait

Le PER ne permet pas de débloquer les sommes versées avant la retraite.

Il existe toutefois quelques cas de déblocage :

• En cas d’accident de la vie du souscripteur ou de sa famille
• En cas d’achat de sa résidence principal

L’Assurance-vie n’impose aucun blocage des fonds.

La fiscalité des retraits sous forme de capital

La fiscalité des retraits du PER

En cas de déduction fiscale des versements sur le PER, ces derniers réintègrent le revenu imposable au moment du retrait. Ils seront fiscalisés selon votre TMI.

Vos gains sont quant à eux taxés au Prélèvement Forfaitaire Unique (30%), ou au barème de l’Impôt sur le Revenu + Prélèvements sociaux (17,2%).

La fiscalité des retraits de l’Assurance-vie

Dans le cadre de l’Assurance-vie, la fiscalité des gains est plus douce lorsque votre contrat a plus de 8 ans. 

Vous bénéficiez alors d’un abattement annuel d’impôt sur le revenu de 4 600 euros (le double pour les couples). 

Mais vous devez vous acquitter des Prélèvements Sociaux (17,2%) sur vos gains.

La fiscalité en cas de succession 

La fiscalité de l’Assurance-vie en cas de succession 

En matière de succession, l’Assurance-vie offre un mécanisme plus avantageux que le PER. 

En effet, chaque bénéficiaire désigné dans le contrat ouvre droit à un abattement sur les droits de succession.

Cet abattement s'élève à 152 500 euros par bénéficiaire (pour les versements avant 70 ans).

La fiscalité du PER en cas de succession

Dans le cadre du PER, il y a un abattement aussi important sur les droits de succession (152 500 euros par bénéficiaire), uniquement si le souscripteur décède avant l’âge de 70 ans.

En cas de décès après 70 ans, l’abattement est de 30 500 euros, à partager entre les bénéficiaires.

À noter que dans le cadre du PER bancaire, il n’y a pas d’abattement possible. L’épargne accumulée intégrera la fiscalité de la succession. 

Mais les héritiers (conjoint, ou dans certaines conditions les frères et sœurs) sont exonérés de fiscalité.

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Tableau comparatif PER VS Assurance-vie

Comment choisir entre le PER et l’Assurance-vie ?

Choisir le PER quand sa Tranche Marginale d’Imposition est supérieure ou égale à 30%

Le PER est idéal pour les profils qui sont fortement fiscalisés, avec une TMI supérieure ou égale à 30%.

En effet, à partir de ce seuil d’imposition, il devient intéressant d’utiliser le PER pour réduire son imposition, et ainsi épargner davantage.

Comme nous l’avons vu, ce surplus d’épargne permet d’accroître l’effet boule de neige, et d’accumuler davantage de rendement au fil des ans.

Même si les versements du PER sont fiscalisés à la sortie, le gain est réel pour les épargnants.

Avec une chute de revenus à la retraite, et donc une TMI plus favorable, le PER devient encore plus avantageux :

• Vous défiscalisez vos versements avec une TMI haute (à 41% par exemple)
• Vous refiscalisez vos retraits avec une TMI plus basse (30% par exemple)

Choisir l’Assurance-vie quand sa TMI est inférieure ou égale à 11%

Si durant votre vie active vous avez une TMI inférieure ou égale à 11%, il n’est pas forcément judicieux de défiscaliser avec le PER. 

En effet le gain d’imposition est relativement faible comparé à la contrainte de blocage des fonds du PER.

L’Assurance-vie est également un choix pertinent quand vous anticipez une hausse de vos revenus et donc de votre TMI à la retraite. 

Ce cas de figure est plutôt rare, mais il élimine d’emblée le choix du PER, car vous payeriez plus d’impôts que ce que vous auriez pu défiscaliser !

Choisir l’Assurance-vie quand on a des projets avant la retraite

Le PER impose un blocage des sommes versées jusqu’à la retraite (sauf motif de déblocage exceptionnel).

Il n’est donc pas un choix pertinent si vous avez des projets avant la retraite.

Même si l’achat de la résidence principale est un motif de déblocage anticipé du PER, cela peut se transformer en piège.

Comme les sommes que vous retirez intègrent votre revenu imposable, un retrait conséquent peut vous faire sauter de TMI.

‍Vous devrez payer davantage d’impôts que ce que vous avez défiscalisé.

L’Assurance-vie permet quant à elle des rachats partiels, c’est donc l’enveloppe à privilégier pour financer des projets avant la retraite.

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Le cas spécifique des Travailleurs Non Salariés (TNS) et des versements sur le PER

Les TNS disposent de plafonds de versement plus élevés sur leur PER, afin de les inciter à préparer au mieux leur retraite.

Comme ils cotisent moins pour la retraite que les salariés, leurs pensions sont logiquement plus faibles. 

Ils ont donc davantage intérêt à mettre de côté pour préparer leur retraite.

Le PER est donc particulièrement adapté à leur besoin d’épargne pour la retraite.

Exemple de calcul de rendement net avec le PER :

Vous avez 42 ans, vous êtes imposé à la TMI de 30%, et vous épargnez 4 000 euros sur votre PER.

En déduisant 4 000 euros de votre revenu imposable, vous économisez 1 200  euros d’impôts (4 000 x 30%).

Votre effort d’épargne réel est de 2 800 euros (4 000 - 1 200).

Avec un rendement annuel moyen de 5% (profil de risque intermédiaire), au bout de 20 ans, vous obtenez 10 613 euros. Soit une plus-value de 7 813 euros (10 613 - 2 800).

En supposant que votre TMI reste constante à la retraite, votre retrait sera imposé comme suit :

1. Impôts sur le revenu liés à vos versements = 1 200 euros (30% x 4 000)

2. Impôts et Prélèvements Sociaux sur vos plus-values = 1 984 euros

Plus-value = 6 613 euros (10 613 - 4 000) x Prélèvement Forfaitaire Unique (30%)

Votre épargne nette après imposition sera donc de 7 429 euros (10 613 - 1 200 - 1 984).

Exemple de calcul de rendement net avec l’Assurance-vie :

Repartons du même profil. Avec un effort d’épargne de 2 800 euros, et un rendement annuel moyen de 5%, au bout de 20 ans vous obtenez 7 429 euros. Soit une plus value de 4 629 euros (7429 - 2 800).

Votre retrait sera imposé comme suit :

1. Impôts sur le revenu liés sur les plus-values = 2,18 euros 

• Abattement fiscal annuel de 4 600 euros sur les plus values
• Impôt sur le revenu calculé sur les plus-values au-delà de ce montant (4 629 - 4 600) = 29 euros x  prélèvement forfaitaire (7,5%)

2. Prélèvements sociaux liés à vos plus-values = 796 euros

4 629 x Prélèvements Sociaux (17,2%)

Votre épargne nette après imposition sera donc de 6 631 euros (7 429 - 2,18 - 796).

Résultat : Le même effort d’épargne initial de 2 800 euros générera une épargne nette plus importante avec le PER (+798 euros).

Combiner les deux : pourquoi ouvrir un PER ET une Assurance-vie ?

Comme nous l’avons vu, le PER et l’Assurance-vie offrent des avantages complémentaires.

Vous pouvez allier les avantages fiscaux de ces 2 enveloppes, tout en bénéficiant d’une souplesse dans l’utilisation des fonds. 

D’un côté, vous pourrez préparer votre retraite grâce au PER, de l’autre vous disposez de l’Assurance-vie pour financer vos projets à court et moyen terme.

Pour les profils plus faiblement imposés, il peut être intéressant de commencer à épargner via l’Assurance-vie. Puis d’utiliser le PER lorsque la TMI atteint un taux suffisamment important pour défiscaliser vos versements.