Gestion de Patrimoine

Transmission de patrimoine : Préparer, optimiser et la réaliser

Pour une transmission de patrimoine optimale, il est essentiel d’anticiper et d’utiliser les outils adaptés. Les donations, l’assurance-vie, le démembrement ou encore les pactes familiaux permettent de préserver vos biens et de garantir une transition harmonieuse.

Définition : Qu’est-ce que la transmission de patrimoine ?

La transmission de patrimoine désigne l’ensemble des démarches permettant de transférer ses biens (argent, immobilier, objets de valeur) à ses héritiers ou bénéficiaires, de son vivant ou après son décès.

Elle repose sur des règles légales strictes définies par le Code civil et est encadrée par des dispositifs spécifiques pour assurer une répartition équitable et protéger les ayants droit.

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Les moyens de transmettre son patrimoine de son vivant

Transmettre son patrimoine de son vivant est une solution judicieuse pour prévenir les conflits familiaux et réduire les coûts fiscaux liés à une succession. Plusieurs outils permettent d’anticiper cette démarche, chacun offrant des avantages spécifiques selon les objectifs patrimoniaux et familiaux.

La donation : Un outil flexible et encadré

La donation est l’un des moyens les plus courants pour transmettre son patrimoine de son vivant. Elle permet de transférer tout ou partie de ses biens tout en bénéficiant de certains avantages fiscaux, à condition de respecter un cadre légal précis.

Les types de donations

Il existe plusieurs formes de donations adaptées à différentes situations. Voici les principales : 

  • Donation simple : Elle permet de transférer un bien à une personne choisie sans contrepartie, qu’il s’agisse d’un bien mobilier ou immobilier. Par exemple, un parent peut donner une somme d’argent à son enfant pour financer un projet.
  • Donation-partage : Elle garantit une répartition équitable entre les héritiers pour éviter les conflits. Ce type de donation est particulièrement utile dans les familles souhaitant transmettre leur patrimoine à plusieurs enfants.
  • Donation avec réserve d’usufruit : Ce dispositif permet de transmettre la nue-propriété d’un bien tout en conservant l’usufruit, c’est-à-dire le droit d’en percevoir les revenus ou d’en disposer. Cela peut s’appliquer à un bien immobilier que l’on souhaite continuer à habiter ou à louer.

La fiscalité des donations

La donation bénéficie d’abattements fiscaux intéressants en fonction du lien de parenté entre le donateur et le bénéficiaire.

Ces abattements se renouvellent tous les 15 ans, permettant d’optimiser fiscalement une transmission échelonnée.

  • Parent-enfant : 100 000 € d’abattement.
  • Grand-parent-petit-enfant : 31 865 € d’abattement.
  • Frères et sœurs : 15 932 € d’abattement.

L'abattement s'applique par donateur et par bénéficiaire, par exemple, un couple marié avec deux enfants peut donner jusqu’à 400 000 € au total tous les 15 ans (100 000 chacun pour chaque enfant).

Au-delà de ces abattements, un barème progressif s’applique, avec des taux allant de 5 % à 45 % selon les montants et le degré de parenté. Planifier les donations sur plusieurs années permet de limiter les droits à payer.

Pour aller plus loin : Donation : Comment faire un don de son vivant ?

Le contrat de capitalisation en donation simple

Le contrat de capitalisation est une solution souvent méconnue mais très efficace pour transmettre un patrimoine tout en conservant une certaine flexibilité pour le donateur.

Il existe 2 options principales pour transmettre son patrimoine de son vivant via un contrat de capitalisation.

Le contrat de capitalisation en donation simple

Le contrat de capitalisation repose sur un principe simple : le souscripteur place une somme d’argent sur des supports d’investissement diversifiés (comme pour une assurance-vie), avec la possibilité de transmettre ce contrat à ses proches.

Contrairement à l’assurance-vie, le souscripteur doit fixer une date d’échéance au moment de la souscription. La durée maximum est souvent fixée à 30 ans.

Lorsqu’il est transmis en donation simple, le contrat conserve son antériorité fiscale, ce qui permet au bénéficiaire de profiter des avantages liés à la durée de détention du contrat, notamment des abattements fiscaux sur les rachats après 8 ans : 

  • 4 600 € pour une personne seule
  • 9 200 € pour un couple marié ou pacsé.

Le contrat de capitalisation en donation démembrée

La donation en démembrement est une solution efficace pour optimiser la fiscalité et structurer une transmission progressive. Elle consiste à diviser la propriété du contrat en deux parties :

  • L’usufruit : Celui qui a souscrit au contrat conserve le droit d’utiliser le bien ou d’en percevoir les revenus (intérêts ou dividendes).
  • La nue-propriété : Confère au bénéficiaire (le nu-propriétaire) le droit de devenir pleinement propriétaire à terme, soit à l’expiration du contrat, soit au décès de l’usufruitier s'il décède avant l’échéance.

En cas de démembrement, seule la valeur de la nue-propriété est taxée, réduisant ainsi considérablement les droits de donation. La valeur de la nue-propriété dépend de l’âge de l’usufruit et est déterminée par un barème fiscal précis.

Plus l’âge de l’usufruit augmente, plus la valeur de la nue-propriété augmente.

Pour aller plus loin : Contrat de capitalisation : Définition, succession et fiscalité

Les moyens de transmettre son patrimoine au moment de la succession

Transmettre son patrimoine lors d’une succession nécessite de choisir des outils adaptés pour respecter les volontés du défunt et optimiser les droits de succession.

Différentes solutions permettent de structurer cette transmission tout en conciliant harmonie familiale et fiscalité avantageuse.

Transmettre son patrimoine avec l’assurance-vie

L’assurance vie est souvent considérée comme un pilier de la transmission successorale en raison de sa souplesse et de ses avantages fiscaux.

Ce produit permet de transmettre un capital en dehors de la succession classique, offrant ainsi une grande liberté dans la désignation des bénéficiaires.

Fonctionnement de l’assurance vie

L’assurance vie repose sur un principe simple : le souscripteur désigne un ou plusieurs bénéficiaires dans une clause spécifique, qui recevront les capitaux au décès. Ces capitaux ne sont pas intégrés à l’actif successoral, sauf en cas de primes manifestement excessives (par exemple, des versements disproportionnés par rapport au patrimoine global).

La clause bénéficiaire peut être rédigée librement pour préciser les parts attribuées à chaque personne.

En l’absence de désignation claire, les capitaux sont attribués aux héritiers légaux selon l’ordre de succession.

La transmission via l’assurance-vie est souvent immédiate ce qui permet d’éviter les démarches longues et complexes liées au règlement de la succession.

Avantages fiscaux

L’assurance-vie est particulièrement avantageuse pour les capitaux transmis, notamment grâce à des abattements spécifiques et des taux d’imposition réduits.

  • Versements avant 70 ans : Chaque bénéficiaire désigné bénéficie d’un abattement de 152 500 €, le reste étant soumis à une fiscalité avantageuse (taux de 20% à 31,25%).
  • Versements après 70 ans : Les abattements sont de 30 500 € à partager entre tous les bénéficiaires, le reste étant soumis aux droits de succession.

L'abattement de 152 000 € en assurance-vie s'applique uniquement sur les versements effectués sur le contrat, et non sur la valeur totale (versements et plus-values).

Exemple : Un souscripteur de 65 ans verse 400 000 € sur une assurance-vie et désigne ses deux enfants comme bénéficiaires. À son décès, chaque enfant reçoit la moitié du contrat (versements et plus-values). Ils sont imposés sur 200 000 € de versements chacun, soit 47 500 € après application de l'abattement de 152 500 € (car les versements ont été effectués avant 70 ans).

À lire aussi : Succession et Assurance-vie : fonctionnement, droits et fiscalité

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Organiser sa succession grâce au testament

Le testament est l’outil privilégié pour exprimer ses volontés et organiser la transmission de ses biens selon ses préférences. Il permet notamment de désigner des légataires spécifiques ou de protéger certaines personnes, tout en respectant les règles de la réserve héréditaire.

Les types de testaments

En France, il existe trois types de testaments principaux, chacun ayant des caractéristiques spécifiques :

  • Testament olographe : Rédigé à la main par le testateur, il doit être daté et signé pour être valide. C’est la forme la plus simple, mais elle comporte un risque d’ambiguïté ou de contestation.
  • Testament authentique : Rédigé par un notaire en présence de deux témoins, il offre une sécurité juridique optimale. Ce format est conseillé pour les patrimoines complexes.
  • Testament mystique : Rédigé et scellé par le testateur, il est remis à un notaire sans que celui-ci en prenne connaissance. Ce format garantit une confidentialité maximale mais est peu utilisé.

Les précautions à prendre et conseils pratiques

Pour éviter les litiges et garantir la conformité des dispositions testamentaires, il est essentiel de :

  • Respecter la réserve héréditaire, qui garantit une part minimale du patrimoine aux héritiers réservataires (enfants ou conjoint).
  • Rédiger un testament clair et précis pour éviter toute ambiguïté.
  • Réviser régulièrement le testament, notamment en cas d’évolution familiale (mariage, naissance, divorce).
  • Déposer le testament chez un notaire ou au fichier central des dispositions de dernières volontés pour garantir sa prise en compte lors de la succession.

Que se passe-t-il en l’absence de dispositions testamentaires ?

En l’absence de testament, la dévolution successorale (l’ensemble des règles et des actes qui permettent de transmettre le patrimoine d’une personne décédée) est régie par le Code civil. Les héritiers légaux sont désignés selon un ordre de priorité établi, garantissant une répartition du patrimoine entre les proches du défunt.

Cette répartition respecte également la réserve héréditaire, qui protège les droits des héritiers réservataires.

Si le défunt était marié, le conjoint survivant hérite dans tous les cas. De plus, il est protégé par des dispositions légales, comme le droit au logement temporaire et l’usufruit d’une partie du patrimoine immobilier.

Ensuite, voici l’ordre des héritiers en cas de succession légale :

  1. Les descendants directs (enfants, petits-enfants).
  2. Les ascendants privilégiés et collatéraux privilégiés (parents, frères et sœurs, neveux et nièces).
  3. Les ascendants ordinaires (grands-parents, arrière-grands-parents).
  4. Les collatéraux ordinaires (cousins, oncles et tantes).

Si le défunt a des enfants, une partie du patrimoine leur est obligatoirement attribuée :

  • 1 enfant : Réserve de 50 %, tiers restant disponible de 50 %.
  • 2 enfants : Réserve de 2/3, tiers restant disponible de 1/3.
  • 3 enfants ou plus : Réserve de 3/4, tiers restant disponible de 1/4.

En l’absence d’enfants, le conjoint survivant bénéficie de droits spécifiques, notamment la moitié du patrimoine en pleine propriété, si les parents du défunt sont vivants.

Voici un tableau de dévolution successorale selon différentes situations familiales :

Situation familiale Héritiers prioritaires Répartition du patrimoine
Le défunt est marié, sans enfants Le conjoint survivant et les parents 50 % pour le conjoint, 25 % pour chaque parent vivant
Le défunt est marié et a des enfants (issus du couple) Le conjoint et les enfants Le conjoint a le choix entre les 2 options suivantes :
  • Usufruit de la totalité de la succession
  • Pleine propriété composée du quart de la succession.
En fonction de son choix, les enfants héritent soit :
  • De la nue-propriété de toute la succession.
  • De la pleine propriété des 3/4 de la succession.
Le défunt n'est pas marié, pas d'enfants, 2 parents vivants et 2 frères Les parents et les frères/sœurs ¼ pour chaque héritier
Aucun héritier proche Collatéraux ordinaires (cousins, etc.) Répartition selon le degré de parenté
Aucun héritier trouvé L'État L'ensemble du patrimoine revient à l'État

Donation au dernier vivant

La donation au dernier vivant (ou donation entre époux) est une disposition permettant de renforcer les droits du conjoint survivant dans la succession.

Cette donation peut être mise en place de façon notariée, offrant au conjoint survivant plusieurs options :

  • L’intégralité de l’usufruit du patrimoine du défunt.
  • Une part en pleine propriété et une autre en usufruit.
  • Une quotité disponible (tiers restant), qui varie en fonction de la présence d’héritiers réservataires (enfants).

Le pacte de famille : une solution pour prévenir les conflits successoraux

Le pacte de famille (ou pacte successoral), est un outil juridique qui permet d'organiser la transmission de son patrimoine tout en prévenant d’éventuels conflits entre héritiers.

Il s’agit d’un accord formel, établi devant notaire, dans lequel les héritiers et le futur défunt s'entendent sur la répartition des biens avant le décès.

Concrètement, le pacte permet de fixer à l’avance qui recevra quoi, notamment pour certains biens spécifiques (par exemple, une entreprise ou un bien immobilier).

Il garantit une transparence et une équité entre les héritiers tout en respectant les règles légales, comme la réserve héréditaire.

Le pacte de famille présente donc plusieurs avantages :

  • Prévention des litiges : En clarifiant les modalités de succession, il réduit considérablement les risques de tensions familiales.
  • Protection du patrimoine : Idéal pour préserver des actifs clés comme une entreprise familiale ou un bien indivisible.
  • Sécurité juridique : Les accords étant certifiés par un notaire, ils offrent une sécurité maximale.

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Concilier transmission de son vivant et lors de la succession

En fonction de ce que l’on souhaite transmettre, il existe des solutions pour optimiser la  transmission de son patrimoine à la fois de son vivant et à la fois lors de la succession. Cette stratégie favorise une transition patrimoniale fluide tout en minimisant les coûts fiscaux.

Transmettre son patrimoine immobilier grâce à la SCI

La Société Civile Immobilière (SCI) est un outil particulièrement adapté à la gestion et à la transmission du patrimoine immobilier. Elle permet de regrouper un ou plusieurs biens sous une structure juridique distincte, facilitant ainsi leur administration et leur transmission tout en bénéficiant d’avantages fiscaux significatifs.

Création et fonctionnement d’une SCI

Créer une SCI implique de constituer une société regroupant au moins deux associés, qui peuvent être des membres de la famille ou des tiers. Chaque associé détient des parts sociales proportionnelles à ses apports (argent ou biens immobiliers).

Voici les étapes clés de la création d’une SCI :

  • Rédaction des statuts : Ils définissent les règles de fonctionnement de la société, y compris les modalités de cession des parts, la nomination du gérant et les droits des associés.
  • Immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) : Cette formalité confère une existence légale à la SCI.
  • Apport des biens immobiliers : Les biens immobiliers sont transférés à la SCI en échange de parts sociales. Leur valeur est déterminée par un acte notarié.

La SCI facilite la gestion collective des biens en attribuant un rôle précis à un ou plusieurs gérants. Contrairement à une indivision, où chaque décision nécessite un consensus, le fonctionnement de la SCI repose sur des règles préalablement établies dans les statuts.

En cas de conflit ou de mésentente, les statuts de la SCI permettent donc de structurer clairement les droits et obligations de chaque associé, évitant ainsi les blocages courants dans une indivision.

Les avantages de la SCI pour la transmission

Démembrement de propriété

Les parts sociales peuvent être transmises en nue-propriété, permettant au donateur de conserver l’usufruit (et donc les revenus locatifs) jusqu’à son décès. Cela réduit la valeur taxable de la donation, tout en garantissant un revenu au donateur.

La fiscalité d’une transmission via SCI

La transmission des parts sociales d’une SCI, qu’elle se fasse par donation ou par succession, est soumise à des règles fiscales spécifiques.

La donation de parts sociales

En cas de donation, les abattements fiscaux habituels s’appliquent. Chaque parent peut transmettre jusqu’à 100 000 € par enfant sans droits de donation, avec un renouvellement de cet abattement tous les 15 ans.

Cela signifie qu’une transmission progressive des parts sociales, par tranches, permet d’échelonner les donations et d’optimiser la fiscalité.

La valeur des parts sociales de la SCI peut être réduite en prenant en compte plusieurs éléments :

  • Les dettes contractées par la SCI (ex. : emprunts immobiliers).
  • Les restrictions statutaires sur la cession des parts (clauses d’agrément, indivisibilité, etc.).

Par exemple, si une SCI détient un immeuble valorisé à 1 200 000 € mais qu’un emprunt de 400 000 € est encore en cours, la valeur nette des parts est réduite à 800 000 €.

Si un parent souhaite transmettre 400 000 € de parts à deux enfants, il peut utiliser les abattements parent-enfant de 100 000 € chacun. Cela laisse une base taxable de 200 000 €, soumise au barème progressif des droits de donation.

La transmission par succession

Lors d’une succession, les parts sociales non transmises de son vivant sont intégrées à l’actif successoral et soumises aux droits de succession.

La valeur prise en compte pour les parts sociales est celle déclarée dans la succession, qui peut également inclure des ajustements pour dettes ou clauses statutaires.

En cas de démembrement des parts sociales avant le décès, l’héritier devient pleinement propriétaire sans que la nue-propriété ne soit incluse dans l’actif successoral.

L’usufruit s’éteint automatiquement au décès sans entraîner de droits de succession supplémentaires. Cela permet de réduire considérablement la fiscalité pour les héritiers.

Quelle fiscalité en cas de vente des parts sociales ?

Que les parts soient vendues par le propriétaire initial ou par ses héritiers, la plus-value réalisée est soumise au régime des plus-values immobilières des particuliers (sauf si la SCI est soumise à l’impôt sur les sociétés).

Des abattements pour durée de détention s’appliquent à la plus-value, avec une exonération totale pour l’impôt sur le revenu après 22 ans, et pour les prélèvements sociaux après 30 ans.

Si le propriétaire initial vend les parts sociales, la durée de détention débute à la date d’acquisition des parts ou à la date d’apport du bien à la SCI.

Voici un tableau récapitulatif du taux d’exonération en fonction de la durée de détention : 

Durée de détention Abattement applicable pour l'impôt sur le revenu Abattement applicable pour les prélèvements sociaux
Jusqu'à 5 ans 0 % 0 %
De la 6ème à la 21ème année 6 % par an 1,65 % par an
22ème année révolue 4 % 1,6 %
Au-delà de la 22ème année Exonération totale 9 % par an
Au-delà de la 30ème année Exonération totale Exonération totale

Après application des abattements, le taux d’imposition est de : 

  • 19% pour l'impôt sur le revenu
  • 17,2% pour les prélèvements sociaux.

Si un héritier veut vendre les parts sociales qu’il a reçues lors d’une succession, la durée de détention repart à zéro.

La valeur des parts au moment de la succession sert de base pour calculer la plus-value imposable. Si l’héritier vend rapidement après avoir reçu les parts, aucun abattement pour durée de détention ne peut s’appliquer.

Voici un exemple concret pour illustrer : 

Un propriétaire détient des parts sociales d’une SCI valorisées à 400 000 € au moment de sa succession. Ces parts, intégrées dans l’actif successoral, sont transmises à son enfant héritier, avec une valeur successorale de 300 000 € après déduction des emprunts en cours.

Après paiement des droits de succession, l’enfant devient propriétaire des parts sociales.

À noter que lors de la vente, la fiscalité sur les plus-values s’applique indépendamment des droits de succession qui ont déjà été payés.

Après 15 ans de détention, l’héritier revend ces parts pour 500 000 €. La plus-value imposable est calculée comme la différence entre le prix de vente et la valeur successorale, soit 200 000 €.

L’application des abattements pour durée de détention est la suivante : 

  • Pour l’impôt sur le revenu (IR), un abattement de 6 % par an s’applique de la 6ᵉ à la 15ᵉ année, soit un total de 60 % après 15 ans (10 ans d’abattements). La plus-value nette imposable pour l’IR est donc de 200 000 € × (1 - 60 %) = 80 000 €
  • Pour les prélèvements sociaux, un abattement de 1,65 % par an s’applique de la 6ᵉ à la 15ᵉ année, soit un total de 16,5 % après 15 ans (10 ans d’abattements) La plus-value nette imposable pour les prélèvements sociaux est donc de 200 000 € × (1 - 16,5 %) = 167 000 €

Calcul de l’imposition totale : 

  • Impôt sur le revenu : 80 000 € × 19 % = 15 200 €
  • Prélèvements sociaux : 167 000 € × 17,2 % = 28 724 €
  • Total de l’imposition : 15 200 € + 28 724 € = 43 924 €

À lire aussi : SCI ou SCPI : Quelles différences et comment choisir ?

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Transmettre une entreprise grâce au Pacte Dutreil

La transmission d’une entreprise est une opération complexe, mais le recours à des dispositifs comme le Pacte Dutreil permet de réduire significativement les droits de succession ou de donation.

Quelle fiscalité et conditions ?

Le Pacte Dutreil offre une exonération de 75 % de la valeur de l’entreprise pour le calcul des droits de succession ou de donation, sous réserve du respect de certaines conditions :

  • Engagement collectif de conservation : Les associés doivent s’engager à conserver au moins 34 % des parts pendant deux ans.
  • Engagement individuel de conservation : Chaque héritier ou donataire doit s’engager à conserver les parts reçues pendant quatre ans supplémentaires.
  • Continuité de l’activité : L’un des bénéficiaires doit poursuivre l’exploitation de l’entreprise.

Ce dispositif s’applique aussi bien aux entreprises individuelles qu’aux sociétés (SARL, SAS, etc.).

Exemple concret pour illustrer

Un chef d’entreprise souhaite transmettre une PME valorisée à 2 000 000 € à ses deux enfants. En mettant en place un Pacte Dutreil, il optimise la fiscalité de la transmission.

  • Valeur exonérée : 75 % de 2 000 000 €, soit 1 500 000 €.
  • Valeur taxable : 500 000 €, répartis entre les deux enfants.
  • Après application de l’abattement parent-enfant (100 000 € par enfant) : chaque enfant est taxé sur 150 000 €.

Sans le Pacte Dutreil, les droits de donation auraient été calculés sur la totalité de la valeur de l’entreprise, entraînant une charge fiscale bien plus élevée.

Le démembrement de propriété

Le démembrement de propriété est une solution clé pour transmettre des biens tout en conservant des droits, notamment sur les revenus générés. Cette stratégie est particulièrement adaptée aux biens immobiliers et financiers.

Lors d’un démembrement, le donateur cède la nue-propriété à ses bénéficiaires tout en conservant l’usufruit, ce qui présente plusieurs avantages :

  • Pour le donateur : Il conserve les revenus générés par le bien (loyers, dividendes) et limite la base imposable des droits de donation.
  • Pour les bénéficiaires : Ils deviennent propriétaires à terme sans droits de succession supplémentaires, puisque l’usufruit s’éteint automatiquement au décès du donateur.

L’avantage de cette stratégie, c'est que seule la valeur de la nue-propriété est taxée, réduisant ainsi considérablement les droits de donation.

La valeur de la nue-propriété dépend de l’âge de l’usufruit et est déterminée par le barème fiscal suivant : 

Âge de l'usufruitier Valeur de l'usufruit Valeur de la nue-propriété
Moins de 21 ans 90 % 10 %
De 21 à 30 ans 80 % 20 %
De 31 à 40 ans 70 % 30 %
De 41 à 50 ans 60 % 40 %
De 51 à 60 ans 50 % 50 %
De 61 à 70 ans 40 % 60 %
De 71 à 80 ans 30 % 70 %
De 81 à 90 ans 20 % 80 %
Plus de 91 ans 10 % 90 %

Exemple de démembrement :

Un parent de 65 ans souhaite transmettre un portefeuille d’actions valorisé à 800 000 €. En cédant la nue-propriété à son enfant, la valeur taxable est réduite selon le barème fiscal (60 % pour la nue-propriété, 40 % pour l’usufruit).

  • Valeur de la nue-propriété : 480 000 €.
  • Après application de l’abattement parent-enfant (100 000 €), seuls 380 000 € sont imposés selon le barème progressif.

Comment bien préparer et anticiper la transmission de son patrimoine ?

Préparer la transmission de son patrimoine est une étape essentielle pour protéger vos proches, réduire les conflits potentiels et optimiser les aspects fiscaux. Cette démarche nécessite de comprendre les règles fondamentales et d’adopter une stratégie adaptée à votre situation.

Éléments clés à connaître avant de commencer

Pour anticiper efficacement la transmission de votre patrimoine, il est essentiel de maîtriser certaines notions juridiques incontournables.

La réserve héréditaire est une règle qui protège les héritiers réservataires (notamment vos enfants).

Une partie de votre patrimoine leur est obligatoirement réservée et diffère en fonction du nombre d’enfants : 

  • Un enfant : L'enfant a droit à la moitié du patrimoine du défunt.
  • Deux enfants : Les enfants se partagent à parts égales les deux tiers du patrimoine.
  • Trois enfants ou plus : Les enfants se partagent les trois quarts du patrimoine, également à parts égales.

Le tiers restant, appelé quotité disponible, peut être librement attribué à d’autres personnes (tiers, proches, associations).

La dévolution légale : Si vous ne laissez pas de testament, la loi s’applique automatiquement pour désigner vos héritiers et répartir vos biens. Cet ordre priorise :

  • Vos descendants directs (enfants, petits-enfants).
  • Votre conjoint, vos ascendants ou collatéraux proches (parents, frères et sœurs).

Outre les règles juridiques, il est indispensable de prendre en compte les besoins spécifiques de vos héritiers. Cela peut inclure des situations particulières, comme un enfant ayant des projets coûteux ou nécessitant un accompagnement financier renforcé.

Une transmission bien pensée doit répondre à ces disparités sans créer d’injustices.

Enfin, évitez les erreurs fréquentes qui peuvent compromettre votre transmission. Parmi les plus courantes, on retrouve :

  • L’absence de planification : Cela expose vos héritiers à des conflits ou à une fiscalité lourde.
  • Un testament mal rédigé ou flou : Cela peut entraîner des contestations ou des interprétations non conformes à vos souhaits.
  • L’ignorance des dispositifs fiscaux : Ne pas optimiser vos abattements ou ne pas utiliser les solutions les mieux adaptées à votre situation peut augmenter considérablement les droits à payer.

Une transmission réussie repose donc sur une anticipation rigoureuse et une compréhension fine des besoins de vos proches.

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Les conseils pratiques pour anticiper la transmission de son patrimoine

Anticiper la transmission de votre patrimoine est une démarche qui se structure autour de plusieurs étapes clés. Chacune d’entre elles contribue à assurer une transmission fluide et optimisée, en cohérence avec vos objectifs et les besoins de vos proches.

Étape 1 : Réaliser un bilan patrimonial complet

Le point de départ d’une transmission réussie est une vision claire de votre patrimoine. Ce bilan détaillé vous permet de faire le point sur l’ensemble de vos actifs et passifs.

  • Inventoriez vos biens : incluez vos biens immobiliers, comptes bancaires, placements financiers et objets de valeur. Chaque élément doit être évalué à sa juste valeur.
  • Identifiez vos dettes : crédits immobiliers, prêts personnels ou autres engagements financiers. Ces éléments affectent la valeur nette de votre patrimoine.
  • Clarifiez vos objectifs : souhaitez-vous privilégier certains héritiers, transmettre progressivement ou protéger votre conjoint ? Ces priorités guideront les décisions à venir.

Ce bilan constitue une base solide pour évaluer vos possibilités de transmission et anticiper d’éventuels ajustements.

Étape 2 : Formaliser vos volontés

Une fois votre bilan patrimonial établi, il est crucial de définir et de formaliser vos intentions. Cela peut inclure :

  • La rédaction d’un testament clair et conforme à vos souhaits. Si votre situation est complexe (famille recomposée, patrimoine international), privilégiez un testament authentique rédigé avec l’aide d’un notaire.
  • L’utilisation de dispositifs permettant d’exprimer vos préférences en cas d’incapacité, comme un mandat de protection future.

Ces documents garantissent que vos décisions seront respectées tout en réduisant les risques de conflits familiaux.

Étape 3 : S’entourer de professionnels compétents

La transmission de patrimoine nécessite souvent une expertise technique pour optimiser les choix juridiques et fiscaux. Faire appel aux bons interlocuteurs est donc essentiel :

  • Un notaire : il formalise vos démarches et s’assure de leur conformité juridique.
  • Un conseiller en gestion de patrimoine : il vous aide à élaborer une stratégie personnalisée, tenant compte des spécificités fiscales et patrimoniales.
  • Un avocat spécialisé : pour les situations complexes, il peut apporter un éclairage précieux sur les aspects internationaux ou les successions litigieuses.

Ces experts travaillent en complémentarité pour vous offrir une vision globale et sécurisée de votre transmission.

Étape 4 : Planifier une transmission progressive

La transmission de votre patrimoine peut commencer bien avant votre décès. En anticipant progressivement, vous limitez les charges fiscales pour vos héritiers tout en maintenant un contrôle sur vos biens.

Par exemple, vous pouvez transmettre une partie de vos actifs de votre vivant tout en bénéficiant d’abattements fiscaux renouvelables (comme ceux liés aux donations).

Une stratégie progressive permet également d’échelonner les transferts, rendant la charge fiscale plus supportable et assurant une transition en douceur pour vos héritiers.

Étape 5 : Mettre en place des outils adaptés

Enfin, pour concrétiser vos décisions, il est nécessaire de choisir les outils appropriés à votre situation. Parmi les dispositifs courants, on peut citer :

  • L’assurance-vie : Cet outil souple permet de transmettre un capital hors succession, avec des avantages fiscaux importants.
  • La SCI : Pour transmettre un patrimoine immobilier.
  • Le Pacte Dutreil : Pour transmettre une entreprise.

Ces solutions, combinées avec une planification rigoureuse, garantissent une transmission conforme à vos objectifs tout en minimisant les coûts.

À lire aussi : Que faire d'un héritage ? Où placer l'argent ?

Quels sont les coûts à anticiper dans une transmission de patrimoine ?

Une transmission de patrimoine, bien que nécessaire, s’accompagne de divers frais qu’il est essentiel d’anticiper pour éviter les surprises et optimiser la gestion financière.

Ces coûts incluent principalement les frais administratifs et notariés ainsi que les droits de succession et de donation.

Les frais administratifs et notariés

La transmission de patrimoine repose souvent sur des actes juridiques qui nécessitent l’intervention d’un notaire. Ces frais peuvent être difficiles à comprendre et varient selon la complexité des démarches et les montants concernés.

Les principaux frais liés aux donations et successions sont : 

  • Frais de rédaction d’actes : Pour une donation ou un testament, le notaire facture des honoraires basés sur un tarif réglementé. Par exemple, la rédaction d’une donation simple coûte en moyenne entre 150 € et 500 €, selon la nature du bien.
  • Frais d’enregistrement : Toute donation ou succession doit être enregistrée auprès de l’administration fiscale, entraînant des frais proportionnels au montant transmis (environ 3 % dans le cas de biens immobiliers).
  • Frais de déclaration successorale : En cas de succession, le notaire est chargé de dresser l’inventaire des biens et de déposer la déclaration au fisc. Cela inclut les coûts de recherche d’actifs, d’évaluation immobilière et de gestion des formalités administratives.
  • Frais liés au testament : Rédaction, révocation, conservation d'un testament olographe.
  • Frais liés au produit utilisé : Frais de gestion, d’entrée, de versements sur les contrats d’assurance-vie ou de capitalisation.

Comment calculer le montant des droits de succession ?

Le montant des droits de succession s’applique à tout ce qui rentre dans l’actif successoral.

Les droits à payer varient en fonction du montant transmis et du lien de parenté entre le donateur et le bénéficiaire. Ces montants sont soumis à un barème progressif, avec des abattements spécifiques à chaque relation familiale.

Voici un tableau récapitulatif des abattements et calculs des droits de donation :

Bénéficiaire Abattement applicable Tranches de taxation
Enfants 100 000 € par parent
  • 5 % jusqu'à 8 072 €
  • 10 % de 8 073 € à 12 109 €
  • 15 % de 12 110 € à 15 932 €
  • 20 % de 15 933 € à 552 324 €
  • 30 % de 552 325 € à 902 838 €
  • 40 % de 902 839 € à 1 805 677 €
  • 45 % au-delà
Petits-enfants 31 865 € Identique à celui des enfants
Arrières-petits-enfants 5 310 € Identique à celui des enfants
Frères et sœurs 15 932 €
  • 35 % jusqu'à 24 430 €
  • 45 % au-delà
Neveux et nièces 7 967 € 55 % sur la totalité
Autres bénéficiaires Aucun 60 % sur la totalité

Source : Service-public.fr “Droits de donation - Calcul et paiement”

Conseils pour optimiser la transmission de son patrimoine

Optimiser la transmission de son patrimoine est une démarche stratégique visant à réduire les coûts fiscaux, protéger les héritiers et garantir une répartition harmonieuse. Cela repose sur des choix éclairés, adaptés à votre situation et à la nature de vos biens.

Transmission avant et après 70 ans : un choix stratégique

L’âge auquel vous commencez à transmettre votre patrimoine a une incidence directe sur la fiscalité. Le choix entre une transmission avant ou après 70 ans dépend de votre situation personnelle et des priorités familiales, mais il est conseillé d’anticiper au maximum avant cet âge.

Transmission avant 70 ans

Avant 70 ans, la plupart des dispositifs fiscaux sont à leur plein potentiel, ce qui permet de maximiser les abattements et de limiter les droits à payer pour vos héritiers.

Transmission avant 70 ans pour une assurance-vie

Les versements effectués avant 70 ans bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire, avec une fiscalité allégée (20% de 152 500 à 852 500 €, puis 31,25% au-delà).

Ces montants permettent de transmettre des sommes importantes tout en optimisant la charge fiscale.

Exemple : Un souscripteur de 65 ans investit 400 000 € sur une assurance-vie qui vaut au moment du décès 450 000 et en désignant deux bénéficiaires. Chaque enfant reçoit 225 000 €.

Après l’abattement de 152 500 €, et après exonération des intérêts, seuls 47 500 € sont taxés à hauteur de 20 % soit 9 500 € chacun.

Chaque enfant reçoit donc net d’impôt : 215 500 €. Ce montant n’est pas pris en compte dans la succession classique.

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Démembrement de propriété avant 70 ans

Le démembrement, qui consiste à transmettre la nue-propriété d’un bien tout en conservant l’usufruit, devient moins avantageux avec l’âge.

En effet, la valeur de la nue-propriété augmente à mesure que l’usufruitier vieillit, selon un barème fiscal établi. Plus vous attendez, plus la base taxable lors de la transmission s’élève.

Par exemple :

  • À 62 ans, la valeur de l’usufruit d’un bien est de 40 %, ce qui réduit la nue-propriété à 60 % de la valeur totale. Pour un bien immobilier valant 500 000 €, vos héritiers sont taxés sur une base de 300 000 €.
  • À 75 ans, l’usufruit ne représente plus que 30 %, augmentant la valeur de la nue-propriété à 70 %, soit 350 000 €. Cette différence entraîne une charge fiscale plus importante pour vos héritiers.
  • C'est encore plus avantageux si on s'y prend encore plus tôt. Par exemple, à 45 ans, la valeur de la nue-propriété ne représente plus que 40% de la valeur totale.
Les abattements sur donations avant 70 ans

Les abattements fiscaux renouvelables tous les 15 ans, comme les 100 000 € par parent et par enfant, sont plus facilement mobilisables lorsque vous commencez à transmettre tôt.

En admettant que votre espérance de vie soit de 85 ans, en commençant à donner à 55 ans, vous pourrez cumuler 3 abattements au cours de votre vie.

Transmission après 70 ans : des avantages réduits

Après 70 ans, bien que certains dispositifs restent avantageux, leur portée est souvent plus limitée en raison de changements dans les règles fiscales.

Transmission après 70 ans pour une assurance-vie

Les versements effectués après 70 ans ne bénéficient plus de l’abattement de 152 500 €.

À la place, un abattement global de 30 500 € s’applique pour tous les bénéficiaires, puis les montants investis (hors intérêts) au-delà de cet abattement sont soumis aux droits de succession.

Démembrement de propriété

Comme mentionné précédemment, plus l’âge de l’usufruitier avance, plus la nue-propriété prend de la valeur. À 80 ans, elle représente 80 % de la valeur totale du bien, contre 60 % à 60 ans. Ce décalage augmente mécaniquement la base taxable, réduisant l’efficacité fiscale de la stratégie.

Planification successorale complexe

À mesure que l’âge avance, les ajustements patrimoniaux deviennent plus difficiles. Les héritiers risquent de payer davantage de droits en cas d’imprévus ou d’une absence de planification.

Par exemple, en cas de décès rapprochés dans une même génération, les droits de succession peuvent s’accumuler rapidement.

A lire aussi : 11 moyens de réduire sons IFI

Maximiser les abattements et la fiscalité des différents moyens de transmission 

Pour optimiser la transmission de votre patrimoine, il est essentiel de combiner judicieusement les différents dispositifs fiscaux disponibles.

En utilisant des outils complémentaires, vous pouvez réduire l’impact des droits de succession tout en maximisant les abattements.

Combiner les abattements de l’assurance-vie avec ceux des droits de succession

Vous pouvez cumuler les abattements spécifiques à l’assurance-vie avec les abattements sur les droits de succession.

Par exemple, si vous disposez d’un patrimoine de 800 000 €, et souhaitez le transmettre à vos deux enfants.

  • Vous pouvez placer 400 000 € sur un contrat d’assurance-vie avant vos 70 ans, répartis entre vos enfants comme bénéficiaires. Chaque enfant bénéficie de l’abattement de 152 500 €, et les 47 500 € restants sont imposés à 20 %.
  • Les 400 000 € restants, transmis dans le cadre de la succession classique, profitent de l’abattement de 100 000 € par enfant, laissant 200 000 € soumis au barème progressif des droits de succession.
  • Si vous avez effectué une première donation 15 ans avant votre décès, alors vous bénéficiez à nouveau de l’abattement de 100 000 € au moment de la succession.

Utiliser les abattements familiaux multiples pour divers bénéficiaires

Si vous souhaitez inclure d’autres membres de votre famille dans la transmission (petits-enfants, neveux, nièces), vous pouvez tirer parti des abattements spécifiques à chaque degré de parenté.

Par exemple :

  • Un grand-parent peut transmettre 31 865 € à chaque petit-enfant en exonération de droits. Cela permet de transmettre une partie du patrimoine directement à la génération suivante, réduisant ainsi les droits de succession pour les enfants.
  • En parallèle, les abattements parent-enfant (de 100 000 € par enfant) restent applicables sur les montants transmis à cette première génération.

Optimiser l’impact fiscal avec un contrat de capitalisation

Enfin, le contrat de capitalisation peut compléter les autres outils de transmission. L’antériorité fiscale du contrat est conservée et lorsqu’il est transmis en nue-propriété, seule cette part est taxable.

Cela peut être une option à envisager lorsque les montants placés sur une assurance-vie dépassent les abattements spécifiques disponibles, car cela permet au bénéficiaire de profiter d’avantages fiscaux tout en réduisant les droits de donation.

A lire aussi : Défiscalisation : Comment réduire ses impôts ?

En résumé, comment adapter les stratégies selon le type de patrimoine ?

Chaque type de patrimoine nécessite une approche spécifique pour en optimiser la transmission. Voici les stratégies adaptées selon la composition de vos biens.

Patrimoine immobilier

Lorsque le patrimoine est majoritairement composé de biens immobiliers, des outils comme la SCI ou le démembrement de propriété s’imposent.

  • Société Civile Immobilière (SCI) : En transférant vos biens immobiliers dans une SCI, vous simplifiez leur gestion et leur transmission. Les parts sociales peuvent être transmises progressivement, ce qui permet de tirer parti des abattements fiscaux tout en limitant les coûts de succession.
  • Démembrement de propriété : Transmettre la nue-propriété à vos héritiers tout en conservant l’usufruit permet de réduire la base taxable tout en continuant à percevoir les revenus locatifs. Par exemple, un bien de 500 000 € démembré pour un usufruitier de 70 ans serait taxé sur une valeur de nue-propriété de seulement 300 000 €.

Patrimoine d’actifs financiers

Pour les patrimoines constitués majoritairement de placements financiers, les outils comme l’assurance-vie ou le contrat de capitalisation offrent des avantages significatifs.

  • Assurance-vie : Idéale pour transmettre un capital hors succession, tout en bénéficiant des abattements importants et d’une fiscalité avantageuse.
  • Contrat de capitalisation : Ce produit permet de transmettre une partie de vos actifs tout en conservant la possibilité de générer des revenus, notamment en cas de démembrement.

Patrimoine entrepreneurial

Les transmissions d’entreprises nécessitent une planification spécifique, notamment grâce à des dispositifs comme le Pacte Dutreil.

  • Pacte Dutreil : Il permet une exonération de 75 % de la valeur de l’entreprise pour le calcul des droits de succession ou de donation. Cette stratégie exige un engagement collectif de conservation des parts sur plusieurs années.
  • Planification successorale : Il est crucial d’impliquer vos héritiers dans la gestion de l’entreprise pour assurer sa pérennité et anticiper les éventuels droits à payer.

Conclusion

La transmission de patrimoine est une démarche essentielle pour assurer la pérennité de vos biens et protéger vos héritiers.

Elle repose sur une anticipation rigoureuse et l’utilisation d’outils adaptés comme la donation, le démembrement de propriété, ou encore l’assurance-vie, chacun offrant des avantages spécifiques pour optimiser fiscalité et harmonie familiale.

Pour les situations plus spécifiques, des dispositifs comme la SCI pour la transmission d’un patrimoine immobilier ou le Pacte Dutreil pour la transmission d’une entreprise, permettent de structurer et d’optimiser la répartition.

Enfin, bien s’entourer de professionnels compétents et planifier à l’avance sont des étapes incontournables pour réussir cette transition, en conciliant vos volontés et les besoins de vos proches.

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