Si vous revendez vos parts de startup, vous pouvez placer vos fonds en Bourse, dans l’immobilier ou en Capital-Investissement. Cette dernière solution peut vous permettre de réduire vos impôts. Ces différents actifs sont disponibles via plusieurs enveloppes comme l’assurance-vie ou le PER.
Anticiper la fiscalité sur la plus-value d’un exit
Lors de la vente de votre startup, la fiscalité sur la plus-value potentiellement réalisée est un point crucial à anticiper.
En France, le montant de l'impôt sur les plus-values d’exit dépend du mode de détention des actions (en direct, via une holding, au sein d'un PEA-PME, via des Bons de Souscription de Parts de Créateur d'Entreprise (BSPCE).
Ces 3 dispositifs présentent chacun des avantages fiscaux spécifiques que nous allons examiner.
La détention en direct des titres de startup
Lorsque vous possédez personnellement des actions de startup, les plus-values sont soumises au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%, aussi appelé “flat tax”. Ce taux inclut 12,8% d'impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux.
Exemple : vous détenez vos titres de startup en direct et à leur revente, vous réalisez une plus-value de 50 000 euros. Dans ce cas, le PFU de 30% représentera 15 000 euros.
À noter que vous pouvez aussi opter pour une imposition au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Dans ce cas, vous pouvez bénéficier d’abattement d’impôts (jusqu’à 85%), selon la durée de détention et la date d’acquisition des parts de la société.
Détenir ses titres via une holding
La détention des parts de startup via une société holding est une stratégie courante d'optimisation fiscale.
En effet, selon des conditions à respecter, les plus-values de cession peuvent être imposées après un abattement d’impôt de 88%.
Focus sur le dispositif apport-cession 150-0-B TER
Le dispositif d'apport-cession, encadré par l'article 150-0 B ter du Code Général des Impôts (CGI) est un mécanisme qui permet aux entrepreneurs de reporter l'imposition des plus-values réalisées lors de la vente de leurs parts de société.
Le report d'imposition est octroyé aux investisseurs, à condition qu’ils réinvestissent une partie des fonds dans des activités économiques spécifiques, notamment le financement d’activités libérale, artisanale, industrielle, commerciale, agricole ou financière.
En savoir plus : Apport-cession : comprendre et utiliser l'article 150-0 B ter
Détenir ses titres via un PEA PME
Le Plan d'Épargne en Actions destiné aux PME est un autre outil fiscal intéressant. Il permet d’acquérir et de gérer des actions de PME via une enveloppe fiscale favorable.
Tout d’abord, seuls les retraits du PEA PME sont fiscalisés. Ensuite, les gains réalisés sont exonérés d'impôt sur le revenu si le PEA PME est ouvert depuis plus de 5 ans. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2% s'appliqueront.
Exemple : vous détenez des actions de startup via un PEA PME et réalisez une plus-value de 30 000 euros (après 5 ans de détention). Si vous décidez de retirer ces fonds du PEA PME, vous serez redevable des prélèvements sociaux à hauteur de 5 160 euros (30 000 x 17,2%).
À noter que les versements sur le PEA PME sont plafonnés à 225 000 euros.
Lire aussi : Plafond PEA : Montants et que faire quand il est atteint
La détention via des BSPCE
Les Bons de Souscription de Parts de Créateur d'Entreprise sont un mécanisme de rémunération sous forme d’actions d’entreprise.
Les bénéficiaires de BSPCE peuvent décider de convertir ces bons en actions, à un prix défini à l’avance, et ainsi générer une potentielle plus-value à la revente.
Le taux d'imposition des gains dépend de l’ancienneté dans la société au moment de la revente des actions (article 163 bis G du CGI).
Pour les BSPCE attribués AVANT le 1er janvier 2018 :
- Si vous aviez moins de 3 ans d’ancienneté : imposition des gains à 30% + 17,2% de prélèvements sociaux, soit un taux global de 47,2%.
- Si vous avez plus de 3 ans d’ancienneté : imposition des gains à 19% + 17,2% de prélèvements sociaux, soit un taux global de 36,2%.
Pour les BSPCE attribués APRÈS le 1er janvier 2018 :
- Si vous avez moins de 3 ans d’ancienneté : imposition des gains à 30% + 17,2% de prélèvements sociaux, soit un taux global de 47,2%.
- Si vous avez plus de 3 ans d’ancienneté : imposition au Prélèvement Forfaitaire Unique de 30%.
Réinvestir son exit de startup selon la pyramide du patrimoine
Votre gestion de patrimoine doit ressembler à une pyramide, vos différents placements doivent être structurés de manière hiérarchique.
La base de votre pyramide du patrimoine : les actifs sécurisés
Le socle de votre pyramide patrimoniale doit être composé de placements sécurisés et liquides. Un placement liquide est un placement dont les fonds sont disponibles à tout moment.
L’épargne sécurisée a 2 fonctions :
- Faire face aux dépenses imprévues (panne de voiture, d’électroménager, etc.). On parle aussi d’épargne de précaution ou de matelas de sécurité.
- Financer vos projets à court terme (voyage, achat immobilier, travaux, etc.).
Il est indispensable d'avoir de l’épargne de précaution à disposition pour ne pas devoir revendre vos investissements en cas de besoin de liquidité.
Exemples d’actifs sécurisés
Les supports sécurisés offrent une totale protection de votre capital, mais en contrepartie, leur rendement est assez faible.
Le Livret A
Le Livret A est le placement sécurisé incontournable en France. Il est très liquide puisque vous pouvez effectuer des retraits à tout moment, et de manière instantanée.
Le Livret A est donc idéal pour se constituer une épargne de précaution disponible à tout moment.
Actuellement, le Livret A offre un taux net d’impôts de 3% par an (jusqu'au 31 janvier 2025).
Toutefois, comme il est plafonné à 22 950 euros, cela limite donc son utilisation pour des projets importants.
Enfin, sachez qu’il n’est possible d’ouvrir qu’un seul Livret A par personne
A lire aussi : Plafond du Livret A atteint : que faire ?
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS)
Le LDDS possède les mêmes caractéristiques que le Livret A (liquidité, rendement net). En revanche, le LDDS est plafonné à 12 000 euros. C’est une bonne option pour compléter le Livret A.
Il n’est également possible d’ouvrir qu’un seul LDDS par personne.
A lire aussi : Plafond du LDDS atteint : que faire ?
Les livrets bancaires non réglementés
Des livrets bancaires non réglementés sont aussi proposés par les banques. Ils offrent une alternative intéressante aux livrets réglementés, car ils ne sont généralement pas plafonnés.
En revanche, leur rendement net est généralement plus bas que celui des livrets réglementés, car les gains sont soumis à fiscalité.
Les banques proposent aussi des comptes à terme. Ces placements sécurisés offrent de meilleurs rendements en échange d'un blocage des fonds durant une période définie à l’avance.
Lire aussi : Combien avoir de côté à 40 ans ?
Le fonds euros d’assurance-vie
Le fonds euros est le seul support sécurisé au sein contrat d’assurance-vie.
En 2023, le rendement brut moyen des fonds euros se situait entre 2% et 2,5%. À noter que ce rendement est soumis à fiscalité (prélèvements sociaux chaque année et impôt sur le revenu en cas de retrait).
Le fonds euros est un support intéressant pour épargner des sommes importantes, car il n’est généralement pas plafonné.
Toutefois, ce placement est moins liquide que les livrets parce que les délais de retrait peuvent être assez longs (plusieurs jours à plusieurs semaines selon les compagnies d’assurance).
Lire aussi : L'épargne moyenne des Français : statistiques et conseils
L’étage intermédiaire de votre pyramide : les placements avec un couple rendement / risque modéré
L’étage suivant de votre pyramide patrimoniale doit être constitué de supports offrant un couple rendement / risque modéré.
Ainsi, en acceptant plus de volatilité pour vos placements, vous pourrez obtenir un meilleur rendement à moyen terme.
Exemples de supports avec un couple rendement / risque intermédiaire
Nous allons vous présenter 2 exemples de supports d’investissement présentant un couple rendement / risque intermédiaire : les obligations et les SCPI.
Les obligations d’État ou d’entreprises
Les obligations sont des titres de créance émis par des entreprises ou des États.
En investissement dans des obligations (ou des fonds obligataires), vous prêtez de l’argent à son émetteur, en échange d’un rendement sous forme d’intérêts réguliers.
Le risque et le rendement de ce type de placement évoluent selon la qualité des emprunteurs :
- Les bons du Trésor américains ont affiché un rendement moyen de 4,23% en 2023.
- Les obligations des entreprises américaines les mieux notées ont rapporté en moyenne 9,45% en 2023.
- Les obligations des entreprises moins bien notées ont délivré un rendement moyen de 11,3% en 2023.
Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier)
Les SCPI permettent d’investir dans l’immobilier locatif sans avoir à gérer directement des biens.
Avec les SCPI, vous achetez des parts d’une société foncière qui détient et administre un parc d’immeubles. C’est donc un support intéressant pour diversifier son patrimoine de manière passive.
Ce type de placement vous permet de percevoir des revenus réguliers sous forme de loyers. Le rendement moyen des SCPI se situe autour de 4% à 5% par an avant impôts.
Le niveau de risque des SCPI varie selon la qualité de leur parc immobilier et la stratégie d’investissement des gestionnaires.
Si le marché immobilier baisse, la valeur des parts de SCPI devrait aussi chuter. Cela peut être une bonne opération pour les nouveaux acheteurs, en revanche les investisseurs déjà en place subiront une moins-value.
Lire aussi : SCPI ou Investissement locatif : Comment choisir en 2024
L’étage supérieur de votre pyramide : les actifs à couple rendement / risque important
Le sommet de votre pyramide patrimoniale regroupe les placements à couple rendement / risque élevé.
Ce sont des investissements destinés aux investisseurs qui sont à l’aise avec la volatilité des marchés, et qui disposent d’un horizon de placement à long terme.
Ce type de support requiert donc du sang-froid pour ne pas paniquer en cas de forte baisse.
Exemples de supports avec un couple rendement / risque élevé
Nous allons vous présenter 2 types d’actifs avec un couple rendement / risque important : l’investissement en Bourse et le Private Equity.
L’investissement en Bourse
En investissant en actions en Bourse, vous détenez des actions de sociétés cotées. C’est une méthode simple pour capter la croissance des entreprises dans des secteurs d’activités variés.
Les marchés financiers étant volatils, il est recommandé d’investir en Bourse avec une optique de long terme, afin de ne pas devoir vendre vos titres lors d’un krach boursier par exemple.
Plutôt que de choisir chaque action d’entreprise à mettre en portefeuille (le stock picking), nous vous recommandons de passer par des fonds d’investissement. Il s’agit de paniers d’actions qui vous permettent d’être diversifié sur un grand nombre d’entreprises avec un seul produit financier. Ces fonds peuvent être des OPCVM ou des ETF.
À noter que chaque fonds dispose de sa propre stratégie d’investissement (secteur d’activité, zone géographique, taille d’entreprise, etc.).
Les gérants de fonds cherchent généralement à reproduire ou battre un indice boursier comme le CAC 40 ou le MSCI World.
Le Private Equity (Capital-Investissement)
Le Private Equity consiste à investir dans des entreprises non cotées en Bourse. Il s’agit le plus souvent de startups ou de PME en croissance.
Ce type d’investissement présente un risque accru par rapport à la Bourse, notamment en raison de l’absence de marché liquide où les acheteurs et les vendeurs peuvent facilement échanger leurs parts.
Cependant, en cas de succès, les rendements peuvent être très intéressants. L’association France Invest estime qu’à fin 2022, le rendement moyen délivré par les acteurs du Private Equity français était de 14,2% annuel sur 10 ans.
Le sommet de votre pyramide : les actifs alternatifs (exotiques)
Les investisseurs plus expérimentés peuvent aller encore plus loin dans la diversification de leur patrimoine grâce aux actifs alternatifs.
Ces actifs présentent un couple rendement / risque très élevé et leur valeur peut beaucoup fluctuer. Pour investir dans ces actifs, vous devez donc disposer d’une grande tolérance à la volatilité.
Il est généralement recommandé de ne pas dépasser 10% de son patrimoine avec les actifs exotiques.
Exemples d’actifs exotiques
Nous allons vous présenter 2 exemples d’actifs alternatifs qui sont décorrélés des marchés financiers : les cryptomonnaies et l’investissement dans l’art.
Les cryptomonnaies
Les cryptomonnaies les plus connues comme Bitcoin ou Ethereum peuvent offrir des rendements potentiels très importants. Les investisseurs de la première heure dans ces actifs ont connu des rendements impressionnants de plusieurs milliers de pourcents !
En revanche, ces performances potentielles s’accompagnent d’une grande volatilité. En effet, les cryptos peuvent connaître de fortes hausses ou de fortes baisses sur des périodes très courtes.
Elles sont donc plutôt destinées aux investisseurs qui tolèrent bien ces fortes variations.
L’investissement dans l’art
Investir dans l’art est une autre manière de diversifier son patrimoine, tout en investissant sur des actifs atypiques. Ce marché peut offrir des rendements impressionnants, mais il est assez volatil.
L’indice Artprice100, qui regroupe des artistes avec une valeur de marché attractive, a délivré un rendement annuel d’environ 8,9% depuis les années 2000.
Comme l’art est un marché de niche, ce type d’investissement requiert un bon niveau de connaissance. Si ce n’est pas votre cas, nous vous recommandons de vous faire accompagner par des experts afin de faire les bons choix d’investissement.
Enfin, sachez qu’il existe des fonds d’investissement dans l’art qui permettent aux épargnants d’accéder à ce marché de manière passive. Ce sont des gérants professionnels qui se chargeront de sélectionner, de conserver et de revendre les œuvres dans les meilleures conditions.
Lire aussi : Investir dans l'art : Pourquoi et Comment faire en 2024 ?
Comment choisir les meilleurs actifs financiers pour réinvestir votre exit ?
Nous allons vous présenter 3 critères importants à comprendre avant d’investir les sommes issues d’un exit.
Comparer les performances passées des produits financiers
Avant d’investir, il est essentiel de comparer les performances passées des produits financiers afin de choisir les meilleurs gérants de fonds (Bourse, SCPI, Private Equity, etc.).
Même si les performances passées ne préjugent pas des rendements futurs, elles permettent de départager les différents gestionnaires sur une même période donnée. Pour que le comparatif soit pertinent, vous devez bien entendu comparer les mêmes typologies de produits financiers.
Exemple : vous ne pouvez pas comparer un fonds qui investit uniquement dans des entreprises françaises du CAC 40, et un fonds qui réplique l’indice mondial du MSCI World (près de 1 500 entreprises à travers le monde).
Idem pour les SCPI, soyez vigilant à bien comparer des sociétés qui disposent de la même typologie de patrimoine immobilier (bureaux, commerces, localisation, etc.)
Investir selon ses compétences personnelles
Chaque investisseur dispose de ses propres compétences et expériences. Cela peut être un atout pour investir dans des secteurs d’activité que vous connaissez bien.
Investir dans des fonds d’investissement en Bourse
Vous pouvez choisir des fonds d’investissement (ETF ou OPCVM) qui opèrent dans des secteurs d’activités ou des zones géographiques que vous connaissez bien.
Vos connaissances vous permettent ainsi de mieux évaluer la stratégie des fonds avant d’y placer votre argent.
Grâce aux fonds d’investissement, vous pouvez facilement prendre des participations dans une grande variété d’entreprises cotées.
De plus, les fonds cotés en Bourse offrent une certaine liquidité puisque vous pouvez aisément acheter et revendre vos parts.
Investir dans des fonds de Private Equity
Si vous préférez une approche centrée sur les startups et les PME, vous pouvez également investir via des fonds de Capital-Investissement et Venture Capital.
Cette méthode d’investissement peut être pertinente si vous avez une appétence pour les nouvelles technologies ou les entreprises avec des business models innovants.
Les fonds de Private Equity vous permettent ainsi d’investir dans de jeunes sociétés innovantes qui n’ont pas encore la taille suffisante pour être cotées sur les marchés financiers.
Comme nous l'avons vu, l’investissement en Capital-Investissement est plus risqué que l’investissement en Bourse, car les cibles sont des petites entreprises, elles sont donc plus fragiles que les grands groupes.
Les investissements en fonds de Private Equity sont moins liquides que les fonds d'investissement cotés en Bourse, car les sommes placées sont généralement bloquées durant environ 10 ans. C'est un élément important à considérer avant d'investir.
Pour compenser ces risques, le rendement potentiel du Private Equity est plus élevé que la Bourse.
Lire aussi : Private Equity : via Assurance-vie ou en direct ?
Investir en tant que Business Angel
Grâce à votre exit en startup, vous pouvez aussi soutenir des jeunes entreprises en investissant directement à leur capital.
Ce mode d’investissement est très risqué puisque vous concentrez généralement votre patrimoine sur un petit nombre de jeunes sociétés. Ce manque de diversification peut pénaliser votre gestion de patrimoine si une ou plusieurs de vos participations font faillite.
De plus, nous savons que ces jeunes startups sont plus fragiles que les entreprises déjà établies.
Cette approche de l’investissement s’adresse donc aux investisseurs aguerris.
De plus, les entrepreneurs cherchent des investisseurs qui peuvent leur mettre à disposition leur expérience et / ou leur carnet d’adresse.
À noter qu’il est désormais possible d’investir au capital de petites entreprises avec un faible ticket d’entrée. En effet, les plateformes de crowdfunding (financement participatif) ont démocratisé l'investissement en capital, ou en dette, dans les projets entrepreneuriaux.
Diversifier ses investissements pour réduire le risque
Comme nous l’avons vu, diversifier ses investissements est un principe fondamental de l’investissement.
En répartissant votre patrimoine dans plusieurs classes d’actifs (obligations, Bourse, immobilier, etc.), vous limitez votre exposition à un secteur d’activité.
Il est aussi recommandé d’investir via des fonds pour accroître la diversité de vos prises de participation, notamment dans plusieurs zones géographiques.
Par conséquent, même si connaissez bien un secteur d’activité, n’investissez pas tout votre patrimoine dans ce dernier.
Enfin, vous pouvez aussi diversifier votre épargne via plusieurs plateformes d’investissement. Vous bénéficierez ainsi de l’expertise de différents gérants (notamment si vous optez pour la gestion pilotée).
Choisir le mode de gestion de son épargne : libre ou piloté
Le choix entre gestion libre et gestion pilotée dépend de 2 éléments :
- Combien de temps avez-vous à consacrer à votre gestion de patrimoine ?
- Quelles sont vos compétences en matière de finance personnelle ?
Si vous avez de bonnes connaissances des marchés financiers et que vous aimez gérer votre portefeuille, la gestion libre sera le choix le plus pertinent.
En revanche, si vous préférez déléguer la gestion de vos placements à des professionnels, la gestion pilotée vous fera gagner du temps et vous évitera de commettre des erreurs de débutants.
Focus sur la gestion libre
La gestion libre s’adresse aux investisseurs qui souhaitent avoir un contrôle total sur leurs placements.
Les avantages de la gestion libre
- Contrôle absolu : vous choisissez le type d’actifs que vous mettez en portefeuille.
- Souplesse : vous pouvez adapter vos choix d’investissement selon les évolutions du marché et vos convictions. Ainsi, vous pouvez réagir rapidement aux fluctuations économiques.
- Optimisation des coûts : en gestion libre, vous évitez les frais de la gestion pilotée.
Les inconvénients de la gestion libre
- Besoin de compétences en finance : la gestion libre demande une excellente compréhension des marchés financiers et des produits d’investissement. Sans ces compétences, il est très facile de commettre des erreurs qui peuvent s’avérer coûteuses.
- Gestion chronophage : suivre régulièrement l’évolution de ses investissements et des marchés financiers demande du temps. Il faut aussi ajouter le passage des ordres d’achat et de vente. C’est une tâche qui peut s’avérer lourde, surtout pour les investisseurs moins chevronnés.
Focus sur la gestion pilotée
La gestion pilotée, aussi appelée gestion déléguée, consiste à confier la gestion de vos investissements à des professionnels.
Vous devez simplement définir votre profil d’investisseur (prudent, équilibré, dynamique), et les gestionnaires s’occupent de tout le reste. Ils adaptent votre portefeuille en fonction de votre tolérance au risque, de votre horizon de placement et des évolutions des marchés.
Les avantages de la gestion pilotée
- Gain de temps : en confiant la gestion de vos investissements à des experts, vous vous libérez du temps. Vous n’avez plus besoin de suivre l’actualité financière.
- Gestion professionnelle : les gestionnaires disposent d’outils et de compétences avancées pour ajuster votre portefeuille en fonction des opportunités de marché. Ils surveillent en permanence les évolutions économiques pour vous proposer une allocation optimale.
- Sérénité : avec la gestion pilotée, vous n’avez pas à vous inquiéter des fluctuations quotidiennes du marché. Les gestionnaires se chargent de réagir aux conditions de marché.
Les inconvénients de la gestion pilotée
- Frais plus élevés : en raison de l’intervention des gestionnaires, la gestion pilotée implique généralement des frais plus élevés que la gestion libre. Ces frais peuvent réduire les performances nettes de votre épargne.
- Moins de contrôle : en confiant vos investissements à des gérants, vous avez moins de contrôle sur les décisions prises. Cela peut parfois être frustrant, surtout si vous avez une stratégie différente de celle des gestionnaires.
Les meilleures enveloppes fiscales pour placer son exit
Nous allons vous présenter les 3 principales enveloppes fiscales qui permettent d'investir votre exit de start-up, tout en profitant d'une fiscalité avantageuse.
Les enveloppes fiscales françaises offrent un mécanisme intéressant : vous ne payez des impôts que lorsque vous effectuez un retrait, et à condition d'avoir réalisé une plus-value.
Si vous enregistrez des plus-values, mais que vous les conservez dans ces enveloppes, vous n'aurez pas d'impôts à payer.
Investir son cash out dans une assurance-vie
L’assurance-vie est une enveloppe très prisée des Français car elle offre une grande diversité des supports.
L’assurance-vie permet de choisir des supports sécurisés (les fonds euros), ou des supports plus dynamiques (les unités de compte).
Selon le catalogue de fonds proposés par votre assureur, vous pourrez accéder à des obligations, des fonds d’investissement en actions, des SCPI (et même du Private Equity chez les meilleurs partenaires).
Il est ainsi très simple de combiner différents actifs au sein d'une même enveloppe.
Focus sur la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie
L’assurance-vie offre 2 principaux avantages fiscaux :
- La fiscalité des retraits est très avantageuse après le 8ème anniversaire du contrat : les plus-values bénéficient d’un abattement annuel d’impôt sur le revenu (4 600 euros pour une personne seule et 9 200 euros pour un couple). Les prélèvements sociaux (17,2%) restent exigibles.
Exemple : votre assurance-vie de plus de 8 ans atteint 100 000 euros (dont 20% de plus-value, soit 20 000 euros). Si vous effectuez un retrait de 10 000 euros, l’administration considèrera qu’il inclut 2 000 euros de plus-value. Comme vous êtes donc en dessous du seuil de 4 600 euros, vous n’aurez pas d’impôt sur le revenu à acquitter. Les prélèvements sociaux de 17,2% restent dus.
- La succession est également optimisée grâce à l’assurance-vie. En cas de décès, les capitaux transmis bénéficient d’un abattement sur les droits de succession de 152 500 euros par bénéficiaire (pour les sommes versées sur le contrat avant l’âge de 70 ans). L’assurance-vie est donc un des meilleurs outils pour préparer la succession de votre patrimoine.
Exemple : si vous placez 300 000 euros sur votre assurance-vie (avant l’âge de 70 ans), et que vous désignez vos 2 enfants comme bénéficiaires de ce contrat, ils n’auront aucun droit de succession à acquitter.
Lire aussi : Fiscalité Assurance-vie en 2024 : tous les détails
Investir son exit dans un PER
Le PER est une enveloppe conçue pour préparer sa retraite grâce à des avantages fiscaux immédiats.
Le fonctionnement du PER s’apparente à celui de l’assurance-vie, le catalogue de fonds est organisé de la même manière.
Focus sur la fiscalité avantageuse du PER
Les sommes que vous investissez dans un PER sont déductibles de votre revenu imposable (dans la limite de certains plafonds).
Ainsi, en plaçant une partie de votre exit dans un PER, vous pouvez bénéficier d’une importante réduction fiscale l’année du versement.
Exemple : si vous êtes dans la tranche marginale d’imposition de 30% (à partir de 28 798 euros de revenu par an), un versement de 10 000 euros sur votre PER vous permettra de réduire votre impôt sur le revenu de 3 000 euros (10 000 x 30%).
En contrepartie de cet atout fiscal, les fonds versés sur le PER sont bloqués jusqu’à la retraite (sauf motif de déblocage exceptionnel comme l’achat de la résidence principale ou en cas de décès).
Lire aussi : Quelle fiscalité pour le PER (plan épargne retraite) ?
Investir son cash out via le PEA
Le PEA est l’enveloppe dédiée aux investissements en Bourse dans les actions européennes.
À la différence de l'assurance-vie et du PER, le PEA n’offre pas la même diversification. En effet, il ne permet pas d'investir dans d'autres typologies d'actifs comme l'immobilier SCPI, le Private Equity ou les obligations.
À noter que les versements sur le PEA sont plafonnés à 150 000 euros (ou 225 000 euros en cumulant avec un PEA-PME). Si votre exit dépasse ce montant, vous devrez panacher plusieurs solutions d’investissement (assurance-vie, PER, etc.).
Focus sur la fiscalité avantageuse du PEA
La fiscalité du PEA est très avantageuse après le 5ème anniversaire du contrat. Les gains que vous retirez de votre PEA sont exonérés d’impôt sur le revenu (seuls les prélèvements sociaux de 17,2% s’appliquent).
Exemple : vous avez investi 6 000 euros dans un fonds d’investissement et vous réalisez une plus-value de 2 000 euros en revendant vos parts du fonds. Si vous voulez retirer les 8 000 euros de votre PEA (qui a plus de 5 ans), vous ne devrez payer que 17,2% de prélèvements sociaux sur vos gains, soit 344 euros (2 000 x 17,2%).
Lire aussi : PEA ou Assurance vie : Que choisir en 2024 ?
Utiliser son exit pour effectuer des dons
La philanthropie est aussi une option pour les investisseurs qui disposent de fonds suite à un exit. Plusieurs solutions s’offrent à vous pour structurer vos dons.
La donation du vivant vous permet de transférer une partie de votre patrimoine à vos proches (en argent ou sous forme de biens), tout en bénéficiant de certaines réductions d’impôts. En France, les plafonds d’abattement d’impôt sur les dons se renouvellent tous les 15 ans.
Le don direct à une association ou une fondation est une autre option. Si vous choisissez une organisation reconnue d’utilité publique, vous pourrez bénéficier de réductions d’impôts allant jusqu’à 75% du montant donné.
Il est aussi possible de donner des titres financiers (actions, parts sociales, etc.) à une association. Cela permet de limiter l’impact fiscal sur la plus-value, tout en soutenant les causes de votre choix.
Les dons via une société ou une holding permettent aussi de bénéficier d’une réduction d’impôt (jusqu’à 60% du montant donné).
Lire aussi : Donation : Comment faire un don de son vivant ?
Conclusion : comment placer son argent après un exit ?
Réussir son cash out de startup demande de l’anticipation afin d’optimiser sa fiscalité, et de faire les meilleurs choix d’investissement.
Comme nous l’avons vu, la manière dont vous détenez vos actions d’entreprise a un impact direct sur la fiscalité de vos plus-values.
Entre la détention directe, via une holding ou un PEA-PME, chacune de ces stratégies présente des avantages spécifiques. Il est crucial de bien comprendre leurs caractéristiques pour optimiser l’imposition sur votre exit.
Nous avons également vu qu’une stratégie d'investissement diversifiée permet de limiter les risques.
En investissant dans des secteurs variés, des zones géographiques différentes et en sélectionnant plusieurs classes d’actifs (Bourse, immobilier, Private Equity, etc.), vous équilibrez le risque de votre patrimoine entre différents marchés. Vous serez donc plus résilient en cas de ralentissement d'un secteur économique.
Pour conclure, le plus important est d’adapter votre stratégie d’investissement à vos besoins spécifiques :
- Quel est l’horizon de vos projets ?
- Avez-vous une certaine tolérance à la volatilité des marchés financiers ?
- Avez-vous des compétences en investissement ?
Ces réponses vous aideront à choisir le type d’investissement qui vous correspond, ainsi que le mode de gestion le plus adapté.