Pour diversifier son épargne, il faut répartir ses investissements entre différents supports, secteurs et zones géographiques pour réduire les risques et optimiser les rendements. L'objectif est de protéger votre capital face aux imprévus tout en maximisant les opportunités de croissance.
Pour bien répartir, commencez par évaluer vos objectifs, votre profil de risque et vos horizons de placement. Diversifiez entre des produits sécurisés (livrets, obligations) et dynamiques (actions, SCPI) puis ajustez régulièrement votre portefeuille selon vos besoins et l'évolution des marchés.
Définition : Qu’est-ce que la diversification financière ?
La diversification financière consiste à répartir son épargne sur plusieurs types de placements (actions, obligations, immobilier, etc.), secteurs et zones géographiques. Cette stratégie réduit les risques liés à un investissement unique et vise à optimiser les rendements sur le long terme.
Faut-il diversifier son épargne ?
Les avantages de la diversification
La diversification est la clé pour protéger et faire fructifier son épargne. Elle permet d’assurer une stabilité des rendements : en répartissant vos placements, vous compensez les éventuelles pertes d’un secteur par les gains d’un autre.
Par exemple, pendant la crise de 2008, les investisseurs qui avaient des obligations ou des fonds en euros ont mieux résisté à l’effondrement des actions, car ces actifs étaient moins exposés à la chute des marchés boursiers.
Ensuite, diversifier, c’est aussi mieux gérer les risques. Investir tout son capital dans un seul actif peut conduire à des pertes importantes si ce dernier chute. Une bonne diversification répartit le risque et protège votre capital des imprévus économiques ou financiers.
Enfin, cette approche optimise votre portefeuille. Vous profitez des opportunités offertes par différents secteurs et régions. Par exemple, investir dans des actions américaines en période de croissance technologique peut booster vos rendements, tandis que les fonds en euros assurent une sécurité complémentaire.
Les risques si l’on ne diversifie pas son épargne
Le risque de concentration est le principal danger d’une absence de diversification. En misant tout sur un seul placement, vous exposez votre épargne à un risque de perte totale ou partielle.
Par exemple, des épargnants ayant investi exclusivement dans l’immobilier espagnol avant 2008 ont vu leurs actifs perdre jusqu’à 40 % de leur valeur lors de l’éclatement de la bulle immobilière.
Pour la grande majorité des investisseurs, mettre tous ses œufs dans le même panier n’est donc pas une stratégie viable à long terme. La diversification agit comme une assurance contre les imprévus, en répartissant les risques sur plusieurs supports.
Les limites de la diversification
Si la diversification est essentielle, trop diversifier peut devenir contre-productif. Un portefeuille sur-diversifié est souvent complexe à gérer : il devient difficile de suivre la performance de chaque investissement ou d’ajuster sa stratégie.
De plus, la dilution des rendements réduit l’impact des meilleurs placements, conduisant à des performances moyennes.
Comme l’a dit Warren Buffett : "La diversification est une protection contre l'ignorance."
Cela signifie qu’elle est utile pour les investisseurs novices, mais qu’elle peut limiter le potentiel des experts. Ceux qui maîtrisent bien un domaine (comme l’immobilier ou la bourse) peuvent se permettre de concentrer davantage leurs investissements pour maximiser leurs gains.
Les types de diversification : quelles stratégies adopter ?
La diversification repose sur des stratégies variées pour équilibrer votre portefeuille. Il s'agit notamment de répartir vos investissements entre différentes classes d’actifs, zones géographiques et secteurs économiques.
Diversification par classe d’actifs
Diversifier par classe d’actifs, c’est répartir son épargne entre différentes catégories pour équilibrer rendement, risque, et liquidité.
Voici un tableau qui récapitule les principales classes d’actifs :
Diversification géographique : une protection contre les risques systémiques
La diversification géographique ne se résume pas à rechercher les marchés les plus dynamiques. Elle vise surtout à protéger son portefeuille contre les risques systémiques (qui affectent une région entière) et locaux (propres à un pays).
Le risque politique et réglementaire
Les instabilités politiques, les conflits ou les décisions soudaines peuvent gravement impacter vos investissements.
Par exemple, la nationalisation des entreprises pétrolières au Venezuela a entraîné d'importantes pertes pour les investisseurs étrangers.
Un autre exemple marquant est celui de la Chine, où les décisions réglementaires ont récemment pénalisé de grandes entreprises technologiques comme Alibaba.
En 2021, les autorités chinoises ont imposé des restrictions strictes dans plusieurs secteurs, entraînant une chute importante des valeurs boursières de ces entreprises, ce qui a lourdement affecté les investisseurs internationaux fortement exposés à ce type d'entreprises.
En évitant la concentration dans un seul pays, vous vous protégez de ce type de risque.
Le risque économique local
Une économie peut subir une récession ou une crise monétaire qui affecte directement les entreprises locales. En 2010, la crise de la dette en Grèce a provoqué un effondrement des banques et des indices boursiers grecs.
Investir dans plusieurs régions réduit l’exposition aux effondrements économiques propres à un pays ou une zone géographique.
Le risque de marché local
Les indices boursiers locaux peuvent fluctuer en fonction de facteurs propres à une région. Par exemple, en 2015, la chute brutale du marché chinois a effacé des milliards de dollars en quelques semaines, impactant les investisseurs trop exposés à cette région.
Une diversification mondiale permet de compenser les pertes potentielles sur un marché par des gains réalisés ailleurs.
Le risque de change
Les dévaluations monétaires ou l’hyperinflation peuvent réduire considérablement la valeur d’un investissement. Par exemple, l’hyperinflation au Venezuela a rendu la monnaie locale quasiment sans valeur pour les investisseurs étrangers.
En investissant dans plusieurs zones monétaires (dollar, euro, yen), vous limitez l’impact des fluctuations extrêmes d’une devise.
Diversification sectorielle
La diversification sectorielle consiste à répartir vos investissements entre différents secteurs économiques tels que la technologie, la santé, l'énergie ou la consommation. Cette stratégie vise à réduire les risques liés aux crises sectorielles et à optimiser les performances de votre portefeuille en fonction des cycles économiques.
Pourquoi diversifier entre les secteurs économiques ?
Chaque secteur réagit différemment aux fluctuations économiques, aux innovations technologiques et aux régulations spécifiques.
Par exemple :
- Une hausse des prix du pétrole favorise les entreprises du secteur de l'énergie, mais pénalise les transports aériens.
- Une crise sanitaire comme le COVID-19 a stimulé des entreprises dans la santé tout en freinant celui de la consommation discrétionnaire.
Ce principe de décorrélation permet donc de compenser les pertes d’un secteur par les gains d’un autre.
La diversification sectorielle selon les classes d’actifs
Chaque classe d’actifs peut être diversifiée entre différents secteurs pour répondre à des enjeux spécifiques. Cette approche permet de mieux gérer les risques et de tirer parti des opportunités propres à chaque type d’investissement.
Pourquoi diversifier ses placements sur le marché boursier ?
Les cycles économiques influencent la performance des différents secteurs.
Voici comment certains secteurs se comportent généralement selon les phases du cycle économique :
- Début de récession : Les secteurs des biens de consommation de base de la santé tendent à mieux performer, car ils offrent des produits et services essentiels.
- Phase de contraction : C’est au tour des services publics de mieux fonctionner.
- Récession : La croissance économique recule, les attentes des consommateurs restent faibles, mais commencent à se redresser. Historiquement, ce sont les secteurs de la consommation discrétionnaire et des services financiers qui performent le mieux à ce moment-là.
- Phase de reprise (expansion) : L'économie commence à se redresser, et c’est donc au tour des transports, technologies de l’information puis des matières premières de performer.
Fin de la reprise : A ce moment-là, les secteurs qui performant davantage sont ceux de l’énergie, des sociétés industrielles et des métaux précieux.
Source : Royal Bank
Cependant, il est très difficile de connaître la durée de chaque phase d’un cycle ni de prédire quand est-ce qu’il va arriver.
C’est pour cette raison qu’il faut en permanence être diversifié sectoriellement pour avoir un portefeuille stable quel que soit le cycle économique dans lequel nous sommes.
La diversification sectorielle appliquée à l’investissement immobilier
Dans l’immobilier, la diversification sectorielle repose sur l’allocation entre :
- Résidentiel : Regroupe les biens destinés à être loués comme les appartements, les maisons ou les immeubles résidentiels. C’est un secteur relativement stable, car la demande en logement reste soutenue, quelles que soient les fluctuations économiques.
- Commercial : Ce segment regroupe les bureaux, centres commerciaux, et autres espaces destinés à des activités professionnelles ou commerciales. Il est très sensible aux cycles économiques et aux évolutions comme le télétravail ou l’e-commerce.
- Logistique : Englobe les entrepôts, plateformes de distribution et centres de stockage. Ce secteur est en plein essor grâce à la croissance du commerce en ligne.
- Spécialisé : Comprend des actifs comme les résidences étudiantes, les EHPAD (Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), les hôtels ou encore les parkings. Ces secteurs sont souvent moins corrélés aux cycles économiques traditionnels.
Diversifier ses placements immobiliers peut avoir un intérêt, si par exemple une crise touche l’immobilier commercial (comme pendant le COVID-19), alors cela peut être compensée par la résilience de l’immobilier résidentiel ou logistique.
La diversification sectorielle appliquée aux obligations
Pour les obligations, la diversification sectorielle joue également un rôle clé :
- Les obligations d’État offrent une stabilité en période d'incertitude économique.
- Les obligations d’entreprises sont sensibles à la santé économique des secteurs qu’elles représentent (technologie, énergie, etc.).
- Les obligations vertes, en plein développement, permettent de diversifier dans des projets liés aux énergies renouvelables et à l’environnement.
La diversification sectorielle appliquée aux matières premières
Dans les matières premières, la diversification entre secteurs protège contre les fluctuations spécifiques :
- Énergie (pétrole, gaz naturel) : Soumis aux tensions géopolitiques.
- Métaux précieux (or, argent) : Valeurs refuges en période d’incertitude.
- Métaux industriels (cuivre, aluminium) : Dépendants des cycles économiques.
- Agriculture (blé, café) : Sujet à des risques climatiques ou géopolitiques.
Diversifier les enveloppes fiscales
Chaque enveloppe offre des spécificités en termes de fiscalité, de flexibilité et de type d’actifs éligibles. Une répartition judicieuse entre ces supports permet d’optimiser la croissance de votre épargne tout en limitant les impacts fiscaux.
Le livret d’épargne
Les livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP, Livret Jeune) sont des incontournables pour une épargne de précaution. Ils combinent une disponibilité immédiate des fonds avec une exonération totale d’impôts et de prélèvements sociaux.
Toutefois, leurs plafonds limités et leurs rendements modestes imposent de les utiliser principalement pour des besoins de court terme.
À lire aussi :
Le Plan Épargne Actions (PEA)
Le PEA est une enveloppe dédiée aux investissements en actions européennes et ETF, et offre des avantages fiscaux après 5 ans de détention. Les plus-values et dividendes sont exonérés d’impôt sur le revenu (hors prélèvements sociaux).
Son plafond de 150 000 € en fait un support attractif pour ceux qui souhaitent dynamiser leur portefeuille tout en profitant d’une fiscalité avantageuse.
Pour aller plus loin : Plan Action Epargne (PEA) : Qu'est-ce que c'est ?
Le Compte-Titres Ordinaire (CTO)
Le CTO est la solution la plus flexible pour investir dans une large gamme d’actifs (actions internationales, ETF, obligations, etc.), sans plafond de versement. En contrepartie, il est soumis à une fiscalité moins avantageuse, avec des plus-values et dividendes imposés au prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax de 30 %).
L’Assurance-vie
L’assurance-vie est polyvalente, idéale pour des objectifs variés : constitution d’un capital, transmission patrimoniale, ou préparation de la retraite.
Elle permet d’investir dans des fonds en euros sécurisés ou des unités de compte (UC) plus dynamiques. Ses avantages fiscaux s’accentuent après 8 ans, avec des abattements sur les retraits.
Pour aller plus loin : Guide d’achat : Comment choisir son assurance-vie en 2024 ?
Le Plan d’Épargne Retraite (PER)
Le PER est une enveloppe dédiée à la préparation de la retraite. Il permet de bénéficier de déductions fiscales sur les versements, dans la limite des plafonds annuels autorisés.
Les fonds sont bloqués jusqu’à la retraite (sauf exceptions) et peuvent être perçus sous forme de capital ou de rente.
Pour aller plus loin : Plan Épargne Retraite (PER) : Guide complet 2024
Le Plan d’Épargne Salariale (PEE)
Le PEE (Plan d'Épargne Entreprise) et le PERCO (Plan d'Épargne pour la Retraite Collectif) permettent d’épargner dans un cadre fiscal privilégié grâce à l'abondement de l'employeur et une exonération fiscale sur les plus-values sous conditions.
Ces dispositifs sont particulièrement intéressants pour optimiser les revenus issus du travail.
Comment diversifier son épargne efficacement ?
Les principes de base pour une diversification réussie
Diversifier son épargne est une démarche essentielle pour optimiser ses rendements tout en maîtrisant les risques. Pour y parvenir efficacement, il est crucial de suivre une méthodologie structurée, adaptée à votre situation personnelle et à vos objectifs financiers.
Voici les étapes fondamentales à considérer :
Étape 1 : Évaluer ses objectifs financiers
Avant toute chose, il est indispensable de définir clairement ce que vous attendez de vos investissements. Vos objectifs peuvent varier en fonction de plusieurs critères :
- Sécurité du capital : Si votre priorité est de préserver votre capital, vous vous orienterez vers des placements financiers à faible risque, même si cela implique des rendements plus modestes.
- Rendement : Si vous visez une croissance significative de votre patrimoine, vous serez prêt à accepter une part de risque plus élevée pour obtenir des rendements potentiellement supérieurs.
- Liquidité : Si vous anticipez des besoins financiers à court terme, il est important de privilégier des placements facilement mobilisables, même si leur rendement est moindre.
Étape 2 : Identifier son profil de risque
Comprendre votre tolérance au risque est essentiel pour choisir des placements financiers en adéquation avec votre confort financier et émotionnel. Les profils de risque se déclinent généralement en trois catégories :
- Prudent : Vous privilégiez la sécurité du capital et acceptez des rendements modestes. Une majorité de placements en obligations d'État ou en fonds en euros peuvent correspondre à ce profil.
- Équilibré : Vous êtes prêt à accepter une certaine volatilité pour obtenir des rendements plus attractifs. Une combinaison d'actions et d'obligations peut être appropriée.
- Dynamique : Vous acceptez une volatilité élevée dans l'espoir de rendements significatifs. Les investissements en actions, en immobilier ou en private equity peuvent convenir à ce profil.
Il est important de noter que votre profil de risque peut évoluer avec le temps, en fonction de votre situation personnelle, professionnelle et patrimoniale.
Étape 3 : Analyser les impacts fiscaux
La fiscalité joue un rôle déterminant dans la performance nette de vos investissements. Il est donc crucial de comprendre les implications fiscales des différents supports d'investissement :
- Assurance-vie : Après huit ans de détention, les gains bénéficient d'une fiscalité avantageuse, avec un abattement annuel d’impôt sur le revenu de 4 600 € pour une personne seule et de 9 200 € pour un couple.
- Plan d'Épargne en Actions (PEA) : Après cinq ans, les gains sont exonérés d'impôt sur le revenu, mais restent soumis aux prélèvements sociaux.
- Compte-titres ordinaire : Les gains sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, incluant impôt sur le revenu et prélèvements sociaux. Ce support offre une grande flexibilité en termes de choix d'investissements, sans plafond de versement.
- Plan Epargne Retraite (PER) : Les versements sur votre PER peuvent être déduits de votre revenu imposable mais ils sont fiscalisés au moment de la retraite.
Réévaluer régulièrement son portefeuille
Les marchés financiers sont en constante évolution, tout comme vos objectifs et votre situation personnelle. Il est donc essentiel de procéder à une revue régulière de votre portefeuille d'investissements :
- Analyse des performances : Évaluez les rendements de vos placements et comparez-les aux objectifs fixés. Identifiez les écarts et analysez-en les causes.
- Rééquilibrage : Si la répartition de votre portefeuille s'est éloignée de votre allocation cible en raison des fluctuations du marché, envisagez des arbitrages pour revenir à l'équilibre souhaité.
- Actualisation des objectifs : Vos besoins et objectifs peuvent évoluer avec le temps. Assurez-vous que votre stratégie d'investissement reste alignée avec vos aspirations actuelles.
Une réévaluation annuelle est généralement recommandée, mais des ajustements peuvent être nécessaires en cas d'événements majeurs, tels qu'un changement professionnel, familial ou économique.
Les erreurs à éviter
Une diversification efficace nécessite de la rigueur et de la vigilance. Il y a notamment quelques erreurs courantes à éviter pour optimiser la gestion de votre épargne.
Investir sans comprendre les produits
Placer son argent dans des instruments financiers sans en maîtriser les mécanismes peut conduire à des déconvenues majeures.
Par exemple, investir dans des cryptomonnaies sans en comprendre la volatilité intrinsèque peut entraîner des pertes significatives. Idem si vous investissez dans des entreprises de semi-conducteurs sans réellement comprendre l’industrie qu’il y a derrière.
Il est essentiel de se former ou de consulter des experts avant de s'engager.
Suivre aveuglément des conseils externes
Chaque investisseur a des besoins et des objectifs spécifiques. Suivre les recommandations d'un proche ou d'un tiers sans les confronter à votre situation personnelle peut s'avérer préjudiciable.
Il est crucial d'évaluer chaque conseil à l'aune de vos propres objectifs et de votre profil de risque.
Négliger les frais et la fiscalité associés aux placements
Les frais de gestion, les commissions et la fiscalité peuvent considérablement réduire le rendement net de vos investissements.
Par exemple, des frais annuels de 2 % sur un fonds peuvent sembler modestes, mais sur le long terme, ils peuvent amputer une part significative de vos gains. Il est donc primordial de prendre en compte ces éléments lors de la sélection de vos placements.
Manquer de discipline dans le suivi de ses investissements
Une fois les investissements réalisés, il est tentant de les laisser sans surveillance.
Cependant, l'absence de suivi peut conduire à des dérives par rapport à vos objectifs initiaux. Une revue régulière (au moins une fois par an) permet de s'assurer que votre portefeuille reste aligné avec votre stratégie et d'apporter les ajustements nécessaires en temps opportun.
Comment répartir son patrimoine selon son profil ?
La pyramide de l’épargne : un modèle de référence
La pyramide de l’épargne est une méthode pratique et intuitive pour organiser vos placements en fonction de leur accessibilité, de leur risque et de vos objectifs financiers.
Cette approche repose sur quatre niveaux hiérarchiques, chacun jouant un rôle spécifique dans la gestion de patrimoine.
La répartition entre ces niveaux varie selon votre profil, vos priorités et votre horizon de placement.
Niveau 1 : L’épargne sécurisée
Ce premier niveau constitue la base de votre patrimoine.
L’épargne de précaution doit être immédiatement disponible, totalement sécurisée et destinée à couvrir les imprévus (pannes, frais médicaux, perte d’emploi).
Il est recommandé de conserver de côté l’équivalent d'au moins six mois de dépenses courantes. Ce montant peut être ajusté en fonction de votre situation personnelle et professionnelle.
Les supports adaptés à ce niveau sont :
- Les livrets réglementés : Livret A, LDDS, LEP.
- Les livrets non réglementés : Comptes épargne classiques proposés par les banques.
- Les fonds euros : Capital garanti accessible via les contrats d’assurance-vie.
À lire aussi : Plafond Livret A atteint : que faire et où placer son argent quand il est plein ?
Niveau 2 : Les placements relativement stables
Le deuxième étage concerne les placements à risque modéré, destinés à générer des rendements réguliers tout en maintenant une certaine stabilité. Il s’adresse à ceux qui cherchent un compromis entre sécurité et performance.
Parmi les actifs adaptés à cet étage, on retrouve :
- L’immobilier : Sous forme de SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier), d’OPCI ou d’investissements locatifs classiques.
- Obligations d’État : instruments peu volatils, parfaits pour stabiliser votre portefeuille.
Ces investissements offrent un potentiel de revenus stables grâce aux loyers ou aux coupons, tout en protégeant le capital contre l’inflation.
Niveau 3 : Les investissements dynamiques mais volatiles
Le troisième et dernier étage de la pyramide est dédié aux placements dynamiques, caractérisés par un potentiel de rendement élevé, mais avec une volatilité plus importante.
Ces investissements conviennent aux investisseurs disposant d’un horizon long terme et prêts à accepter un risque plus important.
Les supports adaptés sont :
- La Bourse : Investissement en actions individuelles ou ETF;
- Private equity : pour les investisseurs expérimentés qui souhaitent investir dans des entreprises non cotées.
Niveau 4 : Les investissements exotiques et plaisir
Optionnel, ce dernier niveau s’adresse aux investisseurs qui souhaitent diversifier leur patrimoine avec des placements atypiques ou “plaisir”. Ces actifs sont souvent volatils, risqués, mais potentiellement plus rentables.
Ils doivent représenter une faible part de votre patrimoine (5 à 10 % maximum).
On retrouvera par exemple les investissements en cryptomonnaies, dans l’art, le vin, les montres, etc.
Exemples d’allocation selon l’âge et le profil de risque
La répartition de votre épargne doit évoluer en fonction de votre âge, de vos objectifs financiers et de votre tolérance au risque. Voici des allocations types adaptées à chaque décennie. On supposera à chaque fois que l’épargne de précaution est déjà respectée.
Comment répartir son patrimoine à 30 ans : exemple de répartition idéale
À 30 ans, l’horizon d’investissement est encore long, ce qui permet de viser des rendements plus élevés tout en acceptant un niveau de risque mesurée. L’objectif est donc de faire croître votre patrimoine tout en diversifiant vos actifs pour limiter les risques liés à la volatilité des marchés.
20 % à 30 % dans des placements sécurisés (Niveau 2)
Même jeune, il est important d’allouer une part de son épargne à des actifs stables, qui serviront à financer des projets à moyen terme. À cet âge, cela peut inclure l’achat d’une voiture, des voyages importants ou encore un futur apport immobilier.
Ces placements offrent une base de stabilité tout en vous laissant la flexibilité nécessaire pour réaliser des projets. Acheter des obligations ou commencer à s’exposer à l’immobilier, qu’il soit locatif ou indirect (SCPI) peut être une option à envisager.
60 % à 75 % dans des placements à long terme (Niveau 3)
L’essentiel de votre épargne peut être investi dans des actifs dynamiques, adaptés à votre horizon de placement d’au moins 10 ans. Cet âge est idéal pour maximiser la croissance de votre patrimoine en capitalisant sur la performance des marchés financiers ou immobiliers.
L’exposition aux actions (via des ETF ou des fonds diversifiés) peut être majoritaire..
Cette approche vous permet de profiter pleinement de la valorisation à long terme tout en amorçant une construction de patrimoine pérenne.
5 % à 10 % dans des placements alternatifs (Niveau 4, optionnel)
À 30 ans, vous pouvez choisir de diversifier votre portefeuille avec des investissements plaisir ou à fort potentiel, mais qui doivent rester une part très minoritaire de votre patrimoine.
Si vous préférez éviter les placements exotiques, cette portion peut être réallouée aux actifs dynamiques ou sécurisés selon votre tolérance au risque.
Pour aller plus loin : Combien avoir de côté à 30 ans ?
Comment répartir son patrimoine à 40 ans : exemple de répartition idéale
À 40 ans, l’équilibre entre croissance et sécurité devient primordial. La répartition de votre épargne doit s’adapter à des besoins variés : financer des projets familiaux, optimiser votre fiscalité et commencer à préparer activement la retraite. Voici une allocation indicative et ses justifications :
40 % à 50 % dans des placements sécurisés (Niveau 2)
Une proportion plus significative d’épargne doit être placée sur des supports stables et peu risqués, afin de garantir des ressources disponibles pour des projets à moyen terme. À cet âge, les priorités incluent souvent l’éducation des enfants, la rénovation d’un bien immobilier ou des dépenses imprévues liées à la vie de famille.
Les placements sécurisés offrent le double avantage de protéger votre capital tout en générant un rendement modéré.
Par ailleurs, ils permettent d'assurer une flexibilité en cas de besoin anticipé de liquidités sans subir les aléas des marchés financiers.
40 % à 50 % dans des placements à long terme (Niveau 3)
Malgré une évolution vers des actifs plus stables, près de la moitié de l’épargne peut rester investie dans des placements dynamiques. Avec un horizon de retraite encore éloigné d’au moins 20 ans, ces investissements sont essentiels pour faire croître le patrimoine.
L’allocation à ce niveau peut être plus diversifiée qu’à 30 ans pour réduire les risques.
Par exemple, une exposition équilibrée et diversifiée sur le marché boursier grâce à des fonds indiciels (ETF) permettra de capter la croissance tout en assurant une meilleure protection contre la volatilité.
Ces placements constituent également une base solide pour préparer des revenus passifs en vue de la retraite.
5 % à 10 % dans des placements alternatifs (Niveau 4, optionnel)
À 40 ans, les investissements exotiques comme les cryptomonnaies, l’art ou le vin restent une option facultative. Si vous optez pour ce type d’actifs, limitez leur proportion à 5 % ou 10 % du patrimoine au maximum.
Pour ceux qui préfèrent minimiser les risques, cette portion peut être réaffectée à des placements de long terme comme l’immobilier ou les actions.
Pour aller plus loin : Combien avoir de côté à 40 ans ?
Comment répartir son patrimoine à 50 ans : exemple de répartition idéale
À l’approche de la retraite, l’équilibre devient primordial. À cet âge, il est temps de sécuriser une part plus importante de votre patrimoine tout en continuant à rechercher des rendements pour compenser l’inflation et générer des revenus futurs.
50 % à 60 % dans des placements sécurisés (Niveau 2)
À 50 ans, il devient essentiel de privilégier la sécurité et moins de volatilité pour une part majoritaire du patrimoine.
Ces actifs permettront de couvrir des besoins à moyen terme, tels que financer les études supérieures des enfants, rembourser les dernières échéances d’un prêt immobilier ou préparer une transition progressive vers la retraite.
L'immobilier peut jouer un rôle majeur, grâce à des placements locatifs ou des SCPI générant des revenus réguliers
Cette allocation réduit les risques liés aux fluctuations des marchés et garantit une partie du capital tout en générant un rendement modéré.
35 % à 45 % dans des placements à long terme (Niveau 3)
Bien que l’âge de la retraite se rapproche, il reste pertinent de conserver une part significative d’actifs dynamiques pour continuer à faire croître le patrimoine.
L’objectif est ici de préparer des revenus complémentaires pour la retraite ou de valoriser le capital sur une période de 10 à 15 ans.
À ce stade, une diversification prudente est recommandée.
Augmenter la part d’actions dans des secteurs résilients ou via des fonds indiciels moins volatils peut être à envisager.
5 % maximum dans des placements alternatifs (Niveau 4, optionnel)
Ces actifs, tels que les cryptomonnaies ou l’art, peuvent être conservés pour diversifier légèrement le portefeuille, mais ils ne sont pas indispensables.
Pour une approche plus prudente, cette part peut être réallouée aux placements sécurisés ou dynamiques selon vos priorités.
Pour aller plus loin : Combien avoir de côté à 50 ans ?
Comment répartir son patrimoine à 60 ans : exemple de répartition idéale
À 60 ans, l’heure est à la consolidation et à la protection de votre capital accumulé. L’objectif est de privilégier des placements sécurisés et générateurs de revenus pour compenser la perte de revenu liée à la retraite.
60 % à 70 % dans des placements sécurisés (Niveau 2)
La priorité absolue à cet âge est de protéger le capital. Une proportion significative de l’épargne doit être placée sur des supports garantissant à la fois la sécurité des fonds et une liquidité suffisante pour couvrir les besoins courants.
Ces placements, comme les obligations, ou l’immobilier, permettent de générer des rendements stables, souvent réinvestis ou utilisés comme revenus complémentaires.
Cette approche évite les risques liés aux fluctuations des marchés, particulièrement importants lorsque l’horizon de placement est court.
25 % à 35 % dans des placements à long terme (Niveau 3)
Même à 60 ans, il reste pertinent de conserver une part d’actifs à long terme, notamment pour couvrir une retraite qui peut durer plusieurs décennies.
L’objectif ici est de maintenir un potentiel de valorisation et de compenser l’érosion du pouvoir d’achat due à l’inflation.
Les actions ou ETF peuvent également être conservés, mais idéalement dans des proportions réduites et avec une gestion axée sur la prudence (secteurs résilients, fonds diversifiés peu volatils).
Les dividendes dans ce cas peuvent également faire office de revenu complémentaire.
5 % maximum dans des placements alternatifs (Niveau 4, optionnel)
À cet âge, les investissements exotiques comme les cryptomonnaies ou l’art doivent être extrêmement limités. Ils ne sont généralement pas prioritaires et peuvent être redirigés vers des actifs sécurisés ou des supports générant des revenus réguliers.
Pour aller plus loin : Combien avoir de côté à 60 ans ?
Tableau récapitulatif : exemple de diversification de placement en fonction de l’âge
Conclusion
Répartir et diversifier son épargne est un pilier fondamental de toute stratégie financière solide.
En combinant des placements sécurisés, comme les livrets d’épargne et les obligations, avec des actifs plus dynamiques, tels que les actions ou l’immobilier, vous équilibrez rendement et risque tout en optimisant vos performances à long terme.
La diversification géographique et sectorielle ajoute une couche essentielle de résilience face aux crises économiques locales ou spécifiques à un secteur.
Enfin, il est indispensable de prendre en compte vos objectifs financiers, votre horizon de placement et votre profil de risque pour construire un portefeuille adapté.
Une gestion régulière et disciplinée, avec des ajustements au fil des évolutions personnelles et des marchés, garantit que vos investissements restent alignés avec vos ambitions.
En maîtrisant ces principes, vous maximisez donc la croissance de votre patrimoine tout en le protégeant des aléas financiers.