L'intérêt de l'investissement dans l'art est simple : certaines œuvres d'art surperforment les marchés actions, comme le S&P 500 aux Etats-Unis.
Les artistes capables de délivrer une telle performance sont appelés “Blue Chip”. Ils disposent de leur propre indice, le Artprice100. Depuis les années 2000, cet indice offre un rendement annuel d’environ 8,9 %.
Pour maximiser vos chances de bénéficier de cette croissance, voici les 3 éléments essentiels à comprendre avant d’investir dans l’art :
- Seules les œuvres des artistes les plus reconnus (et donc les plus coûteuses) délivrent une croissance forte et régulière
- Il est désormais possible d’investir dans des créations majeures pour une fraction de leur prix.
- L’investissement dans l’art requiert une sélection stricte des œuvres pour amortir les frais d’acquisition élevés et se protéger de la volatilité du marché de l’art.
Pourquoi investir dans l’art en 2024 ?
L'investissement dans l'art est en voie de démocratisation grâce au numérique.
Il n'est plus seulement réservé à une élite de collectionneurs ou d'investisseurs.
À qui s’adresse l’investissement dans l’art ?
L'investissement dans l’art est un outil de diversification supplémentaire pour son patrimoine.
C’est une classe d'actifs à placer au sommet de sa pyramide patrimoniale, avec les investissements exotiques (aussi appelés alternatifs).
Le marché de l’art étant généralement plus volatile que les investissements classiques, comme la Bourse ou l'immobilier, il est fortement recommandé de se constituer au préalable une épargne de précaution solide.
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L’investissement dans l’art offre un couple rendement/risque intéressant, tout en étant décorrélé des marchés financiers ou immobiliers.
Certains investisseurs considèrent même l’art comme une valeur refuge au même titre que les métaux précieux.
Ce placement financier permet donc d'allier plaisir du collectionneur et rendement financier.
Cette double caractéristique de l’art séduit toujours plus de monde. Aujourd'hui on estime qu'il y a environ 75 millions de collectionneurs d'art à travers le monde.
Selon le rapport Hiscox (2023) sur le marché de l’art en ligne, 61% des acheteurs d’art prétendent vouloir s’intéresser à l’art fractionné dans le courant de l’année.
Les performances de l’investissement dans l’art
En moyenne, le marché de l’art produit un rendement annuel autour de 7 %.
Toutefois, ces performances sont disparates selon :
- La reconnaissance internationale de l'artiste : où sont exposées et vendues ses œuvres ?
- Le type d'œuvre d’art (peinture, sculpture, photographie, etc.)
- L’époque de production des œuvres : on observe un engouement particulier autour de l’art moderne et de l’art contemporain post seconde guerre mondiale.
- Le prix de base des œuvres : selon le site Artprice.com les œuvres achetées 100 000 euros offrent en moyenne un rendement annuel entre 12 et 15 %. Tandis qu’une œuvre à 9 000 euros délivre généralement une performance autour de 9% par an.
Des artistes qui surperforment le marché de l’art
Le site Artprice a identifié 100 artistes (appelés “Blue-Chip”) dont la valeur des œuvres a augmenté en moyenne de 25% par an depuis les années 2000.
On compte parmi ces artistes :
- Pablo Picasso (1881 - 1973)
- Jean-Michel Basquiat (1960 - 1988)
- Andy Warhol (1928 - 1987)
- Claude Monet (1840 - 1926)
- Banksy (1974 - )
Artprice a constitué un indice avec ces 100 artistes : l’Artprice100. Et ce dernier surperforme l’indice phare du S&P 500 (les 500 plus grosses capitalisations boursières des États-Unis) de 250 % depuis les années 2000 :
Les risques de l’investissement dans l’art
Le principal inconvénient de l’investissement dans l’art est son manque de liquidité.
Quand on souhaite récupérer ses fonds, la revente d’une œuvre d’art n’est pas aussi simple et rapide que d’autres actifs (Bourse ou Immobilier).
Le délai de vente dépend de l'état du marché, de la cote de l'artiste, des délais de mise en vente, etc.
On observe également une importante volatilité du marché de l’art. Les prix peuvent beaucoup évoluer d’une année sur l’autre.
Pour compenser ces inconvénients de l'investissement dans l’art, il faut considérer ce dernier comme un placement de long terme.
L’investissement dans l’art s’adresse donc aux patrimoines qui se sont déjà constitués des poches de liquidité.
Comment investir dans l’art en 2024 ?
Tout comme l’investissement en Bourse, le marché de l'art dispose de valeurs refuges dont le prix fluctue peu.
A contrario, il existe des œuvres et des artistes moins reconnus avec de forts potentiels de valorisation, mais également un risque de déconvenue accru.
Des perspectives financières différentes selon les types d’art
Nous constatons que les 2 catégories d'œuvres d'art qui offrent le meilleur potentiel d’investissement sont l'art contemporain et l’art moderne.
L’art ancien et l’art classique : les valeurs refuges
Les œuvres anciennes et classiques (jusqu’au 19ème siècle) possèdent une valeur moyenne élevée, mais relativement figée.
Ce type d'œuvre a déjà fait ses preuves sur le marché de l’art. Toutefois, leur potentiel de croissance est assez restreint.
Le site Artprice.com qualifie d’ailleurs ces œuvres anciennes de “valeurs refuges”.
L’art moderne et l’art contemporain : une croissance régulière
Cette large catégorie regroupe des artistes à partir de la fin du 19ème siècle jusqu’à nos jours.
Parmi ces artistes, voici certains des plus connus : Pablo Picasso, Claude Monet, Andy Warhol, Banksy, etc.
Les œuvres d’art de ces artistes reconnus ont une valeur bien établie, et qui continue de progresser.
La plupart des artistes Blue Chip de l’indice Artprice100 sont issus de ces 2 périodes.
En dehors des artistes les plus prisés, il est difficile d'évaluer le potentiel de croissance des artistes contemporains moins reconnus.
Le dessin et la photographie : des œuvres plus accessibles
Ces marchés représentent environ 15% du marché de l’art en 2022 selon Artprice.
Ce segment étant plus confidentiel, sa volatilité est plus marquée que chez les artistes Blue Chip.
Le dessin et la photographie vous permettent d’acquérir des œuvres d’artistes de renom à des prix plus accessibles.
Art numérique et NFT : le dernier entrant du marché
L’art numérique et les NFTs (Non Fungible Token) touchent une cible de plus en plus grande, notamment chez les jeunes générations.
Comme tout marché émergent, il est caractérisé par une forte volatilité des prix. Nous avons notamment pu l’observer lors du ralentissement du marché des cryptomonnaies.
Ce marché naissant représente 1% du marché de l’art en 2022 selon Artprice.
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Comment trouver les artistes dans lesquels investir ?
Les valeurs sûres de l'investissement dans l'art sont des artistes reconnus mondialement, dont les œuvres se vendent dans les principales places de marché mondiales (Londres, New York, etc.), et qui ont une cote déjà établie.
L’indice Artprice100 dresse une liste de ces artistes à privilégier pour les investisseurs.
Si vous envisagez plutôt de collectionner physiquement des œuvres, sachez que les créations plus accessibles, présentent un potentiel de croissance moins certain que les artistes avec une cote établie.
Les pièges à éviter pour investir dans l’art
L’investissement dans l’art présente, de par ses caractéristiques physiques, et son marché de niche, des risques différents des autres catégories d'investissement que l'on connaît mieux (Bourse, immobilier, etc.).
Évaluer le bon prix d’achat d’une œuvre d’art
Comme nous l’avons vu, il existe des cotations et des classements pour estimer le prix de vente moyen des artistes les plus connus.
Le prix d'une œuvre va alors dépendre de plusieurs paramètres :
- De la notoriété des précédentes expositions des œuvres de l’artiste
- Du prestige des anciens propriétaires de l’œuvre
- Du succès des ventes précédentes
Même si près de 80% des ventes portent sur des œuvres à moins de 5 000 dollars, il est beaucoup plus délicat d’établir une cote des œuvres les moins reconnues sur la scène mondiale.
Il est donc préférable de privilégier les artistes déjà cotés, avec des ventes régulières.
Les œuvres vendues plus de 50 000 dollars représentent moins de 4% du marché occidental.
Pourtant ce sont ces œuvres les plus chères que l’on retrouve dans les ventes internationales. Cela contribue à alimenter la cote de leurs auteurs.
Parmi les œuvres les plus chères, on retrouve de nombreux artistes décédés. C’est notamment dû au phénomène de rareté engendré par le nombre fini de créations de l’artiste.
L'essor de l’économie muséale (achat d'œuvres par les musées) est un autre ressort de la croissance du marché de l’art.
Il y a eu davantage d’ouvertures de musées entre 2000 et 2014, que durant les 19ème et 20ème siècles réunis.
Cela profite particulièrement aux œuvres des artistes les plus réputés.
Les frais liés à la détention d’œuvres d’art
Les frais d'acquisition des œuvres d'art sont une part non négligeable du prix de celle-ci.
Les salles de ventes aux enchères prélèvent par exemple entre 15% et 20% de commission.
À cela il faut éventuellement ajouter les frais d’expertise afin d’authentifier les œuvres.
Il faut donc considérer l'investissement dans l'art comme une stratégie de long terme, ne serait-ce que pour amortir ces frais à l'achat.
Une fois que vous possédez votre œuvre, il y a également de nombreux frais pour le transport et la conservation de celle-ci.
En effet, certaines formes d'art, comme les toiles anciennes, nécessitent des conditions de conservation spécifiques (hygrométrie, température, luminosité, etc.).
La sécurité est également un poste de dépense conséquent.
Pour protéger votre œuvre, vous devrez souscrire une assurance spécifique, notamment contre les dégradations et le vol.
Vous pourriez aussi avoir besoin de louer un coffre-fort dans une banque pour garder votre acquisition en sécurité.
Les risques liés à l’achat d'une œuvre d’art
Le risque de contrefaçon
Avant d’acheter une création, vous devez avoir la garantie que vous êtes en face d’une œuvre originale.
Pour ce faire, l'œuvre peut être expertisée, afin qu'un certificat d’authenticité soit délivré.
Vous devez également pouvoir identifier tous les précédents propriétaires depuis la création de l'œuvre.
Le risque de dégradation
Une œuvre peut perdre en valeur si elle est abîmée durant son transport, sa conservation ou son exposition.
L’état de conservation d'une œuvre est un facteur déterminant de sa valeur.
Les frais de restauration peuvent très vite chiffrer, et donc dégrader la rentabilité de l'œuvre.
Pour limiter les risques inhérents à la possession d’une seule œuvre, il est intéressant de diversifier ses investissements dans l’art.
Mais il n’est pas donné à tout le monde de multiplier les acquisitions d’œuvres, notamment celles des artistes de renom.
Pour répondre à ce problème, il existe des fonds d'investissement dans l’art. Ces derniers sélectionnent les œuvres avec le meilleur potentiel financier, et proposent à leurs clients d’investir à leur côté.
Vous pouvez ainsi répartir votre patrimoine dans plusieurs œuvres pour une fraction de leur prix.
Les outils et méthodes pour investir dans l’art
Il existe 3 méthodes principales pour acquérir et détenir des œuvres d'art :
- Posséder une œuvre physiquement : vous devrez vous-même gérer sa conservation dans de bonnes conditions, chez vous ou dans un lieu sûr.
- Acheter via une plateforme d'investissement : vous détenez une part d'une œuvre ou d'une collection. Cela vous évite toutes les problématiques de gestion.
- Détenir une œuvre numérique : grâce à des certificats numériques comme les NFT, vous pouvez collectionner des œuvres digitales.
Les nouvelles méthodes d’investissement dans l’art
Le numérique a permis au marché de l'art de s’ouvrir au plus grand nombre, attirant ainsi de nouvelles populations de collectionneurs et d'investisseurs.
Les fonds d'investissement dans l'art
Les fonds d'investissement dans l'art permettent aux collectionneurs d'être propriétaires d'une ou plusieurs œuvres de qualité, sans les contraintes de gestion.
Vous ne disposez donc pas des œuvres chez vous.
Un gestionnaire se charge de toutes les opérations : acquisition, conservation et revente des œuvres.
Ce mode d’investissement ressemble aux fonds communs de placement (FCP), et permet aux investisseurs de détenir une part d'un portefeuille diversifié d'œuvres d'art.
Cette approche est idéale pour diversifier les risques sur plusieurs pièces d’art.
Le principal inconvénient des fonds d’investissement dans l’art est que le ticket d’entrée est élevé.
Par exemple, chez Sgam AI Art Fund, il vous faudra débourser 125 000 euros pour accéder au fonds. Cela grimpe à 500 000 euros chez Art Collection Fund.
Les plateformes de transactions en ligne
Les plateformes d’achat d’art en ligne ont connu un essor remarquable durant les périodes de confinement.
Selon Hiscox, les plateformes en ligne représentaient près de 16% du total des ventes d’art en 2022, soit 10,8 milliards de dollars. C’était seulement 1,6 milliard de dollars en 2012.
Ces sites spécialisés, comme Artsy.net, permettent l’acquisition d'œuvres généralement moins onéreuses que celles proposées par les maisons d'enchères publiques.
L'investissement fractionné d’œuvres physiques
Des plateformes comme Masterworks (aux USA) ou Ramify (en France), proposent aux investisseurs de détenir une fraction d'une œuvre, grâce à un système de parts ou de tokens (jetons).
Cette méthode présente 3 avantages :
- Accessibilité : Les amateurs d'art avec un budget limité peuvent investir dans des pièces majeures.
- Diversification : Les investisseurs peuvent répartir leur capital sur plusieurs œuvres, réduisant ainsi les risques.
- Liquidité : Les tokens peuvent souvent être revendus offrant une liquidité accrue par rapport à la possession d'une œuvre entière.
L’investissement dans l’art numérique avec les Non Fungible Token (NFT)
L’essor de la blockchain a permis l'émergence d’un nouveau secteur du marché de l’art contemporain : les NFT.
Ce sont des œuvres virtuelles uniques qui disposent d’un code d’identification unique dans la blockchain.
Cela permet d’identifier l’auteur, le prix des précédentes transactions, les propriétaires successifs, etc.
Ces œuvres peuvent se passer des circuits traditionnels de distribution et d’authentification de l’art. Elles s’échangent majoritairement sur des plateformes numériques dédiées comme OpenSea.
Les méthodes classiques pour investir dans l’art
Les acteurs traditionnels de l'investissement dans l'art occupent toujours une place prédominante dans ce marché mondial.
Ils sont un rouage essentiel qui permet de valoriser les œuvres et de fournir une cote aux artistes.
Voici les principaux lieux où il est possible d’acquérir des œuvres :
- Les galeries d’art
- Les foires d’art : l’idéal pour comparer les œuvres de plusieurs galeries.
- Les maisons de ventes aux enchères : les plus connues sont Christie’s, Sotheby’s, Drouot, etc.
- Auprès des artistes : cette méthode est plutôt réservée aux connaisseurs qui peuvent se passer d’un tiers de confiance.
La fiscalité de l’achat et de la revente d’art
La fiscalité de l'acquisition d’art
L’acquisition d'œuvres d’art est soumise à la TVA :
- Taux réduit (5,5%) pour les achats effectués en France ou directement auprès de l’artiste ou de ses ayants droit.
- Taux plein (20%) pour les achats hors de France.
Certains vendeurs ne sont pas soumis à la TVA. Dans ce cas, il y a une exonération totale de taxe.
La fiscalité à la revente d’art
Les œuvres d’art dont le prix de cession est inférieur à 5 000 euros ne sont pas soumises à l’imposition.
Les ventes ou exportations d'œuvres d'art à des acheteurs non domiciliés en France sont également exonérées.
Pour les œuvres d’art vendues plus de 5 000 euros, il existe 2 modes de fiscalité au choix :
- Le taux forfaitaire : 6,5% du prix de la vente. C’est l’option généralement la plus avantageuse pour les œuvres détenues depuis moins de 22 ans.
- Le régime général : Les plus-values sont taxées à 19% + 17,2% de prélèvements sociaux, soit au total 36,2%. Après 22 ans de détention, l'œuvre est exonérée d'impôt sur la plus-value (mais pas de prélèvements sociaux).
L’investissement via des instruments financiers est soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30% sur les plus-values.
Dans le cadre d’un héritage, certaines œuvres d’art peuvent être cédées à l’État en guise de paiement des droits de succession. Ce dispositif s’appelle « la dation ».
Enfin, l’investissement dans l’art est aussi une forme de défiscalisation. Puisque les œuvres d’art sont exonérées d’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI).
Conclusion de l’investissement dans l’art en 2024
L'art, au-delà de son intérêt culturel et esthétique, représente une opportunité d'investissement décorrélée des marchés financiers.
L'investissement dans l'art était autrefois réservé aux spécialistes.
Désormais, il est accessible au plus grand nombre grâce à l'émergence de nouveaux instruments comme les fonds d’investissement dans l’art, ou les plateformes digitales.
Ces innovations permettent de se reposer sur la plateforme pour assurer les formalités d’acquisition, de conservation et de revente des œuvres.
Les contraintes de l’achat d’art sont ainsi en partie éliminées.
Naviguer dans le milieu de l’art ne nécessite donc plus une connaissance approfondie si l’on sait se faire accompagner.
Il est possible de se reposer sur des experts pour déceler les talents émergents, et assurer la gestion et la revente de ses investissements dans l’art.