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Succession et Assurance-vie : fonctionnement, droits et fiscalité
- Fonctionnement de l'assurance-vie : Un contrat d'assurance-vie permet de désigner un ou plusieurs bénéficiaires qui recevront le capital en cas de décès de l'assuré.
- Droits des bénéficiaires : Les bénéficiaires désignés dans le contrat reçoivent directement le capital.
- Fiscalité : Les capitaux versés au décès sont soumis à une fiscalité avantageuse jusqu'à un certain seuil puis imposés selon des barèmes spécifiques. L’assurance-vie n’est pas intégrée dans le calcul des droits de succession ce qui permet de cumuler l’abattement spécifique à l’assurance vie avec l'abattement sur les droits de succession pour le reste de l’héritage.
Tableau récapitulatif : Succession de l’assurance-vie
Le fonctionnement de la succession de l'assurance-vie
Comment se passe la succession d’une assurance vie ?
Le processus de succession d'une assurance-vie en France est spécifique et diffère de celui des autres biens du défunt. En effet, elles ne sont pas intégrées dans le calcul des droits de succession et sont transmises directement aux bénéficiaires désignés dans le contrat.
Au moment du décès, l'administration fiscale fait une distinction entre le patrimoine transmis via l'assurance-vie (qui bénéficie d'une fiscalité spécifique plus avantageuse) et le reste du patrimoine qui constitue la succession juridique et est soumis aux droits de succession.
Ce mécanisme permet de sortir une partie du patrimoine de l'assiette du calcul des droits de succession et d’optimiser la transmission de patrimoine.
Lors du décès de l'assuré, l'assureur procède au versement du capital ou de la rente prévue au(x) bénéficiaire(s) désigné(s). Ce versement est réalisé après réception des documents justificatifs, tels que l’acte de décès et les pièces d’identité des bénéficiaires.
La rapidité et l’efficacité de ce processus sont des avantages majeurs de l’assurance-vie en matière de succession.
Désignation des bénéficiaires d’une assurance-vie
La désignation des bénéficiaires permet de déterminer à qui seront versés les capitaux en cas de décès de l'assuré. Il est possible de désigner une ou plusieurs personnes physiques ou morales (comme des associations) et de préciser les parts respectives de chacun.
Importance de désigner des bénéficiaires
Désigner des bénéficiaires permet de s'assurer que les capitaux seront transmis selon les souhaits de l'assuré. Cela permet également de bénéficier des avantages fiscaux spécifiques à l'assurance-vie.
Procédure et conseils pour bien désigner ses bénéficiaires
- Clauses spécifiques : Utiliser des clauses précises et claires. Par exemple, "mon conjoint" ou "mes enfants nés et à naître" sont des termes génériques qu'il convient de préciser pour éviter toute ambiguïté.
- Actualisation régulière : Mettre à jour les bénéficiaires en fonction des changements de situation personnelle (mariage, divorce, naissance, décès, etc.).
- Rédaction avec soin : Inclure des bénéficiaires de substitution pour prévoir les cas où les bénéficiaires principaux décéderaient avant l’assuré.
- Conseil professionnel : Consulter un conseiller financier ou un notaire pour s'assurer que la clause bénéficiaire est rédigée de manière optimale.
Absence de bénéficiaire
Si aucun bénéficiaire n'est désigné dans le contrat d'assurance-vie, les capitaux seront intégrés à la succession de l’assuré. Ils seront alors répartis selon les règles de la dévolution légale, c'est-à-dire entre les héritiers légaux, souvent avec une fiscalité moins avantageuse.
Conséquences de ne pas désigner de bénéficiaire
- Perte d'avantages fiscaux : Les fonds intègrent l'actif successoral (héritage), soumis à la fiscalité des successions qui est généralement plus lourde que celle applicable aux assurances-vie.
- Complexité administrative : Le processus de transmission devient plus long et plus complexe.
- Risque de conflits : L'absence de bénéficiaire clairement désigné peut engendrer des conflits entre héritiers.
A qui reviennent les fonds ?
En l'absence de bénéficiaire, les fonds sont répartis selon les règles légales de succession :
- Conjoint survivant et enfants : Le conjoint survivant et les enfants sont les premiers héritiers.
- Ascendants et collatéraux : En l'absence de conjoint et d’enfants, les parents, frères et sœurs, puis les autres collatéraux (cousins, etc.) héritent.
- État : En l'absence d'héritiers, les fonds reviennent à l'État.
Que se passe-t-il si le bénéficiaire décède avant l’assuré ?
Il peut arriver qu'un bénéficiaire décède avant l'assuré. Dans ce cas, plusieurs scénarios peuvent se présenter.
Si le bénéficiaire désigné décède avant l'assuré et qu’aucun autre bénéficiaire de substitution n’est mentionné, le capital peut soit :
- Revenir aux autres bénéficiaires désignés (si la clause bénéficiaire le permet).
- Être intégré à la succession de l’assuré, perdant ainsi ses avantages fiscaux.
Pour éviter que les capitaux d'assurance-vie ne tombent dans la succession légale ou ne reviennent à des bénéficiaires non souhaités, il est recommandé de désigner un ou plusieurs bénéficiaires de substitution. Ces bénéficiaires recevront le capital en cas de décès des bénéficiaires principaux.
Conseils pour désigner un bénéficiaire de substitution :
- Utilisation de clauses multiples : Inclure des clauses précisant les bénéficiaires principaux et les bénéficiaires de substitution.
- Précision dans les désignations : Utiliser des formulations claires, telles que "à défaut, à mes enfants par parts égales" pour éviter toute ambiguïté.
- Révision périodique : Réviser régulièrement la clause bénéficiaire pour s’assurer qu’elle reflète toujours les souhaits de l’assuré et les réalités familiales et patrimoniales.
Pour garantir la transmission optimale du capital vous devez prêter une attention particulière à la désignation des bénéficiaires d’une assurance-vie et la prévision des cas de décès.
Cela permet d’éviter des complications et vous assure une transmission fluide et avantageuse de votre patrimoine.
Les frais de succession de l’assurance-vie
Les frais associés à la succession d'une assurance-vie peuvent varier selon les contrats et les situations personnelles des souscripteurs et bénéficiaires d’une assurance-vie.
On retrouve 5 types de frais principaux qui impactent le montant final transmis aux bénéficiaires :
- Frais de gestion : Prélevés annuellement sur la valeur totale du capital, ces frais rémunèrent l'assureur pour la gestion du contrat. Ils varient généralement entre 0,5% et 2,5% par an.
- Frais de versement : Prélevés à chaque versement effectué sur le contrat, ces frais peuvent atteindre jusqu'à 5% du montant versé. Il est recommandé de choisir des contrats avec des frais de versement inférieurs à 3,5%.
- Frais de rachat : Si le bénéficiaire décide de racheter le contrat avant la transmission, des frais de rachat peuvent s’appliquer et aller jusqu’à 5%.
- Frais de sortie : Certains contrats peuvent appliquer des frais lorsqu'un capital est retiré ou lorsque le contrat est transféré à un bénéficiaire. Généralement ces frais vont de 0 à 3%.
- Frais administratifs : Lors de la transmission du capital, il peut y avoir des frais administratifs liés à la gestion du dossier par l'assureur ou des frais de notaire si des formalités spécifiques sont nécessaires. Comptez en moyenne 100 à 300€.
A lire aussi : Assurance vie : définition et fonctionnement
Quels sont les droits et obligations des bénéficiaires ?
Droits des bénéficiaires
Les bénéficiaires d'un contrat d'assurance-vie disposent de plusieurs droits une fois le décès de l'assuré survenu. Ces droits incluent notamment le droit au capital décès et les options de sortie disponibles.
Droit au capital décès
Le principal droit des bénéficiaires est de recevoir le capital décès. Ce capital correspond aux sommes investies par l'assuré, augmentées des intérêts générés par le contrat.
Ce droit est encadré par les articles du Code des assurances, qui stipulent que les bénéficiaires perçoivent ces fonds directement, sans qu'ils ne fassent partie de la succession du défunt.
Options de sortie : capital ou rente
Les bénéficiaires ont généralement le choix entre plusieurs options de sortie, à savoir :
- Capital : La somme est versée en une seule fois. C'est l'option la plus courante et celle qui permet aux bénéficiaires de disposer immédiatement de l'intégralité des fonds.
- Rente : Les bénéficiaires peuvent également choisir de percevoir les fonds sous forme de rente, c'est-à-dire de paiements réguliers étalés dans le temps. Cette option peut être avantageuse pour ceux qui souhaitent disposer d'un revenu régulier plutôt que d'une somme importante en une seule fois.
Obligations des bénéficiaires
Pour percevoir le capital décès, les bénéficiaires doivent remplir certaines obligations administratives et fournir des documents spécifiques.
Déclaration auprès de l’assureur
Les bénéficiaires doivent déclarer le décès de l'assuré à l'assureur. Cette déclaration doit être faite dès que possible pour que l’assureur puisse entamer le processus de versement des capitaux.
En règle générale, cette démarche implique l’envoi d’un courrier accompagné des pièces justificatives requises.
Fourniture des documents nécessaires
Pour que le versement du capital décès puisse avoir lieu, les bénéficiaires doivent fournir un certain nombre de documents à l’assureur, notamment :
- Certificat de décès : Document officiel attestant du décès de l'assuré.
- Pièces d'identité : Copie des pièces d’identité des bénéficiaires.
- Relevé d'identité bancaire (RIB) : Pour que l’assureur puisse effectuer le virement des fonds.
- Formulaire de demande : Formulaire spécifique à remplir, fourni par l’assureur.
Ces documents permettent à l’assureur de vérifier l’identité des bénéficiaires et de s’assurer que le paiement est effectué conformément aux dispositions du contrat.
Que faire en cas de conflits entre bénéficiaires ?
Dans certaines situations, des conflits peuvent survenir entre les bénéficiaires désignés dans un contrat d’assurance-vie. Ces conflits peuvent porter sur la répartition des fonds ou sur des désaccords concernant les bénéficiaires eux-mêmes.
Résolution des litiges
La résolution des litiges entre bénéficiaires peut se faire par différents moyens :
- Médiation : Un médiateur peut être sollicité pour aider à résoudre les conflits de manière amiable.
- Négociation : Les bénéficiaires peuvent tenter de trouver un accord entre eux, souvent avec l’aide d’avocats ou de conseillers financiers.
- Recours aux tribunaux : En dernier recours, les conflits peuvent être portés devant les tribunaux. Cela peut entraîner des procédures longues et coûteuses, il est donc généralement préférable d’épuiser toutes les autres options avant d’en arriver là.
Cas de désaccord sur la répartition
Lorsque les bénéficiaires ne parviennent pas à s’accorder sur la répartition des fonds, il est essentiel de se référer aux termes du contrat d’assurance-vie et à la clause bénéficiaire. Cette clause, si elle est bien rédigée, devrait préciser la répartition des capitaux entre les bénéficiaires désignés.
Si la clause bénéficiaire est vague ou sujette à interprétation, cela peut engendrer des litiges. Dans ce cas, les bénéficiaires peuvent avoir recours aux services d’un notaire ou d’un avocat spécialisé pour interpréter la clause et proposer une solution équitable.
Quelle fiscalité pour l'assurance-vie en succession ?
Comment calculer les droits de succession sur une assurance vie ?
La fiscalité de l’assurance-vie en cas de succession du défunt dépend principalement de l’âge du souscripteur au moment du versement des primes, de la date de souscription du contrat, du montant des capitaux transmis et éventuellement des nouvelles lois en vigueur.
Contrats ouverts avant le 20 novembre 1991
Pour les contrats d'assurance-vie ouverts avant le 20 novembre 1991, les capitaux décès sont exonérés de droits de succession, à condition que les primes aient été versées avant le 13 octobre 1998.
Les primes versées après cette date sont soumises à la fiscalité en vigueur au moment du décès de l'assuré.
Contrats ouverts entre le 20 novembre 1991 et le 13 octobre 1998
Pour les contrats ouverts entre le 20 novembre 1991 et le 13 octobre 1998, les capitaux décès issus des primes versées avant les 70 ans de l'assuré bénéficient d'un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire.
Les primes versées après 70 ans bénéficient d'un abattement global de 30 500 euros pour l'ensemble des bénéficiaires, le reste étant soumis aux droits de succession.
Contrats ouverts après le 13 octobre 1998
Pour les contrats ouverts après le 13 octobre 1998, les règles fiscales actuelles et nouvelles lois s'appliquent.
Primes versées avant 70 ans
Les capitaux décès issus des primes versées avant les 70 ans de l'assuré bénéficient d'un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire. Au-delà de ce plafond, les capitaux sont soumis à une taxation de 20 % jusqu’à 700 000 euros, et de 31,25 % au-delà de ce montant.
Primes versées après 70 ans
Pour les primes versées après les 70 ans de l’assuré, un abattement global de 30 500 euros s'applique à l'ensemble des bénéficiaires, quel que soit leur nombre.
Au-delà de ce plafond, les capitaux intègrent l’actif successoral et sont soumis aux droits de succession selon le barème progressif applicable aux héritiers (qui peut aller jusqu’à 45 % selon le lien de parenté).
Tableau récapitulatif de la fiscalité avant et après 70 ans
Exemple de transmission d'une assurance-vie alimentée avant 70 ans
Paul, âgé de 65 ans, a souscrit un contrat d’assurance-vie en 2020 et a versé 300 000 €. Il désigne sa fille, Alice, comme bénéficiaire.
- Abattement : Alice bénéficie d’un abattement de 152 500 €
- Imposition : Les 147 500 € restants sont soumis à un taux forfaitaire de 20 %.
- Montant de l’impôt : 29 500€
Au décès de Paul, Alice recevra donc 270 500 € après imposition.
Si Paul transmet à Alice d’autres biens hors assurance-vie (une maison par exemple), Alice bénéficie d’un autre abattement de 100 000 € sur le reste de la succession.
Exemple de transmission d'une assurance-vie alimentée après 70 ans
Marie, âgée de 72 ans, verse 50 000 € sur son contrat d’assurance-vie en 2018. Elle désigne son fils, Pierre, comme bénéficiaire.
- Abattement global : 30 500 €.
- Imposition : Les 19 500 € restants sont inclus dans l’actif successoral et soumises aux droits de succession.
- Impôt selon le barème successoral (supposons ici 20 %) : 3 900 €
Au décès de Marie, Pierre recevra donc 46 100 € après imposition.
Pierre bénéficie également d’un abattement de 100 000 € sur les biens transmis par Marie hors assurance-vie.
Les abattements et exonérations spécifiques
Certaines situations permettent de bénéficier d'exonérations supplémentaires :
- Conjoint survivant et partenaire de PACS (si désignés comme bénéficiaires) : Ils sont exonérés de droits de succession sur les capitaux décès issus de l’assurance-vie, quels que soient le montant perçu et l’âge de l’assuré à la date des versements.
- Frères et sœurs vivant avec l’assuré : Ils peuvent également bénéficier d’une exonération sous certaines conditions (notamment, être célibataire, veuf, divorcé ou séparé de corps, avoir plus de 50 ans ou être invalide et avoir cohabité avec l’assuré pendant les cinq ans précédant le décès).
A noter également que les abattements spécifiques à l'assurance-vie (152 500 € par bénéficiaire pour les primes versées avant 70 ans et 30 500 € global pour les primes versées après 70 ans) se cumulent avec l'abattement général de 100 000 € par enfant applicable au reste de l’héritage.
Cela permet de réduire encore davantage la base taxable de l'héritage et d'optimiser la transmission du patrimoine.
A lire aussi : Transfert du contrat d’assurance-vie : L’essentiel à savoir
Les déclarations et démarches administratives à considérer
Déclaration des contrats d’assurance-vie
La déclaration des contrats d'assurance-vie dans le cadre d'une succession est une étape cruciale pour garantir la transparence et la conformité aux obligations fiscales.
Qui doit déclarer les contrats d’assurance-vie ?
Au moment du décès du souscripteur, c’est généralement aux bénéficiaires désignés dans le contrat de prendre en charge la déclaration. Ils doivent signaler la réception des capitaux décès aux autorités fiscales.
Toutefois, si les primes versées après 70 ans excèdent l’abattement de 30 500 €, ces montants doivent être intégrés dans la déclaration de succession par les héritiers.
Procédures de déclaration
- Primes versées avant 70 ans : Les capitaux transmis ne sont pas intégrés à la déclaration de succession mais doivent être déclarés via le formulaire n° 2705-A à l'administration fiscale. Ce formulaire permet de bénéficier de l'abattement de 152 500 € par bénéficiaire et de l’application des taux forfaitaires pour les montants excédant cet abattement.
- Primes versées après 70 ans : Les primes doivent être déclarées dans l’actif successoral via le formulaire n° 2705-S, au sein de la déclaration de succession, pour bénéficier de l’abattement global de 30 500 €. Au-delà de cet abattement, les primes sont soumises au barème des droits de succession.
Les bénéficiaires doivent également fournir à l’assureur un certain nombre de documents pour débloquer les fonds, incluant :
- L’acte de décès de l’assuré.
- Une copie du contrat d’assurance-vie.
- Le certificat d’hérédité ou acte de notoriété.
- Les coordonnées bancaires pour le virement des fonds.
Pour aller plus loin : Le guide complet de la fiscalité de l'assurance-vie
Combien de temps pour toucher l’argent de l’assurance-vie ?
Le délai pour percevoir les fonds d'une assurance-vie après le décès de l'assuré varie en fonction de plusieurs facteurs, incluant la rapidité des démarches administratives et la réactivité de l’assureur.
Temps nécessaire pour les bénéficiaires de recevoir les fonds
Si vous êtes bénéficiaire, vous recevrez les fonds entre un et deux mois (en moyenne) après la réception de tous les documents nécessaires par l’assureur. Cependant, ce délai peut s'allonger en cas de complexité administrative ou de litiges.
Étapes du processus de déblocage des fonds
- Notification du décès : Les bénéficiaires ou les proches doivent notifier l’assureur du décès de l'assuré. Cette notification doit être accompagnée d'un acte de décès.
- Fourniture des documents requis : Les bénéficiaires doivent ensuite fournir l’ensemble des documents requis, tels que mentionnés plus haut. L’exhaustivité et la conformité des documents conditionnent la rapidité du traitement.
- Validation par l’assureur : L’assureur vérifie les informations et documents fournis. Ce processus de vérification peut inclure la confirmation de l’identité des bénéficiaires et la validation de la clause bénéficiaire.
- Calcul et paiement des capitaux : Après validation, l’assureur procède au calcul des capitaux à verser, en tenant compte des éventuels abattements et fiscalités applicables. Les fonds sont ensuite transférés aux bénéficiaires.
- Imposition et déclaration fiscale : Les bénéficiaires doivent déclarer les capitaux reçus aux autorités fiscales conformément aux règles évoquées plus haut.
Les bénéficiaires doivent rester en contact avec l’assureur et répondre rapidement à toute demande de documentation supplémentaire pour éviter tout retard dans le versement des fonds.
Optimisation de la transmission via l'assurance-vie
Quelles stratégies pour optimiser la succession ?
Optimisation des versements pour profiter des abattements
Pour maximiser les avantages fiscaux offerts par l’assurance-vie, vous pouvez maximiser les versements avant l’âge de 70 ans pour bénéficier de l’abattement de 152 500 € par bénéficiaire.
Si possible, répartissez les versements sur plusieurs bénéficiaires pour maximiser les abattements individuels et réduire la charge fiscale globale.
Utilisation des clauses bénéficiaires démembrées
La clause bénéficiaire démembrée est une technique avancée qui permet de séparer la propriété de l’usufruit et de la nue-propriété du capital versé par l’assurance-vie. Elle permet de favoriser certains bénéficiaires tout en préparant une transmission future à d’autres.
- Usufruitier et Nu-propriétaire : L’usufruitier a le droit d’utiliser les fonds ou d’en percevoir les revenus, tandis que le nu-propriétaire récupère la pleine propriété à la fin de l’usufruit (souvent au décès de l’usufruitier).
- Avantages : Cette technique permet de réduire les droits de succession en étalant la transmission du capital, tout en bénéficiant d’un abattement sur la valeur de la nue-propriété et de l’usufruit calculé selon le barème fiscal.
Exemple de clause : "Je désigne comme bénéficiaire de mon contrat d'assurance-vie, pour l'usufruit : mon conjoint, et pour la nue-propriété : mes enfants."
Réintégrer ou pas l’assurance-vie dans la succession
Il n'existe pas de raisons fiscales pour intégrer volontairement une assurance-vie dans l'actif successoral, compte tenu des avantages fiscaux spécifiques qui se cumulent avec les abattements des droits de succession.
Cependant, certaines situations justifient sa réintégration dans l'actif successoral pour des raisons non fiscales.
Respecter les droits des héritiers réservataires
En droit français, la réserve héréditaire garantit une part minimale de l’héritage aux héritiers réservataires (enfants et conjoints principalement).
Si les primes versées sur le contrat d’assurance-vie sont jugées manifestement exagérées et portent atteinte à la réserve héréditaire, les héritiers réservataires peuvent demander la réintégration des sommes versées dans l’actif successoral.
Cela permet de rétablir leurs droits et de garantir une répartition équitable du patrimoine.
Simplifier les démarches administratives et prévenir des conflits
Réintégrer l'assurance-vie peut simplifier la gestion de la succession en centralisant tous les actifs, réduisant ainsi le risque de conflits entre les héritiers. Cette approche est utile dans les familles où la communication est difficile ou en cas de risques de litiges.
Choix de l’administration fiscale
Si les primes versées sont disproportionnées par rapport au patrimoine et aux revenus du souscripteur, l'administration fiscale peut décider de les réintégrer dans l'actif successoral pour éviter les abus. Cela assure une taxation juste et équitable.
Ce peut être le cas si par exemple des centaines de milliers d’euros sont versés quelques semaines avant le décès.
Études de cas et exemples pratiques
Pour mieux comprendre quelles sont les optimisations possibles, voici quatre exemples de cas concrets.
Étude de Cas 1 : optimisation de la succession pour un couple marié
Contexte : Jacques et Léa sont mariés et âgés de 62 et 63 ans. Ils souhaitent assurer une transmission optimale de leur patrimoine à leurs deux enfants tout en minimisant les droits de succession. Ils souscrivent chacun à une assurance-vie avec le conjoint comme bénéficiaire principale et leurs deux enfants comme bénéficiaires secondaires.
Scénario :
- Versement des primes avant 70 ans : Les deux conjoints effectuent des versements réguliers sur leur contrat d'assurance-vie avant l'âge de 70 ans. Imaginons qu'ils versent 200 000€ chacun sur leur assurance-vie.
- Désignation des Bénéficiaires : En cas de décès de Jacques, Léa reçoit le capital de l'assurance-vie sans payer de droits de succession grâce à l'exonération totale pour le conjoint survivant (et inversement).
- Avantages fiscaux : Au décès de son conjoint, Léa reçoit les 200 000 € de l'assurance-vie de Jacques avec 25 000€ d’intérêts sans payer d’impôts.
- Versement des primes après 70 ans : Léa, maintenant âgée de 71 ans, décide de reverser la totalité de la somme sur son assurance-vie, qui totalise désormais 450 000€ (400 000€ de versements et 50 000€ d’intérêts).
Calcul des droits de succession au décès de Léa :
Capital avant 70 ans : Léa a versé 200 000€ avant 70 ans et a généré 25 000€ d'intérêts. Elle se retrouve donc avec un total de 225 000€ accumulés avant 70 ans.
Capital après 70 ans :
- Capital réinvesti de Jacques : 225 000€
- Intérêts générés après 70 ans : 50 000€
- Total après 70 ans : 225 000€ (Jacques) + 50 000€ (intérêts après 70 ans) = 275 000€
Capital total transmis : 225 000€ (avant 70 ans) + 275 000€ (après 70 ans) = 500 000€
Fiscalité du capital versé avant 70 ans :
- Montant : 225 000€
- Répartition : 112 500€ par enfant
- Fiscalité : Abattement de 152 500€ par enfant. Les 112 500€ par enfant sont donc exonérés d'impôt.
Fiscalité du capital versé après 70 ans :
- Montant : 275 000€
- Abattement global : 30 500€ partagé entre les deux enfants, soit 15 250€ chacun.
- Montant imposable après abattement : 275 000€ - 30 500€ = 244 500€
- Répartition entre les deux enfants : 122 250€ chacun.
- Fiscalité : Les 122 250€ intègrent l'actif successoral et sont soumis aux droits de succession selon le barème progressif applicable (nous supposerons ici un taux moyen de 20% pour simplifier).
- Impôt pour chaque enfant : 122 250€ x 20% = 24 450€
Résumé des montants nets reçus par enfant :
- Capital avant 70 ans : 112 500€ (net d'impôt).
- Capital après 70 ans : 122 250€ - 24 450€ = 97 800€
- Total net : 112 500€ + 97 800€ = 210 300€
Grâce à une stratégie bien planifiée de versements et de bénéficiaires, Jacques et Léa réussissent à transmettre un montant total net de 420 600€ à leurs deux enfants, tout en minimisant les droits de succession.
La stratégie de désigner le conjoint comme premier bénéficiaire s'avère judicieuse pour faire en sorte que le capital transmis aux enfants soit le moins imposé possible.
Étude de Cas 2 : Transmission de Patrimoine à un Héritier Unique
Contexte : Pierre, célibataire et sans enfants, souhaite léguer son patrimoine à son neveu, Marc. Pour éviter des droits de succession importants, Pierre décide d'utiliser une assurance-vie.
Scénario :
- Souscription de l'Assurance-Vie : Pierre, âgé de 60 ans, souscrit un contrat d'assurance-vie en désignant Marc comme unique bénéficiaire. Il verse un total de 200 000 € avant ses 70 ans et génère 50 000 € d’intérêts.
- Versement des Primes Avant 70 Ans : Pierre effectue des versements avant l'âge de 70 ans, ce qui permet à Marc de bénéficier de l'abattement de 152 500 €.
- Transmission du Capital : En cas de décès de Pierre, Marc recevra le capital de l'assurance-vie. Les 250 000 € sont imposés ainsi : 152 500 € exonérés, les 97 500 € restants seront taxés à 20%, soit 19 500 € d'impôt.
Résultat : Grâce à l'assurance-vie, Pierre parvient à transmettre une part significative de son patrimoine à Marc avec une imposition réduite par rapport aux droits de succession classiques. Marc reçoit 230 500 € après impôts, contre une imposition bien plus élevée en succession classique.
Étude de Cas 3 : Préparation de la succession pour un entrepreneur
Contexte : Anne, 55 ans, est une entrepreneure prospère. Elle souhaite s'assurer que son entreprise et son patrimoine personnel soient transmis efficacement à ses héritiers, tout en minimisant les conflits et les taxes.
Scénario :
- Démembrement de la clause bénéficiaire : Anne souscrit une assurance-vie et utilise une clause bénéficiaire démembrée. Elle désigne son conjoint comme usufruitier et ses enfants comme nus-propriétaires. Elle verse un total de 400 000 € avant ses 70 ans.
- Avantages du démembrement : En cas de décès d'Anne, son conjoint percevra les revenus de l'assurance-vie, tandis que ses enfants deviendront propriétaires du capital. Supposons que l'usufruit est évalué à 50% de la valeur totale, soit 200 000 € pour le conjoint et 200 000 € pour les enfants.
- Optimisation fiscale : Les enfants bénéficieront de l'abattement de 152 500 € chacun, soit un total de 305 000 €. Les 200 000 € de nue-propriété seront donc exonérés d'impôt.
En plus des avantages fiscaux, cette stratégie permet de maintenir une certaine harmonie familiale. Le conjoint continue à bénéficier des revenus générés par l'assurance-vie, garantissant une stabilité financière.
Les enfants, de leur côté, sont assurés de recevoir la pleine propriété du capital à terme et éviter des conflits potentiels liés à la répartition de l'héritage.
Conclusion
L'assurance-vie est un outil incontournable pour optimiser la succession grâce à ses avantages fiscaux et sa facilité de transmission.
En désignant clairement les bénéficiaires, elle permet de préserver les intérêts des héritiers tout en bénéficiant d’une fiscalité allégée.
Il est essentiel de comprendre les implications des versements avant et après 70 ans et d'utiliser des clauses bénéficiaires précises pour optimiser au maximum la transmission de votre patrimoine.
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“ Pour optimiser le versement des intérêts, nous vous recommandons d’effectuer un versement sur votre LDDS le plus tard possible (le 13) car il ne produira des intérêts qu’à partir de la quinzaine suivante (le 16). Pour le retrait des fonds, veillez à le faire le plus tôt possible, pour la même raison. ”